À partir de 65 ans, le risque d’hospitalisation lié à la grippe est multiplié par trois.
Durant l’épidémie de grippe de l’hiver dernier (1) :
– 2,9 millions de consultations pour syndrome grippal ;
– excès de 18 300 décès toutes causes confondues, dont 90 % ont concerné des patients de 65 ans et plus ;
– 74 % des cas graves admis en réanimation avaient des maladies chroniques et 69 % n’étaient pas vaccinés.
Comme toute vaccination contre des maladies contagieuses, la stratégie vaccinale antigrippale dépend aussi de la couverture vaccinale. Or, en France, celle-ci est en baisse depuis plusieurs années chez les sujets de 65 ans et plus, avec 53 % de cette population non vaccinée. Elle est également insuffisante chez les soignants puisqu’elle est d’environ 55 % chez les médecins et de 24,4 % chez le personnel infirmier [données recueillies avant la campagne vaccinale de 2009-2010 contre la grippe pandémique A (H1N1)]. Cette couverture vaccinale est donc largement en deçà de l’objectif national et européen d’au moins 75 % (1, 2).
Ce « désamour » pour la vaccination contre la grippe s’expliquerait notamment par la campagne de vaccination de 2009 lors de la pandémie H1N1, par un doute sur l’efficacité du vaccin et par l’idée selon laquelle la grippe est une maladie bénigne.
Les raisons de vacciner les populations à risque
La grippe est une infection respiratoire qui guérit le plus souvent spontanément. Mais elle peut entraîner des complications graves, voire mortelles, en particulier chez les sujets vulnérables, tels que les personnes de 65 ans et plus et/ou atteintes de maladie chronique, notamment asthme et BPCO, les femmes enceintes…
L’efficacité du vaccin, variable selon les virus grippaux circulants, l’âge – l’immunosénescence entraîne une moindre efficacité – et selon les souches, est estimée entre 30 et 70 %. Mais, même lorsque son efficacité est modérée, le vaccin reste le moyen le plus efficace pour se protéger. Il réduit le risque de décès de 35 % en moyenne chez les sujets de 65 ans et plus et diminue également le risque de transmission à un proche. Les vaccins antigrippaux trivalents sont peu réactogènes, en dehors de réactions locales, légères et transitoires (chez 10 à 40 % des sujets vaccinés) et d’effets indésirables bénins à type de fièvre, malaise, douleurs articulaires ou musculaires et céphalées, observés chez 5 à 10 % des sujets vaccinés (3).
Ces données documentées devraient contribuer à restaurer la confiance des populations vulnérables dans le vaccin contre la grippe : la vaccination représente en effet un moyen simple de se protéger et de protéger les autres, avec un rapport bénéfice/risque largement en sa faveur.
Dr Catherine Bouix
1. InVS. Bulletin épidémiologique grippe. 22 mai 2015.
2. Nicand E. La campagne 2015-2016 de vaccination contre la grippe saisonnière approche : les données françaises comparées à celles des États-Unis. 24 septembre 2015. www.mesvaccins.net
3. Ansm.sante.fr
Durant l’épidémie de grippe de l’hiver dernier (1) :
– 2,9 millions de consultations pour syndrome grippal ;
– excès de 18 300 décès toutes causes confondues, dont 90 % ont concerné des patients de 65 ans et plus ;
– 74 % des cas graves admis en réanimation avaient des maladies chroniques et 69 % n’étaient pas vaccinés.
Comme toute vaccination contre des maladies contagieuses, la stratégie vaccinale antigrippale dépend aussi de la couverture vaccinale. Or, en France, celle-ci est en baisse depuis plusieurs années chez les sujets de 65 ans et plus, avec 53 % de cette population non vaccinée. Elle est également insuffisante chez les soignants puisqu’elle est d’environ 55 % chez les médecins et de 24,4 % chez le personnel infirmier [données recueillies avant la campagne vaccinale de 2009-2010 contre la grippe pandémique A (H1N1)]. Cette couverture vaccinale est donc largement en deçà de l’objectif national et européen d’au moins 75 % (1, 2).
Ce « désamour » pour la vaccination contre la grippe s’expliquerait notamment par la campagne de vaccination de 2009 lors de la pandémie H1N1, par un doute sur l’efficacité du vaccin et par l’idée selon laquelle la grippe est une maladie bénigne.
Les raisons de vacciner les populations à risque
La grippe est une infection respiratoire qui guérit le plus souvent spontanément. Mais elle peut entraîner des complications graves, voire mortelles, en particulier chez les sujets vulnérables, tels que les personnes de 65 ans et plus et/ou atteintes de maladie chronique, notamment asthme et BPCO, les femmes enceintes…
L’efficacité du vaccin, variable selon les virus grippaux circulants, l’âge – l’immunosénescence entraîne une moindre efficacité – et selon les souches, est estimée entre 30 et 70 %. Mais, même lorsque son efficacité est modérée, le vaccin reste le moyen le plus efficace pour se protéger. Il réduit le risque de décès de 35 % en moyenne chez les sujets de 65 ans et plus et diminue également le risque de transmission à un proche. Les vaccins antigrippaux trivalents sont peu réactogènes, en dehors de réactions locales, légères et transitoires (chez 10 à 40 % des sujets vaccinés) et d’effets indésirables bénins à type de fièvre, malaise, douleurs articulaires ou musculaires et céphalées, observés chez 5 à 10 % des sujets vaccinés (3).
Ces données documentées devraient contribuer à restaurer la confiance des populations vulnérables dans le vaccin contre la grippe : la vaccination représente en effet un moyen simple de se protéger et de protéger les autres, avec un rapport bénéfice/risque largement en sa faveur.
Dr Catherine Bouix
1. InVS. Bulletin épidémiologique grippe. 22 mai 2015.
2. Nicand E. La campagne 2015-2016 de vaccination contre la grippe saisonnière approche : les données françaises comparées à celles des États-Unis. 24 septembre 2015. www.mesvaccins.net
3. Ansm.sante.fr
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