Dans un communiqué daté du 2 octobre, repéré par « Le Quotidien du médecin », l’entreprise pharmaceutique américaine Gilead annonce la signature de plusieurs accords de licence qui vont permettre à six génériqueurs de produire le lénacapavir, un traitement contre le VIH extrêmement prometteur. Cette décision du laboratoire doit permettre un meilleur accès à ce médicament pour les patients vivant dans les pays les plus pauvres.
Déjà autorisé en Europe pour le traitement du VIH chez les adultes infectés par une souche multirésistante, en association avec un ou plusieurs antirétroviraux, peut-être bientôt indiqué en prophylaxie pré-exposition (PreP), le lénacapavir (Sunlenca) pourrait révolutionner la prise en charge et la prévention du VIH dans le monde, notamment car il ne nécessite l’administration que d’une seule dose tous les six mois, Pour cela, il faut néanmoins qu’il soit facilement accessible partout dans le monde. C’est dans cet objectif que son fabricant, Gilead, a conclu plusieurs accords de licence volontaires « non exclusifs et libres de redevances » qui doivent permettre la production et la vente de génériques du lénacapavir dans 120 pays « à forte incidence et aux ressources limitées ». Les six génériqueurs choisis sont Dr Reddy’s Laboratories Limited, Emcure Pharmaceuticals, Eva Pharma, Ferozsons Laboratories Limited, Hetero Labs et Mylan. D’ici à ce que ces génériqueurs prennent le relais (les autorisations réglementaires requises sont encore en attente), Gilead s’est engagé à produire et à vendre le médicament à ces pays à faible revenu « sans générer de bénéfices ». Dans un premier temps, 18 pays, essentiellement africains et qui concentrent 70 % des infections dans le monde, doivent recevoir en priorité les génériques qui seront produits.
Cet été, Onusida (le programme commun des Nations Unies sur le VIH) avait exhorté Gilead à autoriser la fabrication générique du lénacapavir. « Quels que soient les bénéfices financiers à tirer du lénacapavir, devenir le laboratoire qui a permis de vaincre la pandémie du sida aurait un impact encore bien plus grand », avait ainsi déclaré la directrice exécutive d’Onusida, à l’occasion de la 25e Conférence internationale sur le VIH. Aujourd’hui, le coût du lénacapavir s’élève par exemple à 43 000 dollars (soit près de 40 000 euros) par personne aux États-Unis. Avec des génériques, le coût du traitement pourrait être abaissé à 100 dollars (environ 92 euros) par personne par an, puis à 40 dollars (environ 37 euros).
La décision de Gilead ne répond cependant qu’en partie à l’appel lancé par Onusida. « De grandes parties du monde en restent exclues (des accords de licence), y compris les pays où des essais ont été menés », a en effet tenu à souligner la présidente de l’International Aids Society (IAS), Beatriz Grinsztejn, qui tient tout de même à saluer l’engagement pris par Gilead.
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