Le 9 août 2023, le droit de prescription des vaccins par le pharmacien a été officialisé avec la publication d’un décret au « Journal officiel ». En toutes lettres, ce texte autorise le pharmacien à prescrire et administrer aux adultes et aux enfants de plus de 11 ans l’ensemble des vaccins du calendrier vaccinal. Avec une exception : il ne peut pas prescrire des vaccins vivants chez des immunodéprimés. La rémunération prévue s'élève à 9,60 euros pour la prescription et l’injection.
Dispensation protocolisée en exercice coordonné
Outre cette prescription devenue officielle, certains pharmaciens ont le droit de délivrer, depuis 2021, des antibiotiques définis dans la cystite et l’angine dans un cadre strict : selon un protocole balisé par la Haute Autorité de santé (HAS), lorsqu’un médecin accepte de réaliser cette délégation de tâche et dans le cadre d’un exercice coordonné en maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) ou en centre de santé. Puis, à l'été 2022, une nouvelle opportunité de dispensation protocolisée s’est offerte aux officinaux, avec la mission flash urgences de François Braun qui a ouvert, à titre dérogatoire et temporaire (de juillet à septembre) quatre protocoles de soins non programmés (cystite, angine, varicelle et rhinoconjonctivite allergique saisonnière) permettant aux pharmaciens et infirmiers, non plus exerçant en MSP ou centre de santé, mais faisant partie d’une CPTS, de délivrer des antibiotiques ou traitements pour ces pathologies. Et toujours avec l'accord du médecin.
Mais en octobre 2022, la mission a pris fin et les protocoles cystites et angine sont retournés dans le giron des pharmaciens de MSP et de centres de santé. Par pour longtemps toutefois, puisqu’en mars 2023, un texte de loi a autorisé définitivement les pharmaciens exerçant en CPTS à avoir recours à ces deux protocoles cystite et angine. Quant aux autres pharmaciens, ils peuvent néanmoins réaliser, hors exercice coordonné, des TROD angine et cystite. En cas de positivité du TROD, ils ne pourront délivrer des antibiotiques que sur ordonnance conditionnelle. Sans cette dernière, ils devront rediriger le patient, qui s'est présenté spontanément, vers le médecin pour une prescription.
Des entraves à lever
Malgré ces avancées, le fait que ces dispensations protocolisées associent obligatoirement un médecin et un pharmacien et restent limitées aux CPTS, MSP et centres de santé sont des énormes freins à leur développement. Des entraves qui ont vocation à être levées, puisque le président de la République en avril, suivi du patron de l’assurance-maladie en juin, ont annoncé leur volonté d’inscrire dans le futur projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024, la prescription par le pharmacien d’antibiotiques après un TROD angine ou cystite positif, hors exercice coordonné. Le projet conserverait les exigences actuelles : formation préalable de l’effecteur, information du médecin traitant, respect des protocoles nationaux validés par la HAS qui permettent de déterminer quand délivrer un traitement (et si oui lequel) ou quand réorienter le patient vers un médecin. Cette nouvelle compétence de prescription pharmaceutique devrait donc être possible hors exercice coordonné une fois le PLFSS entériné. Enfin, la prescription de substituts nicotiniques par le pharmacien se profile également : le gouvernement a annoncé, le 28 novembre dans le cadre du plan de lutte contre le tabagisme, qu’elle sera expérimentée en 2024.
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