L’utilisation de l’IA a renforcé l’importance stratégique des data à l’officine et par conséquent, les exigences des pharmaciens envers leurs éditeurs de LGO. Pour la plupart des groupements, une coopération avec ces derniers semble être la condition sine qua non de l’intégration de l’IA dans les nouveaux processus métiers du pharmacien. « Nous travaillons aujourd’hui avec les LGO, notamment LGPI ou encore Smart-RX qui font évoluer leur offre en permanence pour faciliter la gestion des pharmacies, de façon plus dynamique et efficace », note Jean-Pierre Chulot, président d’Évolupharm. Les éditeurs apparaissent incontournables dans le développement de l’IA. « Nous sommes amenés à travailler avec les éditeurs de LGO dans le développement de nouvelles fonctionnalités et notamment dans l’évolution de l’interface All my cura qui constitue un centre névralgique des relations avec le patient. Les efforts se sont particulièrement concentrés sur l’évolution des remontées de données, ou encore sur l’optimisation de la partie ordonnances qui permet la gestion de celles-ci », décrit Vincent Le Floc'h, directeur d’Alphega.
Chez Pharmavie, le rattachement du LGO utilisé par chaque adhérent à Mystat, la base de données analytique de toutes les officines, est impératif. « Nous imposons cette condition à tout titulaire qui veut adhérer à notre groupement », précise Pierre-Alexandre Mourret, directeur des opérations et de la stratégie de Pharmavie.
Les relations entre les pharmaciens et leurs éditeurs de logiciels doivent être cependant régies par un principe, rappelle Daniel Buchinger, président d’Univers Pharmacie et de Forum Santé. Selon lui, le prérequis à l’utilisation de l’IA à l’officine, « suppose que les données appartenant au pharmacien, soient disponibles et non bloquées par les partenaires informatiques ! »
Du sur-mesure
Pour certains autres groupements, les exigences imposées aux éditeurs sont essentiellement d’ordre technique et portent principalement sur la compatibilité des systèmes. Ne serait-ce que pour plugger les outils de business intelligence aux LGO ! L’opération se révèle parfois complexe comme l’expose Hervé Jouves, président de Lafayette Conseil, évoquant la nécessité de faire correspondre les tables lorsqu’un groupement comme le sien détient une base de données de plusieurs dizaines de milliers de produits classés et qualifiés.
Pour les groupements détenant des adhérents dans les territoires ultramarins, les LGO doivent jusqu’à s’adapter à certaines spécificités, comme la remontée des données en fonction des fuseaux horaires ! La fiabilité des data et la capacité de travailler sur ces bases étant les prérequis de l’utilisation de l’IA à l’officine, certains groupements sont cependant amenés à considérer les fonctions des LGO avec plus de circonspection.
Ainsi, le directeur général d’un grand réseau reste dubitatif sur l’aptitude d’un LGO, multicanal par essence, à adapter ses réponses au niveau de granularité voulu par le groupement. En un mot, les LGO, tous terrains, dotés de la complexité de 60 ou plus algorithmes, sont supposés par nature moins robustes. De plus, les réponses qu’ils seront amenés à proposer ne pourront être que multicanal, avertit ce dirigeant. Selon lui, ce n’est pas tant l’outil mais le processus qui fournit la solution la plus pertinente au groupement. Ceci d’autant plus quand ce processus est co-construit avec les adhérents. Par conséquent, le processus à lui seul est capable d’apporter une valeur ajoutée dans le traitement des data. Un sur-mesure dont seuls quelques groupements peuvent aujourd’hui se targuer de disposer.
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