Ce gris matin de février, le soleil est étonnamment radieux dans la salle de consultation nichée au fond de la pharmacie de Karlaplan, à Stockholm. Malgré l’étroitesse de la pièce, un immense lac dévore l’horizon. À nos pieds, sur la rive, crépite un feu de camp, sous l’œil bienveillant d’un hibou dodu. On entend même le vent et les oiseaux qui chantent…
Un bien paisible endroit que l’on abandonne presque à regret, lorsqu’intervient finalement l’infirmière Bengtsson : « C’est bon. Vous pouvez enlever le casque. » La piqûre est déjà finie. Depuis bientôt 3 mois, les cliniques « minutes » d’Apotek Hjärtat, la première chaîne de pharmacies en Suède, proposent aux patients trop nerveux le secours de la réalité virtuelle. Objectif : faire diversion pendant les soins anxiogènes. Le matériel ? Un casque de réalité virtuelle, soit de grosses lunettes aux allures de masque de ski, sur lesquelles on fixe un smartphone dont l’écran servira de source d’images ; le tout est complété d’oreillettes assurant l’ambiance sonore. Celui qui revêt cet accoutrement futuriste est alors plongé dans une autre dimension, une bulle audiovisuelle et tridimensionnelle, particulièrement convaincante.
Un environnement interactif
Apotek Hjärtat a pour cela développé sa propre application, baptisée Happy Place. L’environnement, créé pour apaiser et relaxer, est aussi interactif, afin de stimuler l’attention du patient et mieux le détourner de sa peur. Ici un lac, donc, et le temps qui passe, tranquillement. Bientôt la nuit tombe et apparaissent dans le ciel - Suède oblige - de splendides aurores boréales, tandis que courent sur la rive des rennes et leurs petits. À tout moment, l’utilisateur peut, en fixant les objets disséminés dans le tableau (une guitare, un oiseau, un canoë sur l’eau…), déclencher une série d’animations ludiques. Le décor sonore est accompagné d’une voix calme, prescrivant conseils pratiques (« concentrez-vous sur votre respiration abdominale ») et paroles rassurantes (« ici, rien ne peut vous arriver »).
Les 6 mini salles de soins d’Apotek Hjärtat, tenues par des infirmiers et dispensant consultations et soins de base aux clients, ont toutes été équipées de l’Oculus Rift, le casque vedette, conçu par Oculus VR, filiale du géant Facebook. Ils sont essentiellement utilisés pour les injections. « C’est pour l’instant particulièrement utile avec les jeunes patients. Le casque fournit une distraction efficace et permet de faire baisser le niveau de stress avant le soin », explique l’infirmière Anna Bengtsson, qui souligne tout de même le manque de recul suffisant pour juger véritablement de l’efficacité du dispositif. Le soin peut avoir lieu pendant ou après la séquence de réalité virtuelle. « C’est le patient qui choisit. Le plus souvent c’est après, lorsque la relaxation a opéré. » La séance d’Oculus, gratuite, dure 5 à 10 minutes. « Il faut parfois insister pour leur faire quitter le casque… », sourit Anna Bengtsson.
Pour le groupe de santé, cet investissement dans la réalité virtuelle relève aussi d’une stratégie commerciale. « D’un point de vue marketing, se positionner sur la gestion de la douleur nous distingue forcément des autres pharmacies. La réalité virtuelle pourrait être un sérieux avantage concurrentiel », explique sans fard Isabella Rönnmark, cheffe des relations publiques d’Apotek Hjärtat. La chaîne de pharmacies songe d’ailleurs, si le retour des patients est durablement positif, à commercialiser elle-même le casque de réalité virtuelle, pour un usage que le patient pourra prolonger à domicile.
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