EN HOMÉOPATHIE, les terrains correspondent à des profils appelés les homéotypes. Ces profils décrivent des caractéristiques morphologiques et psychologiques. À chaque homéotype correspond un médicament homéopathique de fond. L’homéotype Argentum nitricum, par exemple et de façon simplifiée, regroupe des personnes impatientes, anxieuses par anticipation et « ayant peur d’avoir peur ». Autre exemple, les Pulsatilla sont doux et timides. Ils ont gardé en partie un visage d’enfant et ne paraissent pas leur âge. Ils rougissent facilement… On dénombre ainsi une vingtaine d’homéotypes. Les détails précis comme « mangent volontiers des morceaux de sucre » ou « dormiraient volontiers de 2 heures à 10 heures du matin » font sourire les détracteurs de l’homéopathie. Il est vrai qu’on peut se demander si une généralisation basée sur des habitudes de vie ou des traits de caractère n’est pas un peu simpliste. C’est mal connaître l’homéopathie. La méthode homéopathique est bien plus complexe qu’il y paraît, même si elle repose sur des principes simples que sont le principe de similitude, l’infinitésimal, et la conception du malade et de la maladie. L’homéopathie étudie l’homme dans sa totalité. Contrairement à l’allopathie, l’homéopathie ne se réduit pas au traitement du symptôme. C’est sûrement la raison pour laquelle les traitements de fond sont devenus l’apanage de l’homéopathie. Pour obtenir des résultats, leur mise en place nécessite une consultation (souvent plusieurs) médicale au cours de laquelle le médecin étudie et fait la synthèse des troubles pathologiques observés sur plusieurs années chez le patient. C’est pourquoi, et la notion de terrain le confirme, l’homéopathie est une médecine de synthèse, plus qu’une croyance comme certains se plaisent encore à le croire.
Le terrain de l’oligothérapie.
Comme celui fait par Samuel Hahneman pour l’homéopathie, l’oligothérapie a débuté par un constat. Celui fait par Gabriel Bertrand à la fin du XIXe siècle et repris par Jacques Ménétrier dans les années 1950, selon lequel les éléments métalliques présents dans l’organisme humain sont des catalyseurs. Ainsi, ils participent aux cycles biochimiques, tels que l’assimilation et le métabolisme des aliments, le renouvellement cellulaire et les défenses immunitaires. Avec l’oligothérapie, apparaît la notion de maladie fonctionnelle, indissociable de la notion de terrain. Les maladies fonctionnelles correspondent à des troubles de santé transitoires et sans gravité, mais toujours inconfortables. Une définition a été proposée en 1981, selon laquelle la maladie fonctionnelle est présentée comme un « dérèglement physiologique réversible de tout ou partie de l’organisme, sans atteinte organique ni trouble métabolique majeur ». Dans ce cas, la notion de terrain correspond à la synthèse de ces troubles fonctionnels récurrents, laissant deviner une fragilité ou une prédisposition particulière à développer certaines maladies. On distingue souvent 4 catégories de terrain : le terrain allergique, le terrain infectieux, le terrain neurovégétatif et le terrain anergique. Les médicaments d’oligothérapie, composés d’oligo-éléments ou éléments trace, agissent alors comme des modificateurs de terrain pour rétablir un déséquilibre physiologique inexpliqué. Par exemple, l’association Cu-Au-Ag est indiquée comme modificateur du terrain au cours de la phase de convalescence de maladies infectieuses ou d’états asthéniques. Le lithium est utilisé comme modificateur du terrain au cours de manifestations psychiques ou psychosomatiques mineures. Le manganèse est utilisé comme modificateur du terrain au cours d’états allergiques.
Une explication du terrain ?
Le traitement de fond, ou traitement de terrain, est une pratique couramment utilisée en médecine. Notamment chez les enfants, il offre une alternative aux antibiotiques, à l’heure où la surconsommation de ces derniers est montrée du doigt. Mais l’oligothérapie, et surtout l’homéopathie, restent des méthodes encore décriées, du fait de l’absence d’essais cliniques prouvant leur efficacité. De plus, leurs mécanismes d’action restent inexpliqués à ce jour. Néanmoins, certains auteurs font un hypothétique lien entre la notion de terrain et l’existence démontrée d’un risque individuel de développer certaines maladies associées au système HLA. Selon le Dr Alain Horvilleur, à qui l’on doit le guide familial de l’homéopathie, « l’homéopathie et l’immunologie se rejoignent en effet au niveau de la conception du système de défense de l’organisme ».
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