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Médecins et pharmaciens défendent l’obligation vaccinale

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Publié le 11/02/2016
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Dans un contexte de chute de la vaccination, et alors que certains réclament la fin des vaccins obligatoires, la ministre de la Santé a lancé un grand débat national. Une annonce qui a poussé les sites du « Généraliste » et du « Quotidien du pharmacien » à sonder leurs lecteurs sur le sujet.

Faut-il remettre en cause l’obligation vaccinale ? Posée du 15 janvier au 5 février sur le site du « Quotidien du Pharmacien », la question a recueilli 265 réponses : non à 85 %, oui à 15 %.

Parmi les commentaires, Jean-Marie H aimerait même que l’obligation vaccinale soit renforcée. « Avec un moyen aussi simple, peu coûteux et peu risqué, on peut éviter des maladies gravissimes ! Pour soi mais aussi pour les autres car on oublie un peu vite la protection collective (…) Évoquer de vagues rumeurs d’effets indésirables extrêmement rares et/ou imprécis pour refuser une protection contre des maladies mortelles, c’est non seulement stupide mais aussi incroyablement dangereux. »

Ce que Thilo D traduit par un « bon retour au Moyen-Âge avec ses épidémies régulières, l’autre façon de combattre la surpopulation de notre planète ». De son côté, le pharmacien Dr Gnon appelle de ses vœux une approche « moins autoritaire, plus scientifique, personnalisée, pragmatique et qu’on arrête de faire des histoires impossibles à chaque refus de vaccination ».

Thierry W, médecin, le rejoint sur certains points qu’il résume dans la nécessité de « faire de la gestion de risque lié aux soins », y compris lors de soins préventifs. Marie-Pierre L conseille quant à elle de penser « société et non pas intérêt personnel ». Laurence S regrette pour sa part le peu de choix dans les vaccins actuels et la mise à disposition d’un vaccin à sept souches quand l’obligation vaccinale concerne trois maladies (diphtérie, tétanos, poliomyélite).

Côté médecins, le sondage du « Généraliste » montre un résultat similaire : non à la levée de l’obligation vaccinale à 86 % sur près de 200 votants.

La balance bénéfices-risques « penche nettement pour la vaccination », rappelle Michel G, quand Alain D note que non-vacciné égal à « mise en danger d’autrui ». Bernard L préfère convaincre plutôt que d’imposer la vaccination, ce que plébiscite Frédéric M, qui affirme : « Plus on donne d’argument pour vacciner, plus on crée la suspicion. »

Lina S s’insurge : « On commence déjà à voir resurgir des pathologies. Laissons les gens faire ce qu’ils veulent et ça va être dramatique, en particulier pour les enfants qui n’auront pas le choix. » Enfin, Thierry R propose de « rendre juridiquement responsables les médias qui véhiculent des rumeurs en première page sous prétexte d’information et qui ne donnent pas la même audience aux démentis ».

M.M.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3239
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