Madame Maria C., 61 ans
Acide alendronique 70 mg 1 cp chaque lundi, au lever
Traitement pour 3 mois
Zyma D 200 000 UI 1 ampoule buvable tous les 6 mois
Traitement pour 6 mois
Le contexte :
Madame C. est suivie depuis plusieurs mois pour une ostéoporose post-ménopausique n’ayant pas entraîné de fracture. Juste renouvelée, son ordonnance comporte un changement : le traitement par acide alendronique est administré une seule fois par semaine.
L’acide alendronique (biphosphonate) inhibe l’activité des ostéoclastes et respecte la formation de l’os. La vitamine D3 ou colécalciférol (Zyma D) est produite dans la peau par transformation du 7-déhydrocholestérol sous l'action des UV solaires : nécessaire à la formation de l'os, elle est administrée en prophylaxie d’une éventuelle carence.
Votre conseil :
Le conseil officinal est important lors de la délivrance d’un biphosphonate :
Madame C. n’oubliera pas la prise hebdomadaire du comprimé, toujours le même jour, plus facile à manquer qu’une prise quotidienne. En cas d’oubli, elle prendra le médicament le matin suivant, puis reviendra au rythme habituel. Ne pas prendre 2 comprimés un même jour !
L’administration se fait après le lever, le matin à jeun (ou après un jeûne d’au moins 6 heures), car la réplétion gastrique réduit la biodisponibilité des biphosphonates. Il faut attendre environ 30 minutes avant toute ingestion d’aliments, de médicaments, de compléments alimentaires ou d’une boisson autre que de l’eau peu minéralisée.
Le comprimé est pris entier (ne jamais le mâcher ou le sucer) avec beaucoup d’eau (a minima 200 ml d’eau du robinet ou faiblement minéralisée), torse droit, en position assise ou debout pour prévenir une rétention œsophagienne (risque d’irritation, d’œsophagite, etc.).
Si elle n’est pas indispensable (Madame C. a un régime alimentaire diversifié et riche en laitages), il n’est pas rare que ce traitement impose une supplémentation calcique.
La patiente conservera la boîte vide de vitamine D3 en y notant la date de prise pour penser à la renouveler au bout d’environ 6 mois.
Madame C. souhaitant aussi une boîte d’aspirine effervescente, il faut rappeler que l’administration d’un AINS peut, comme celle du biphosphonate, irriter le tube digestif : l’association impose la prudence.
Monsieur Léon T., 70 ans
Dutastéride capsule 1/j
Urorec 8 mg gélule 1/j
Aténolol 50 mg/nifédipine 20 mg gélule 1/j
Qsp 1 mois
Le contexte :
Suivi depuis plus d’une dizaine d’années ans pour une hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), par Tadenan, puis par Chibro-Proscar (finastéride), puis enfin jusqu’alors par tamsulosine (Josir), Monsieur T. l’est également pour hypertension artérielle. Depuis que le médecin a modifié son traitement, en associant, face à la persistance des troubles urinaires, deux médicaments, ce patient a été victime de vertiges - notamment lorsqu’il se lève le matin ou après la sieste -.
Le dutastéride, un inhibiteur de la 5-alpha-réductase, est proche du finastéride.
La silodosine (Urorec, Silodyx) bloque les récepteurs alpha-1 des muscles de la prostate et du col vésical, d’où vasodilatation par relâchement des fibres musculaires lisses : elle appartient à la famille de la tamsulosine. Son mode d’action explique l’iatrogénie (vertiges, étourdissements), l’asthénie, la somnolence. Elle n’est pas recommandée en cas d’hypotension orthostatique (ou d’antécédents).
L’association aténolol (bêta-bloquant) et nifédipine (antagoniste calcique) est indiquée dans l’HTA.
Votre conseil :
La gélule d’Urorec se prend de préférence pendant un repas, tous les jours à heure fixe ; le dutastéride peut être pris par contre au cours ou en dehors des repas.
La capsule de dutastéride ne doit être ni ouverte, ni croquée, ni mâchée car le contact avec son contenu pourrait irriter l’oropharynx. La gélule d’Urorec ne doit pas non plus être écrasée ou altérée lors de la prise.
Les vertiges peuvent régresser avec la poursuite du traitement mais l’effet additif de la silodosine sur le traitement antihypertenseur peut en accroître l’incidence. Le patient a évoqué cette question avec son médecin : celui-ci adaptera éventuellement le traitement anti-hypertenseur lors de la prochaine visite (dans 1 mois). Monsieur T. conduira avec précautions pour ne pas risquer un accident induit par un vertige brutal…
(ATTENTION en-tête d’ophtalmologiste)
Monsieur Pierre T., 72 ans
Lucentis une seringue préremplie
Tobrex 0,3 % collyre 1 goutte x4/j 4 jours avant l’injection puis 4 jours après.
Préservision 3 une capsule par jour, qsp trois mois.
Le contexte :
Atteint de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), Monsieur T. va suivre un traitement par injection intravitréenne de Lucentis, ayant pour principe actif le ranibizumab. Ce fragment d'anticorps monoclonal humanisé recombinant dirigé contre le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire humain de type A (VEGF-A) limite la prolifération des cellules endothéliales et la néovascularisation associées à la progression de la forme néovasculaire de la DMLA. Le spécialiste va traiter lors de la visite un œil avec une partie du contenu de la seringue, qui n’est pas destinée à réaliser plusieurs injections.
La tobramycine (Tobrex) est un collyre antibactérien indiqué en prévention d’une éventuelle infection post- injection intravitréenne.
Le complément alimentaire Préservision 3 associe anti-oxydants (vitamines C et E, zinc), acides gras oméga 3, lutéine et zéaxanthine. Il réalise une supplémentation protectrice de la rétine et du cristallin : des apports prolongés en caroténoïdes (lutéine, zéaxanthine) participent en effet à la défense de l’œil contre les effets nocifs des rayons bleus (source de stress oxydant) et les radicaux libres.
Votre conseil :
Le prescripteur a été distrait : la posologie journalière de Préservision 3 est de deux capsules par jour, et non d’une. Les compléments alimentaires ne dispensent pas d’une alimentation variée, équilibrée, riche en fruits et en légumes frais. La lutéine, par exemple, abonde dans les épinards, le chou vert et les brocolis : les apports alimentaires moyens, pour ce nutriment, sont compris entre 1 mg et 2 mg, là où 6 mg seraient indispensables. Le patient ne cumulera pas divers compléments alimentaires analogues. Monsieur T protégera ses yeux du soleil, y compris lorsque l’ensoleillement ne semble pas fort.
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