SELON une enquête des Instituts nationaux de la santé, basée sur des données de 2007, les Américains sont « accros » aux médecines douces. 38 % des adultes y ont recours. Au total, ils consacrent près de 34 milliards par an aux thérapies alternatives (acupuncture, chiropractie, homéopathie, plantes médicinales…) et les produits naturels tels qu’huile de poisson et échinacea représentent à eux seuls 14,8 milliards de ces dépenses. En France, on ne dispose pas d’enquêtes équivalentes. Les chiffres concernant les adeptes des médecines traditionnelles ou non conventionnelles manquent de précision. En 2002, l’OMS avançait ainsi, dans l’Hexagone, un taux de 75 % ou de 49 % dans le même rapport !
Femmes et cadres supérieurs
Des sondages montrent néanmoins que les Français font de plus en plus appel aux médecines naturelles. Alors qu’en 1982, à peine 16 % disaient recourir, au moins occasionnellement, à l’homéopathie, ils étaient 36 % en 1997 (sondage IPSOS) et plus de 39 % en 1999 (sondage IFOP), même si 10 % seulement le faisaient souvent. Dans une enquête plus récente (IFOP, novembre 2007)*, plus d’un Français sur trois - 39 % exactement - déclare avoir eu recours aux médecines douces au moins une fois dans l’année. L’homéopathie occupe la première place (27 %), suivie de l’ostéopathie (15 %), de la phytothérapie (10 %) et de l’acupuncture (5 %). L’aromathérapie est encore marginale, mais monte en puissance depuis quelques années.
Comme dans les précédentes enquêtes, les femmes sont plus nombreuses que les hommes à faire confiance aux méthodes douces (47 % contre 31 %), et les catégories socioprofessionnelles les plus élevées restent en tête (50 %), devant les employés (41 %), les retraités (37 %) et les ouvriers (31 %). Pour l’homéopathie plus particulièrement, l’enquête IFOP réalisée en 1999 indiquait aussi une surreprésentation des femmes, des cadres supérieurs et des professions libérales. Mais en fin de compte, les écarts socio-économiques apparaissent moins importants qu’on aurait pu le penser.
Moins de médicaments.
On constate par ailleurs une plus grande concentration d’utilisateurs dans le Sud de la France et à l’Ouest (47 et 44 %) ainsi que dans les communes urbaines de province (42 %). À noter : la région parisienne arrive en queue de peloton avec 27 % d’utilisateurs. La tranche des 25-34 ans apparaît la plus demandeuse (46 %), peut-être parce que la jeunesse aime bien essayer, expérimenter et qu’elle est plus sensible aux messages écologiques. Cela dit, les adeptes des médecines naturelles ne sont pas tous des « écolos » patentés, loin s’en faut. Première motivation pour 39 % des Français, en particulier de plus de 50 ans : prendre moins de médicaments allopathiques. Ensuite, ils jugent les médecines douces efficaces en prévention, pour traiter les pathologies bénignes ou liées au stress, mais aussi en accompagnement des traitements de maladies plus lourdes comme le cancer ou la maladie de Parkinson. Enfin, ils sont sensibles à la notion d’écoute et à la prise en compte du terrain et du psychisme, qu’ils jugent insuffisantes en médecine conventionnelle.
Associées à l’allopathie.
Mais ceux et celles qui viennent avec une prescription d’homéopathie ou qui demandent des produits de phytothérapie ou d’aromathérapie sont très rarement hostiles à la médecine allopathique, explique Mme C. D, pharmacienne à Versailles. « Ils associent sans problème homéopathie ou phytothérapie aux antibiotiques ou au traitement d’une maladie chronique et comprennent leur intérêt respectif… Certains sont très informés et apportent même parfois des photocopies d’articles ou d’études trouvées sur Internet. D’autres ont des notions de base, d’autres encore nous expliquent leurs symptômes ou les troubles qu’ils veulent prévenir et s’en remettent à nous pour leur proposer des produits « doux mais efficaces ». À nous de faire la part des choses et de leur conseiller de consulter un médecin quand nous l’estimons nécessaire ».
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