LA QUÊTE alimentaire, l’anthropomorphisme ou encore l’observation des comportements animaux, tels sont les trois modes de pensée qui ont guidé les grandes découvertes de l’usage thérapeutique des plantes, résume au « Quotidien » le Pr Pierre Delaveau. Pour ce naturaliste savant et passionné de botanique, les bienfaits de la Nature ne sont pas une expression vide de sens. Et la biodiversité, garante du capital thérapeutique du monde végétal, doit absolument être sauvegardée. Naturellement bonne, la Nature ? Souvent. Mais les adeptes de la « méthode douce » - de plus en plus nombreux - doivent aussi savoir que le vert de la chlorophylle n’est pas toujours sans danger. Chaque année, l’AFSSAPS recense en effet des cas d’intoxications dramatiques survenus après l’absorption de quelque plantes ou champignons exotiques aux vertus prétendument thérapeutiques - le plus souvent commandés sur la Toile. La Nature, capable du meilleur comme du pire, nous invite à la vigilance. Pour éviter le grand frisson du risque, il y a heureusement le réseau bien plus sûr des pharmacies. L’amateur de phytothérapie, d’aromathérapie ou d’homéopathie peut y trouver conseils éclairés et produits de qualité. Pourtant, là encore, la vigilance s’impose. Car il pourrait parfois se perdre dans la jungle des labels. Les préfixes « bio » et « phyto » doivent être utilisés avec discernement, conseille à ce propos le Pr Pierre Delaveau : « Les immenses ressources du monde végétal méritent plus de considération en pharmacognosie, en thérapeutique, en cosmétique et en alimentation sans qu’on ait besoin de passer de l’information rationnelle au domaine de l’imaginaire ». Cette fois-ci, c’est le pharmacien qu’on invite à la vigilance.