C’est ce qu’a rappelé le Dr Anne Prud’homme (pneumologue, centre hospitalier de Bigorre, Tarbes) lors du dernier Congrès francophone d’allergologie dans sa communication sur l’asthme à composante hormonale (1).
Plusieurs périodes sont particulièrement à risque telles que l’adolescence, la période prémenstruelle, la grossesse et la ménopause.
Ce qu’on sait sur les relations entre hormones et asthme (2) :
– les œstrogènes et la progestérone ont des effets sur le tonus musculaire bronchique et l’inflammation des voies aériennes, variables en fonction de leurs taux sériques ;
– la prévalence de l’asthme se modifie à la puberté et à la ménopause, périodes au cours desquelles les modifications du tissu adipeux, mais aussi des comportements, sont importantes ;
– il existe des variations bien documentées de la fonction respiratoire et du contrôle de l’asthme au cours du cycle menstruel ;
– l’effet des traitements hormonaux sur le contrôle de l’asthme n’est pas démontré.
Adolescence : mieux diagnostiquer et encadrer
Si la prévalence de l’asthme, en constante augmentation, est de 6, 7 % tous âges confondus, elle s’élève à 10 % chez les adolescents (3) et, selon une étude de 2013, précise le Dr Anne Prud’homme, cette prévalence serait de 15 % chez les adolescentes. Or, à cet âge, le sous-diagnostic et la mauvaise observance du traitement de fond comme de la crise aiguë sont fréquents. Sans compter que les adolescentes diagnostiquées s’imposent plus d’interdits que les garçons, en particulier pour le sport (alors qu’il est bénéfique) et que leur moral est moins bon.
Le diagnostic d’asthme à cette période de passage à l’âge adulte est donc particulièrement important chez la jeune fille, tout comme un suivi régulier pour évaluer l’observance, repérer d’éventuels signes de dépression et encourager les activités physiques.
Période prémenstruelle : prévenir les risques
Environ une femme asthmatique sur trois souffre d’un syndrome d’asthme prémenstruel, c’est-à-dire d’exacerbations avant leurs règles. Des décompensations potentiellement graves dans les premiers jours des règles, avec chute du VEMS, ainsi qu’une hyperréactivité bronchique, pouvant entraîner une inflammation bronchique chronique, sont possibles. L’éducation thérapeutique est primordiale, orientée surtout sur l’observance, et sera d’autant plus efficace qu’elle sera personnalisée.
Grossesse : poursuivre impérativement le traitement de fond et traiter les crises
Au cours de cette période, l’asthme est la maladie chronique la plus fréquente (3 à 12 % de femmes touchées). Le risque d’exacerbations est multiplié par deux, avec une femme sur cinq qui consulte pour ce motif. Il est donc essentiel de poursuivre le traitement de l’asthme pendant la grossesse (notamment les corticoïdes inhalés, non tératogènes), son interruption pouvant avoir de lourdes conséquences sur le fœtus par diminution du taux d’oxygène. En cas de crise, il faut recourir aux corticoïdes oraux, même si ceux-ci exposent à un risque plus élevé, pour l’enfant, de petit poids à la naissance et, pour la mère, à un risque accru d’hémorragie du post-partum et d’accouchement prématuré.
La ménopause
Il a été observé une altération de la fonction respiratoire et une augmentation de la symptomatologie asthmatique chez les patientes ménopausées, mais les causes de ces observations restent floues. L’implication du traitement hormonal substitutif a été évoquée, mais les données restent disparates. Il est donc conseillé aux femmes de consulter en cas d’essoufflement et de surveiller la fonction respiratoire dans ces situations. Pendant ces périodes particulières de la vie des femmes, une prise en charge spécifique de l’asthme est donc essentielle pour éviter les exacerbations et complications à long terme.
(1) http://www.lesouffle.org/blog/2016/04/27/4-periodes-a-risques-chez-les-femmes-asthmatiques/
(2) Taillé C et al. Particularités de l’asthme de la femme : quelle relation avec le statut hormonal ? Rev Mal Respir 2014 ; 31 : 469-77.
(3) Afrite A et al. ; IRDES. L’asthme en France en 2006 : prévalence et contrôle des symptômes. Question d’économie de santé 2008 ; 138.
Plusieurs périodes sont particulièrement à risque telles que l’adolescence, la période prémenstruelle, la grossesse et la ménopause.
Ce qu’on sait sur les relations entre hormones et asthme (2) :
– les œstrogènes et la progestérone ont des effets sur le tonus musculaire bronchique et l’inflammation des voies aériennes, variables en fonction de leurs taux sériques ;
– la prévalence de l’asthme se modifie à la puberté et à la ménopause, périodes au cours desquelles les modifications du tissu adipeux, mais aussi des comportements, sont importantes ;
– il existe des variations bien documentées de la fonction respiratoire et du contrôle de l’asthme au cours du cycle menstruel ;
– l’effet des traitements hormonaux sur le contrôle de l’asthme n’est pas démontré.
Adolescence : mieux diagnostiquer et encadrer
Si la prévalence de l’asthme, en constante augmentation, est de 6, 7 % tous âges confondus, elle s’élève à 10 % chez les adolescents (3) et, selon une étude de 2013, précise le Dr Anne Prud’homme, cette prévalence serait de 15 % chez les adolescentes. Or, à cet âge, le sous-diagnostic et la mauvaise observance du traitement de fond comme de la crise aiguë sont fréquents. Sans compter que les adolescentes diagnostiquées s’imposent plus d’interdits que les garçons, en particulier pour le sport (alors qu’il est bénéfique) et que leur moral est moins bon.
Le diagnostic d’asthme à cette période de passage à l’âge adulte est donc particulièrement important chez la jeune fille, tout comme un suivi régulier pour évaluer l’observance, repérer d’éventuels signes de dépression et encourager les activités physiques.
Période prémenstruelle : prévenir les risques
Environ une femme asthmatique sur trois souffre d’un syndrome d’asthme prémenstruel, c’est-à-dire d’exacerbations avant leurs règles. Des décompensations potentiellement graves dans les premiers jours des règles, avec chute du VEMS, ainsi qu’une hyperréactivité bronchique, pouvant entraîner une inflammation bronchique chronique, sont possibles. L’éducation thérapeutique est primordiale, orientée surtout sur l’observance, et sera d’autant plus efficace qu’elle sera personnalisée.
Grossesse : poursuivre impérativement le traitement de fond et traiter les crises
Au cours de cette période, l’asthme est la maladie chronique la plus fréquente (3 à 12 % de femmes touchées). Le risque d’exacerbations est multiplié par deux, avec une femme sur cinq qui consulte pour ce motif. Il est donc essentiel de poursuivre le traitement de l’asthme pendant la grossesse (notamment les corticoïdes inhalés, non tératogènes), son interruption pouvant avoir de lourdes conséquences sur le fœtus par diminution du taux d’oxygène. En cas de crise, il faut recourir aux corticoïdes oraux, même si ceux-ci exposent à un risque plus élevé, pour l’enfant, de petit poids à la naissance et, pour la mère, à un risque accru d’hémorragie du post-partum et d’accouchement prématuré.
La ménopause
Il a été observé une altération de la fonction respiratoire et une augmentation de la symptomatologie asthmatique chez les patientes ménopausées, mais les causes de ces observations restent floues. L’implication du traitement hormonal substitutif a été évoquée, mais les données restent disparates. Il est donc conseillé aux femmes de consulter en cas d’essoufflement et de surveiller la fonction respiratoire dans ces situations. Pendant ces périodes particulières de la vie des femmes, une prise en charge spécifique de l’asthme est donc essentielle pour éviter les exacerbations et complications à long terme.
(1) http://www.lesouffle.org/blog/2016/04/27/4-periodes-a-risques-chez-les-femmes-asthmatiques/
(2) Taillé C et al. Particularités de l’asthme de la femme : quelle relation avec le statut hormonal ? Rev Mal Respir 2014 ; 31 : 469-77.
(3) Afrite A et al. ; IRDES. L’asthme en France en 2006 : prévalence et contrôle des symptômes. Question d’économie de santé 2008 ; 138.
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