La prise en charge de l’asthme suppose préalablement un diagnostic de certitude accompagné d’une mesure de la fonction respiratoire et, par la suite, l’évaluation régulière du niveau de contrôle de la maladie comme le soulignent les Recommandations (cf. notamment : Recommandations du Global Initiative for Asthma = GINA 2017 ; Recommandations de la Société de Pneumologie de Langue Française SPLF 2015).
Diagnostic initial. Le diagnostic initial d’asthme est porté lors de la survenue de crises, souvent révélatrices de la maladie. Il importe de réaliser un diagnostic différentiel entre asthme et bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) : ces maladies partagent des caractéristiques cliniques mais la BPCO survient chez un patient plus âgé, en règle tabagique.
Examens fonctionnels et biologiques. L’épreuve fonctionnelle respiratoire (EFR) permet de préciser le stade de la maladie. Elle associe généralement un test pharmacologique (administration d’un bêta2-mimétique levant temporairement la résistance respiratoire sauf en cas de BPCO) et un examen spirométrique quantifiant le volume expiratoire maximal par seconde (VEMS : volume maximum d’air expiré lors de la première seconde d’une expiration forcée), la capacité vitale (CV : volume de l’air mobilisé lors d’un cycle expiration-inspiration forcées) et le quotient de ces paramètres (rapport de Tiffeneau).
La mesure du débit expiratoire de pointe (DEP) avec un débitmètre ne peut se substituer à l’épreuve fonctionnelle respiratoire : elle participe avant tout à l’autosurveillance.
D’autres examens précisent l’étiologie de la maladie : tests cutanés, élévation des IgE totales, dosage des IgE spécifiques, etc. (asthme allergique), test ergométrique (asthme d’effort), etc.
Appréciation du contrôle de l’asthme. Elle repose sur l’évaluation de l’activité de la maladie sur quatre semaines, en fonction de critères cliniques (fréquence des signes diurnes et nocturnes, retentissement sur l’activité physique, absentéisme scolaire ou professionnel, fréquence des exacerbations, fréquence du recours aux bronchodilatateurs de courte durée d’action) et de critères fonctionnels (mesure de la fonction respiratoire). Divers questionnaires permettent d’évaluer le contrôle de la maladie, comme l’Asthma Control Test (ACT), l’Asthma Control Questionnaire (ACQ) ou encore la grille proposée par la SPLF.
Divers facteurs favorisent la perte de contrôle de la maladie : absence ou interruption de la corticothérapie inhalée, infections virales ou bactériennes, prise d’aspirine ou d’un bêta-bloquant (même en collyre), facteurs endocriniens, exposition allergénique et pollution atmosphérique ou domestique, facteurs météorologiques et psychologiques (stress).
Le suivi de la numération des éosinophiles dans l’expectoration induite permet de mieux adapter le traitement et de détecter des phénotypes d’asthme particuliers : n’étant pas toujours réalisable en routine, cette technique sera réservée aux asthmes sévères avec exacerbations fréquentes (la surveillance de la NFS n’a en revanche aucun intérêt). Le suivi du NO exhalé est affaire de spécialiste.
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