LA CHUTE DE CHEVEUX est une affection multifactorielle. Néanmoins, l’alopécie androgénétique (à la fois héréditaire et hormonale) est de loin, la cause la plus fréquemment observée chez l’homme. On estime qu’elle touche un homme sur trois à 30 ans et un sur deux à 50 ans.
L’alopécie androgénétique est la conséquence d’un raccourcissement de la phase anagène (de croissance) du cycle pilaire, provoquant une accélération de la fréquence des cycles à l’origine d’un épuisement des follicules pileux. De fait, ceux-ci sont génétiquement programmés pour accomplir de 25 à 30 cycles dans toute leur existence. Sous l’effet d’un dérèglement hormonal, certains follicules pilo-sébacés présentent une activité 5 alpha-réductasique plus importante. Il existe dès lors une transformation accrue de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT) et une hyperséborrhée.
Des signes avant-coureurs.
L’alopécie androgénétique apparaît le plus souvent entre 25 et 30 ans. Un signe avant-coureur est la formation de pellicules grasses, conséquence d’un excès de sébum. La chute des cheveux est progressive et s’aggrave par paliers. Les cheveux ont tendance à s’affiner. Elle débute par le dégarnissement des golfes temporaux (stade I), suivi par un recul de la ligne frontale (stade II). Le stade III correspond à la confluence des deux stades précédents. Ensuite, elle s’étend progressivement pour ne laisser subsister qu’une couronne de cheveux (stade IV : calvitie hippocratique). Le pronostic est d’autant plus sévère que la chute démarre tôt. Les antécédents familiaux sont retrouvés dans 80 % des cas.
Malgré la fréquence de l’alopécie androgénétique, il est cependant important de vérifier que la chute des cheveux n’est pas liée à un autre phénomène : alopécie diffuse aiguë réactionnelle (stress, intervention chirurgicale…), alopécie secondaire (radiothérapie, chimiothérapie…), alopécie localisée (teigne, pelade…) Il est donc essentiel d’interroger le patient sur l’ancienneté de la chute, les médicaments en cours, les antécédents familiaux, les soins apportés aux cheveux…
Agir le plus tôt possible.
Il faut tout d’abord conseiller de supprimer les facteurs locaux qui accélèrent la chute des cheveux : inflammation du cuir chevelu, séborrhée, pellicules…
L’hygiène capillaire est la base de tout traitement. Les traitements antichute généraux ou locaux, seront d’autant plus efficaces qu’ils seront précoces, réguliers et prolongés.
Les traitements locaux sont réservés en première intention aux chutes débutantes et/ou réactionnelles.
Localement, on peut améliorer la nutrition du cuir chevelu en le massant avec une lotion antichute composée d’actifs qui accélèrent la microcirculation et favorisent la croissance capillaire (huiles essentielles, vitamines, extraits végétaux à base de quinquina, ginkgo biloba, ruscus, curbicia, sabal…). Conseiller un shampooing traitant antichute en alternance avec un shampooing doux permet d’éliminer l’excès de sébum qui asphyxie le cuir chevelu et accélère la chute.
Des traitements vitaminiques (vitamines H, B5, B6…), des oligo-éléments (fer, cuivre, zinc…), des acides aminés soufrés (cystine, cystéine, méthionine) ou à base de gélatine ou d’isoflavones de soja peuvent être utiles pour renforcer les cheveux. À utiliser en cure de deux à trois mois.
Le minoxidil (5 %) stimule la vascularisation sanguine et les cellules qui se multiplient à la base de la racine (2 fois par jour une dose de 1 ml sur le cuir chevelu). Les premiers résultats s’observent après deux mois.
Une augmentation de la chute qui correspond à l’élimination de cheveux télogènes peut s’observer au cours des 6 premières semaines.
Le finastéride 1 mg par jour (Propecia) inhibe la 5 alpha-réductase et s’adresse aux hommes de 18 à 41 ans ayant une alopécie androgénétique peu évoluée. Il faut attendre trois mois minimum avant de voir les premiers résultats. Parmi les effets indésirables rapportés : une baisse du désir sexuel et de la libido.
Le traitement doit être poursuivi tant qu’un effet est souhaité. En cas d’arrêt, le bénéfice acquis est perdu au bout de 3 mois environ pour le minoxidil et de 6 mois pour le finastéride.
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