En progression de 10 % pour un chiffre d'affaires de 480 millions d'euros réalisé en 2017, la cosmétique bio se porte bien en France. Des résultats qui reposent en grande partie sur la caution qu'apporte la présence d'un label sur les packagings. Loin d'être anodine, l'estampille, quelle qu'elle soit, arrive en tête des éléments recherchés sur un produit cosmétique – pour 85 % des interviewés – avant l'achat (Étude de l'Observatoire des Cosmétiques, janvier 2016).
Défenseur d'une certaine naturalité dans les composants des produits, respectueuse du vivant dans les process de fabrication, engagée dans une logique de développement durable et porteuse de valeurs éthiques, la labellisation a logiquement séduit un grand nombre de marques cosmétiques et donné lieu à différents cahiers des charges et autant de labels spécifiques. Dans un souci d'harmonisation, un seul référentiel (cahier des charges) dénommé Cosmos est utilisé depuis janvier 2017 par de nombreuses marques pour labelliser leurs cosmétiques au niveau international. Il établit la liste des critères qui définissent un produit naturel et un produit bio selon l'association Cosmébio qui réunit aujourd'hui près de 400 fabricants et représente plus de 9 000 produits labellisés. Ainsi, un cosmétique portant le label « Cosmétique Nat, charte Cosmébio » devra contenir au minimum 95 % d'ingrédients naturels, un critère que l'on retrouve dans la définition du label « Cosmétique Bio, charte Cosmébio » qui, en outre, devra comporter 95 % minimum d'ingrédients bio sur l'ensemble des composants pouvant être bio (végétaux, cire d'abeille, lait…), le total du produit devant intégrer au minimum 20 % d'ingrédients bio (l'eau et les minéraux ne sont pas considérés comme bio car non issus de l'agriculture). Certaines substances polémiques – paraben, phénoxyéthanol, silicones – ou jugées nocives pour la santé ou pour l'environnement - OGM ou dérivés d'OGM, nanomatériaux, produits irradiés, contaminants tels les métaux lourds, les pesticides, les nitrates… - ne peuvent figurer dans la formule de ces produits. En ce qui concerne les animaux, seuls les ingrédients qui ne constituent pas une partie de l'animal et qui n'entraînent pas sa mort sont autorisés à intégrer les compositions. De même, une liste des procédés physiques (pression, infusion, broyage, extraction…) et chimiques (hydrogénation, fermentation, saponification…) conditionne la mise en œuvre du produit labellisé.
Le label et au-delà
Au-delà de la composition du produit, le cahier des charges Cosmos décrit un ensemble d'engagements qui vont impacter toute la chaîne de production du produit cosmétique. Il impose notamment la mise en place d'un système de contrôle qualité au process de fabrication et l'absence de test sur animaux (valable pour tous les cosmétiques), il encourage l'éco-conception des emballages pour réduire les impacts sur l'environnement (liste de matériaux autorisés et interdits, réduction de la quantité utilisée et préférence aux matériaux recyclables et recyclés), il prévoit un plan de gestion des déchets et demande un étiquetage clair et une communication transparente. Ces valeurs qui font du respect – des collaborateurs, des consommateurs, des animaux, de la nature – sont, d'une façon générale, souvent suggérées par le label.
Si, en France, la tendance conduit de nombreux fabricants de cosmétiques à adopter le cahier des charges Cosmos, on peut rencontrer d'autres labels qui ont une portée internationale. C'est notamment le cas de Natrue, un label fondé par les membres de l'association internationale des cosmétiques naturels et biologiques basée à Bruxelles. Ce cahier des charges comprend trois niveaux : les cosmétiques naturels doivent respecter un seuil minimal d'ingrédients naturels et un seuil maximal de substances transformées d'origine naturelle ; les cosmétiques naturels en partie biologique sont soumis aux mêmes règles, en plus drastiques, que le niveau précédent avec au moins 70 % des ingrédients naturels issus de production biologique ou cueillette sauvage contrôlée ; le troisième niveau, celui des cosmétiques biologiques, cumule les conditions précitées avec des teneurs plus sévères encore et au moins 95 % des ingrédients naturels issus de culture biologique et/ou de collecte sauvage contrôlée.
Huile de palme et ses dérivés interdits
La mention Nature&Progrès pour sa part, est issue d'une des organisations de l'agriculture biologique en France et en Europe dont l'objectif est de promouvoir une agriculture respectant le vivant. Un mouvement qui a donné lieu à de nombreux cahiers des charges dont l'un concerne la cosmétique. Celui-ci définit notamment les ingrédients et procédés de fabrication autorisés ou interdits dans la mise en œuvre d'un cosmétique portant la mention Nature & Progrès.
À titre d'exemple, les ingrédients végétaux utilisés doivent être en priorité sous mention Nature&Progrès, l'huile de palme et ses dérivés étant interdits tout comme les matières premières d'origine animale à moins qu'elles ne soient produites naturellement et sous mention Nature&Progrès ou certifiées Agriculture Biologique. Les ingrédients marins sont autorisés sous réserve de leur innocuité pour la santé de même que les matières minérales dont l'extraction n'engendre pas de pollution. Les colorants, parfums, anti-oxydants, émollients, huiles et graisses, silicone, paraffine et autres ingrédients issus de la pétrochimie sont interdits ainsi que les OGM. Le référentiel vise également l'entretien des locaux du site de production, la gestion de l'énergie, et des déchets, le stockage, le conditionnement des produits, l'étiquetage…
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