Depuis le 1er février 2017, les Bonnes Pratiques de Dispensation sont officiellement entrées en vigueur à l’officine. Cet arrêté, visant à toujours améliorer la qualité du circuit du médicament, contribue à l’efficacité du traitement et à la diminution des risques liées à l’iatrogénie médicamenteuse.
Analyse pharmaceutique, préparation des doses à administrer et délivrance d’informations et de conseils, voilà ce que définit l’acte de dispenser les médicaments. En premier lieu, l’analyse pharmaceutique de l’ordonnance permet de vérifier la conformité de la prescription, le dosage, la posologie, la durée du traitement, ainsi que l’absence de contre-indications, d’interactions médicamenteuses ou de redondance. La recherche d’interactions médicamenteuses est d’ailleurs favorisée grâce à l’historique médicamenteux retrouvé dans le logiciel de la pharmacie et/ou dans le Dossier Pharmaceutique alimenté à chaque passage du patient. En cas de problème, le pharmacien est invité à effectuer une intervention pharmaceutique en contactant directement le prescripteur. La discussion permet ainsi de convenir de la prise en charge la mieux adaptée, voire d’expliquer le refus de dispensation, si le pharmacien pense que l’intérêt du patient est en jeu.
Améliorer la sécurité de la délivrance, cela passe aussi par le recueil des informations telles que les antécédents allergiques, le poids, la taille, l’état de grossesse et d’allaitement. En cas de pathologies chroniques, le suivi des bilans biologiques permet d’observer l’efficacité des traitements, en tenant également compte des effets indésirables. Le pharmacien est d’ailleurs tenu de les signaler au centre régional de pharmacovigilance dont il dépend, ainsi que tout abus ou de pharmacodépendance, déclarés alors au centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance.
Une dispensation de qualité comprend enfin le conseil pharmaceutique, visant à la bonne compréhension et l’observance du traitement. Informations sur la posologie, mode d’administration, moment de prise, durée du traitement, risques d’effets indésirables… le discours du pharmacien doit être clair et adapté à chaque patient, sans avoir peur de répéter ou de reformuler. Des plans de posologie peuvent être remis gratuitement, tout comme des supports d’informations ou brochures d’éducation sanitaire. Les correspondances nom de fantaisie/DCI doivent aussi être mentionnées sur les boîtes et l’ordonnance limitant ainsi le risque de confusion.
La qualité, un travail d’équipe
Le champ d’application des bonnes pratiques de dispensation concerne les pharmacies d’officine, les pharmacies mutualistes et les pharmacies de secours minières. Cependant, la qualité de la dispensation vise l’ensemble du personnel. Les collaborateurs sont qualifiés, en nombre suffisant et tous tenus au secret professionnel. Les connaissances et compétences de chacun doivent en outre être mises à jour par des formations, afin de délivrer au patient un discours actualisé, éclairé et pertinent. Pour limiter au maximum les erreurs de délivrance, de posologie et détecter les contre-indications ou les interactions, la double vérification peut être mise en place au sein du fonctionnement officinal. Les mesures préventives et correctives de situations problématiques sont régulièrement évaluées par l’équipe au complet, garantissant ainsi l’amélioration en continue de la qualité.
Sur Internet aussi !
Le site internet de la pharmacie est considéré comme le prolongement virtuel de l’officine. La dispensation par voie électronique doit également respecter les bonnes pratiques de dispensation. Ainsi, toute commande de médicament doit être au préalable validée par le pharmacien qui s’appuie sur le questionnaire rempli par le patient, attestant de la véracité des informations fournies. La notice de chaque médicament est obligatoirement consultée par le patient confirmant la bonne compréhension des conseils prodigués par le pharmacien. Les échanges sont tracés et protégés par un hébergeur de données de santé agréé. La préparation de la commande, dont les quantités respectent les doses d’exonération indiquées pour chaque médicament, s’effectue au sein de l’officine dont l’agencement favorise un service de dispensation optimal. Sous la responsabilité du pharmacien, la livraison à domicile comprend la remise de la commande et toutes les recommandations, favorisant le bon usage des médicaments.