Objets connectés et applications mobiles en santé ne sont que la partie émergée de la révolution numérique en santé. Celle-ci passe aussi par l’implantation de biocapteurs, l’impression en 3D de médicaments et de tissus humains, la chirurgie réalisée par des robots… Si la Toile a d’abord concerné des passionnés d’informatiques aguerris, elle est désormais démocratisée au point de la retrouver partout chez soi, sur soi, dans son véhicule, dans les gares, les trains, les magasins, les restaurants, les hôpitaux, les salles de sport…
Pour accompagner cette mutation dans le système de santé, le gouvernement a demandé au Conseil national du numérique de faire le point et des préconisations. Le 13 octobre, son président, Benoît Thieulin, a remis le rapport « La santé, bien commun de la société numérique » à la ministre de la Santé Marisol Touraine.
À ses yeux, la France a des atouts en matière de e-santé qu’elle ne doit pas négliger, tels que sa base de données médico-administratives enviée des autres pays, ou ses sociétés biotechnologiques compétitives. Benoît Thieulin formule des propositions pour « inscrire la stratégie nationale et européenne de santé dans une approche de la santé comme un bien commun de la société numérique ». Pour lui, l’ère de la médecine industrielle et des médicaments de masse est révolue, place à la médecine personnalisée, préventive et connectée.
Problème : la révolution numérique en santé est davantage portée par des acteurs qui n’ont rien à voir avec ce secteur. Google, Apple, Facebook, Amazon, les quatre géants du Web nés aux États-Unis et désormais désignés par l’acronyme GAFA, occupent largement la place. Et leurs projets laissent pantois : bracelets connectés détecteurs de cancers, nanoparticules injectées dans le sang mesurant les paramètres biochimiques, lentilles intelligentes pour diabétiques, petites cuillères pour Parkinson…
Patient connecté
Il n’est pas question de fermer les yeux pour les professionnels de santé, car le premier à rappeler que le numérique se vit au quotidien est le patient. Il est connecté, informé, cherche des informations sur ses symptômes avant et après avoir consulté son médecin, se sert d’une montre ou d’un bracelet connecté pour calculer son activité quotidienne, vérifier ses paramètres biochimiques et se passionne pour les nouvelles technologies au service de son bien-être.
La présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP), Isabelle Adenot, encourage d’ailleurs les confrères à s’emparer du marché des objets connectés, car l’usager aura besoin d’un suivi par un professionnel de santé compétent. Et selon les prévisions de France Stratégie, un organisme de réflexion placé auprès du Premier ministre, leur nombre va passer de 15 milliards aujourd’hui à au moins 50 milliards d’ici à 2020.
Pour l’instant, ces objets qui mesurent le rythme cardiaque ou l’activité physique quotidienne ne sont pas achetés en pharmacie. Or une étude du quotidien « Les Échos » auprès de 1 000 clients de pharmacies montre que 76 % d’entre eux plébiscitent l’idée que le pharmacien puisse vendre des objets connectés à vocation médicale.
Médiateur
Pour Benoît Thieulin, Internet et toutes ses applications ne remplaceront jamais les professionnels de santé. Pour une raison simple : plus les gens se renseignent, plus ils « ont soif de comprendre » et ont « besoin d’un médiateur ». Par ailleurs, les usagers connectés sont aussi les soignants qui accèdent désormais rapidement à une information précise et ciblée. « D’ici à une vingtaine d’années, peu de diagnostics se passeront des puissances de calcul disponibles. On va de moins en moins aller chez son médecin pour obtenir un diagnostic mais pour se le faire expliciter, contrôler, valider. »
Reste la question des big data, ces mégadonnées numériques dont les perspectives d’exploitation semblent illimitées, partiellement alimentées aujourd’hui par l’utilisation d’objets connectés aux ordinateurs. La confidentialité de ces données n’est pas véritablement garantie puisque les nombreux adeptes du quantified self ne vérifient pas, la majeure partie du temps, les conditions générales de vente de l’application qu’ils ont téléchargée pour utiliser leur montre ou leur bracelet connecté.
Rien ne dit qu’un jour une mutuelle ne rachète pas ces données dont elle pourrait se servir pour adapter ses contrats individuels, par exemple en fonction de l’activité physique du bénéficiaire ou de l’évolution de son poids. Protéger les big data, et en particulier les données des patients, fait partie des priorités mises en avant par Benoît Thieulin, au même titre qu’assurer une information de confiance en santé.
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