Si la cryothérapie constitue la référence dans la prise en charge de la kératose actinique selon la Commission de la transparence (avis du 26 juin 2013), d’autres techniques mécaniques sont également mises en œuvre : excision, électrodessiccation, abrasion chimique, curetage ou traitement par laser, etc. Lorsque les lésions sont trop nombreuses pour envisager leur suppression individuelle, il peut cependant être indispensable d’en revenir au traitement topique envisagé précédemment.
Cryothérapie.
La cryothérapie consiste en l’emploi d’azote liquide (environ -50 °C), pour geler et tuer les kératinocytes. Il s’applique à l’aide d’un vaporisateur ou d’un coton-tige. Cette méthode convient au traitement de lésions peu nombreuses mais les récurrences demeurent fréquentes et elle peut laisser subsister des surfaces hypo- ou hyperpigmentées. Son résultat varie selon la durée de l’exposition au froid (environ 40 % de destruction si elle est comprise entre 1 et 5 secondes ; plus de 80 % si elle excède 20 secondes) et selon le moyen utilisé pour épandre l’azote (pistolet à azote ou coton-tige) Il est possible d’utiliser des médicaments topiques pour améliorer l’efficacité de la cryothérapie et de nombreux dermatologues optent pour des séances répétées.
Thérapie photodynamique.
L’acide 5-aminolévulinique absorbé à partir d’une crème (Metvixia) est activé par un rayonnement rouge, acalorique, indolore, qui détruit les cellules kératosiques de façon ciblée. La peau saine entourant la lésion est respectée.
Peeling à l’acide trichloracétique.
Le peeling à l’acide trichloracétique (TCA) est utilisé depuis de nombreuses années pour traiter les stigmates du vieillissement cutané photo-induit dont la kératose actinique. Après deux semaines de traitement par une crème dépigmentante (destiné à limiter le risque de rebond pigmentaire), l’application du TCA est réalisée à l’aide de cotons-tiges. Une crème postpeeling est généralement appliquée pendant environ un mois. La peau demeure rouge pendant un jour ou deux puis elle fonce un peu, avant de peler pendant 4 à 6 jours en formant de petits lambeaux (qu’il ne faut pas arracher pour ne pas entraîner la formation de cicatrices visibles) laissant apparaître une peau légèrement rosée.
Électrocoagulation.
Parfois aussi appelée thermocoagulation, l’électrocoagulation consiste à appliquer une aiguille dans laquelle passe un courant électrique alternatif à haute fréquence au contact d’un tissu à détruire de façon localisée (ici les lésions kératinosiques). Cette technique a l’avantage de traiter les cellules kératinosiques en profondeur : bien utilisée, elle peut détruire jusqu’à 99 % des lésions.
Autres techniques.
Le curetage consiste à utiliser une curette pour enlever mécaniquement les tissus atypiques. Il est aussi possible de recourir à l’excision par rasage à l’aide d’une lame chirurgicale. Une électrocautérisation détruira éventuellement ensuite les cellules atypiques subsistantes, avec de plus effet hémostatique.
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