Cheveux blancs, cheveux gris : les signes du vieillissement ?
Le premier signe visible du vieillissement capillaire, c'est la décoloration. Peu à peu, le cheveu blanchit car les mélanocytes, qui donnent leur couleur aux fibres capillaires, sont impactés par le temps qui passe et produisent moins de mélanine. À terme, tous les cheveux sont amenés à devenir blancs mais la vitesse du phénomène dépend du patrimoine génétique de chacun. En outre, la chevelure peut perdre sa couleur de façon hétérogène car un même follicule – qui abrite plusieurs cheveux – évolue indépendamment des autres. C'est la raison pour laquelle le gris peut côtoyer le blanc dans les cheveux « poivre et sel ». Mais la décoloration est loin d'être l'unique conséquence du vieillissement capillaire. Plus fins, plus cassants, plus rugueux, moins brillants, les cheveux trahissent de multiples façons leur soumission au temps. Ainsi, des études* récentes (réalisées par les équipes Pierre Fabre Dermocosmétique Ducray) montrent qu'avec l'âge, la densité capillaire baisse de 22 % et la résistance des fibres régresse de 18 %.
Plus poreux, plus cassants, les cheveux voient également leur diamètre se restreindre, s'affinant pour produire un effet global de perte d'épaisseur sur toute la chevelure. La croissance des fibres capillaires n'est pas épargnée par le phénomène de sénescence qui est génétiquement programmé. Celui-ci impacte la capacité de renouvellement des cellules qui s'en trouve ralentie. Tout le cycle de vie du cheveu est touché, la phase anagène tout particulièrement, imposant à chaque tige un temps de pousse plus long, la croissance capillaire étant ralentie de 12 %.
Chute des cheveux : induite ou non par le vieillissement ?
On confond souvent alopécie androgénétique et alopécie sénescente. Or la première, qui peut se manifester dès 20 ans chez un homme alors qu'elle survient aux alentours de 40 ans chez la femme prédisposée, résulte d'une accélération du cycle pilaire accompagnée d'une miniaturisation du bulbe. Les cheveux deviennent de plus en plus fins, de plus en plus courts jusqu'à disparaître complètement. Le vieillissement capillaire, pour sa part, n'entraîne pas une chute des cheveux mais un ralentissement de leur cycle de vie. S'ils perdent en densité et se fragilisent, ils ne tombent pas pour autant. En revanche, si une personne est concernée par une alopécie androgénétique et commence à perdre ses cheveux tôt, elle verra la chute accentuée par le vieillissement.
Préserver sa chevelure des signes du temps
Certains facteurs environnementaux peuvent accélérer le vieillissement du cheveu. Ils génèrent un stress oxydatif, soit une grande production de radicaux libres qui agissent au niveau du bulbe capillaire ce qui ralentit le renouvellement des cellules ainsi que le cycle de vie du cheveu et altère le fonctionnement des mélanocytes. L'exposition aux UV, à la pollution, le tabagisme, le stress et les traitements agressifs des cheveux (coloration et décoloration, lissage, séchage et coiffage à l'aide d'appareils chauffants) sont quelques-unes des pratiques qui peuvent affecter la tige capillaire, la rendant plus poreuse et moins résistante.
Ainsi, le brossage des cheveux doit être pratiqué à l'aide d'une brosse en poils naturels (sanglier) pour ne pas casser les fibres capillaires. Les shampoings et soins pour cheveux doivent également être sélectionnés. On préférera des formules à usage fréquent à base de tensioactifs doux et d'ingrédients naturels. Certains actifs ont même la capacité de retarder la sénescence des cellules. Un léger massage du cuir chevelu au moment du shampoing est conseillé car il active la microcirculation au niveau des bulbes. L'alimentation a également son rôle à jouer. Elle doit être équilibrée et riche en vitamines et antioxydants qui peuvent protéger le capital capillaire et cutané. Certains compléments alimentaires peuvent la seconder utilement, en particulier s'ils contiennent des actifs agissant sur la microcirculation, des antioxydants et des vitamines B6 et B8.
Vieillissement des phanères : les ongles aussi
Au même titre que la peau, les cheveux et les ongles sont soumis au vieillissement. Leur rythme de croissance ralentit, leur qualité de pousse s'amoindrit. Plus fragiles, plus portés à se casser, les ongles vieillissants comportent des stries de plus en plus nombreuses et parfois se dédoublent ou se déforment.
L’ongle croît par kératinisation des cellules produites par la matrice. Il est composé de sa partie visible, la tablette, rattachée à la peau du bout du doigt qui protège le lit unguéal des agressions. Le lit, partie de peau sur laquelle repose la plaque de l’ongle, est composé de nerfs et de vaisseaux sanguins qui fournissent les nutriments nécessaires à la croissance de l’ongle. La matrice produit les cellules de l’ongle et contrôle la rapidité de sa croissance. Située sous la racine, c’est une partie très sensible. Lorsque la matrice est endommagée, l’ongle, qui pousse en moyenne de 3 millimètres par mois pour un ongle de main et 1,5 mm pour un ongle de pied, a une croissance irrégulière ou se déforme. Avec l'âge, la morphologie de l’ongle évolue également. Sa surface se creuse de sillons orientés dans le sens de sa croissance. Ses propriétés mécaniques s’altèrent progressivement : la tablette unguéale devient plus fine, plus fragile, plus friable. L’ongle est moins résistant aux abrasions et agressions quotidiennes qui laissent des marques de plus en plus visibles.
Préserver ses ongles des effets du temps
Plusieurs facteurs peuvent accélérer le processus normal du vieillissement de l'ongle : une mauvaise alimentation (carence en vitamine B, en zinc), des agressions mécaniques (utilisation de produits ou nettoyants abrasifs, travaux manuels, pose de faux ongles ou maquillage agressif…), la pollution qui empêche la « respiration » des cellules, l’exposition solaire mais aussi l’air trop sec et l’air conditionné qui assèchent, des soins cosmétiques inadaptés…
Certaines attitudes, en revanche, permettent de préserver la beauté et la force des ongles. Le régime alimentaire a un rôle non négligeable. Il doit être riche en vitamines B, en zinc et en calcium, des nutriments que l'on peut trouver dans la viande, le lait, les noix, les bananes et les épinards. Si les maquillages permanents ou semi-permanents sont à proscrire, l'utilisation de soins respectant la physiologie de l'ongle (pas de formaldéhyde, toluène, dissolvant avec acétone…) est recommandée. Comme on applique un soin protecteur anti-âge sur la peau du visage, on peut aussi protéger l'ongle et les cuticules à l'aide d'un soin fortifiant chaque jour. Enfin, afin d'éviter que l'ongle ne se dessèche et se décolore, il est conseillé de protéger les mains avec des gants de caoutchouc quand on fait la lessive, le ménage ou des travaux dans le jardin.
*Étude épidémiologique réalisée sur un échantillon de 1 400 femmes, étude clinique instrumentale sur 147 sujets (60 femmes, 87 hommes) comparant deux populations respectivement âgées de 25-35 ans et de plus de 60 ans.
Réalisé avec l'aide de Valérie Mengeaud, Directrice médicale chez Ducray, pour la partie sur les capillaires et celle de Laurence Postružnik, responsable marketing chez Asepta, pour la partie sur les ongles.
Article précédent
Questions d'âge
Article suivant
Quand le regard vieillit
Les promesses raisonnables de l'électrostimulation
Questions d'âge
Ongles et cheveux en danger !
Quand le regard vieillit
« La PDA scellée, facteur de sécurité et de confort dans les EHPAD »
Un habitat sur mesure
Les 5 révolutions d’un corps qui vieillit
Sages ordonnances
L'homme (âgé) n'est pas l'égal de la femme (âgée)
Le télésoin, une solution pour les patients en perte d'autonomie ?
Bien accueillir les seniors à l'officine
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion