Mobilisation mondiale contre le virus Zika

Par
Publié le 03/02/2016
La ministre de la Santé Marisol Touraine et la ministre des Outre-Mer, George Pau-Langevin.

La ministre de la Santé Marisol Touraine et la ministre des Outre-Mer, George Pau-Langevin.
Crédit photo : AFP

Après avoir annoncé que 3 à 4 millions d’infections au virus Zika étaient attendus en 2016, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré l’état d’urgence mondiale. Le but est notamment de « stimuler les recherches sur le lien potentiel entre le virus Zika et les cas de microcéphalies, ainsi que les autres troubles neurologiques, tout en favorisant la R & D pour mettre au point des vaccins et diagnostics ».

La ministre de la Santé Marisol Touraine recevait ce matin, avec la ministre des Outre-Mer George Pau-Langevin, les présidents et parlementaires des régions Guadeloupe, Guyane et Martinique.

L’épidémie de Zika est aujourd’hui installée en Martinique et en Guyane « avec respectivement 2 287 et 245 cas évocateurs » dont une centaine est biologiquement confirmée. Dix cas autochtones ont également été confirmés en Guadeloupe et un cas à Saint-Martin.

Depuis le début de l’épidémie, « 20 femmes enceintes ont été détectées positives au virus Zika », mais aucune malformation n’a été décelée à ce jour. Deux cas de syndrome de Guillain-Barré ont été pris en charge, dont un est toujours en réanimation au CHU de Fort-de-France (Martinique). En métropole, on compte neuf cas de Zika importés depuis le début de l’année, dont un présente une forme neurologique de l’infection.

La ministre de la Santé rappelle que « la saison hivernale n’est pas propice au développement des moustiques en métropole et qu’il n’y a donc pas aujourd’hui de risque épidémique dans l’Hexagone ». Elle souligne également que la piqûre de moustique du genre Aedes est la seule transmission attestée du virus, mais les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC) aux États-Unis évoquent une possible transmission par voie sexuelle après le signalement de deux cas suspects.

C’est pourquoi la ministre a saisi ce matin le Haut conseil de la santé publique pour qu’il s’exprime sur la recommandation du Conseil national professionnel de la gynécologique obstétrique, à savoir « l’emploi du préservatif pour les femmes enceintes ou en âge de procréer en zones d’endémies ou dont le compagnon est suspect d’être infecté ».

Pas ailleurs, l’Agence de biomédecine recommande aux établissements concernés de « différer les dons de gamètes et les assistances médicales à la procréation ». Enfin, Marisol Touraine vient d’engager en urgence la procédure permettant la prise en charge du test de diagnostic biologique en ville, pour le moment pris en charge uniquement dans un cadre hospitalier.

Ce même jour se tient une réunion des ministres de la Santé du Mercosur (marché commun sud-américain) en Uruguay pour « évaluer la situation épidémiologique de la région, en relation avec les maladies transmises par Aedes Aegypti ». L’Amérique latine, en particulier le Brésil et la Colombie, est la région du monde la plus touchée par l’épidémie.

Alors que plusieurs pays recommandent à leur population de reporter tout désir de grossesse et que l’IVG est prohibée dans quasiment toute l’Amérique latine, l’ONG néerlandaise Women on Web annonce qu’elle offre des pilules abortives aux femmes enceintes atteintes du virus Zika pour éviter une ruée vers des méthodes risquées d’avortement.


Source : lequotidiendupharmacien.fr
Sommaire du dossier