Que pensez-vous des génériques ? C’est à cette question qu’a tenté de répondre une enquête* réalisée par l’institut BVA pour la CNAMTS, en amont de la campagne nationale d’information sur les génériques.
À première vue, le succès des génériques est indéniable : 78 % des Français en utilisent lorsqu’ils sont malades, les plus convaincus étant les malades chroniques (81 %) et les 35-50 ans (85 %). L’usage des génériques est encore plus répandu chez les médecins généralistes (82 % en prennent) et chez les pharmaciens (97 %). De plus, la satisfaction des usagers est générale : lorsqu’ils prennent des génériques, 93 % des Français en sont contents, tout comme les médecins (93 %), et encore plus les pharmaciens (à 99 % satisfaits). « Cette satisfaction s’explique par plusieurs phénomènes, décrypte Odile Peixotot, de l’institut BVA. 88 % des Français estiment que ce sont des médicaments faciles à prendre, bien tolérés (75 %) et qu’ils ne provoquent pas plus d’effets secondaires que les médicaments d’origine (75 %). » Des déclarations qui tordent le cou aux idées reçues sur les génériques, et notamment sur les excipients à effet notoires. Les Français vont même plus loin dans leur déclaration d’amour : ils affirment même être prêts à « avoir davantage de médicaments génériques sur l’ordonnance que leur remet leur médecin ».
Pourtant, sur le terrain, la réalité est tout autre. Et le marché des génériques peine encore à décoller, contrairement à nos voisins européens (voir ci-dessous). Pour Marisol Touraine, la raison de ce retard est simple : « encore trop de Français et de professionnels de santé continuent de s’interroger sur les médicaments génériques », souligne la ministre de la Santé.
De l’amour, mais pas de confiance
Car si les Français déclarent aimer les génériques, ce n’est pas pour autant qu’ils leur font confiance. Le grand public accorde ainsi une note de seulement 6,8/10. Côté médecin, le niveau de confiance est même en deçà : 6,6/10. Les seuls convaincus étant les pharmaciens, qui octroient au générique un 8,7/10. « Ceci montre qu’il subsiste encore quelques doutes sur le générique. Des doutes qui restent liés à une méconnaissance du sujet », analyse Odile Peixotot. En effet, certaines notions restent fragiles sur des sujets clés. Ainsi, seulement 52 % des Français et 36 % des médecins pensent que la fabrication des médicaments, princeps comme génériques, est contrôlée de la même façon à travers le monde. 47 % savent que les médicaments génériques soignent des maladies graves comme le cancer (64 % des médecins et 86 % des pharmaciens). Côté excipient, 48 % du grand public, 29 % des médecins et 52 % des pharmaciens savent que les excipients n’ont pas d’impact sur l’efficacité du médicament. Les atouts économiques du générique sont également mal connus du grand public, mais mieux cernés par les médecins : seulement 34 % des Français savent que ces médicaments ont permis d’économiser 7 milliards d’euros en 5 ans, contre 60 % des médecins.
Enfin, cette étude révèle une nette divergence entre les professionnels de santé. Tandis que le pharmacien a rapidement acquis un niveau élevé de confiance et de connaissance dans le générique, le médecin reste sur ses gardes et conserve un profil qui se rapproche plus de celui du grand public. « Toutefois, la cote de confiance des médecins a beaucoup progressé en trois ans, ce qui s’est traduit par un bond des prescriptions en DCI », souligne Odile Peixotot. En 2016, les médecins déclarent rédiger 44 % de leurs prescriptions en DCI, soit deux fois plus qu’en 2013 (24 %). De plus, le mouvement a été accéléré grâce à l’apparition de logiciels d'aide à la prescription qui sont nombreux à proposer la rédaction en DCI.
« Un an seulement après le lancement du plan triennal pour la promotion des génériques, nous avons quasiment atteint notre objectif final qui était de passer de 40 % à 45 % de prescriptions dans le répertoire des génériques, se félicite Marisol Touraine. Nous devons aujourd’hui nous fixer un nouvel objectif plus ambitieux, celui d’atteindre les 50 % de prescription dans le champ du répertoire d’ici la fin de l’année 2018. »
* Enquête représentative réalisée par téléphone en février 2016 auprès de 1 005 personnes de la population française, 500 généralistes et 500 pharmaciens.
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