Le froid permet de prendre en charge de nombreuses blessures : contusions, entorses, déchirures musculaires, élongations, tendinites, hématomes… mais aussi des douleurs post-opératoires (notamment en orthopédie) ou dentaires. Son action est basée sur un choc thermique, soit un grand abaissement de la température en un minimum de temps, afin de mettre en œuvre diverses réactions physiologiques.
En cas de blessures et douleurs
En effet, l’application de froid va non seulement abaisser la température corporelle, mais aussi entraîner une vasoconstriction, ce qui limite la diffusion de l’œdème. Il ralentit également le message nerveux de la douleur. Il combat ainsi les 4 piliers de l’inflammation : rougeur, chaleur, gonflement et douleur.
Il peut être appliqué au moyen d’une vessie de glace, d’une bombe de froid ou d’une poche de gel (à placer au réfrigérateur ou au congélateur).
Préparation et récupération sportives
La cryothérapie est également utilisée dans le milieu sportif pour la récupération musculaire après un effort intense mais aussi dans le cadre d’une préparation afin d’améliorer les performances (quelques jours avant une compétition importante).
Son principe repose une fois de plus sur le choc thermique. En cas d’exposition à un froid extrême, le corps protège en priorité les organes vitaux : la fréquence cardiaque diminue et une vasoconstriction s’opère. Mais lorsque les conditions redeviennent normales, un processus inverse se met en route : le rythme cardiaque augmente et l’on observe une vasodilatation, ce qui permet au sang d’irriguer et donc d’oxygéner les muscles et organes plus efficacement. En plus d’un effet analgésique, cette situation génère également la sécrétion d’hormones, dont des endorphines, apportant un sentiment de bien-être et un sommeil plus réparateur.
Il existe différents modes de cryothérapie :
- Immersion dans l’eau froide de tout le corps ou d’une partie seulement (les membres inférieurs en général) dans un bain d’eau froide à 10° pendant au moins 10 minutes.
- Cryothérapie corps entier (CCE) : en 2009, l’INSEP (Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance) a été la première structure à mettre en place une CCE. Le sujet doit passer dans trois pièces : la première à -10 °C, la seconde à -60 °C et la troisième à -110 °C (où il reste environ 3 minutes). Les mains, les pieds et la tête doivent être couverts et la surveillance est stricte pendant tout le processus afin d’éviter tout risque d’hypothermie ou de brûlures par le froid.
- Cryosauna ou cryothérapie corps partiel : variante de la CCE puisque la personne n’est pas dans une pièce mais dans une cabine cylindrique remplie d’azote gazeux où elle reste immergée quelques minutes, la tête et le cou à l’extérieur.
À noter qu’il est conseillé de demander si les équipements disposent bien du label CE.
La prudence s'impose
La cryothérapie impose un certain nombre de précautions. Tout d’abord, afin d’éviter tout risque de brûlures cutanées, son application locale ne doit pas se faire directement sur la peau mais à travers un linge ou une housse pour les poches de gel.
Quant à la cryothérapie en milieu sportif, une consultation médicale préalable permet d’éliminer toute contre-indication éventuelle (grossesse, hypertension, asthme non contrôlé, pathologies cardiovasculaires, syndrome de Raynaud, troubles de la sensibilité, plaies, infections aiguës, épilepsie). Enfin, pour les séances de CCE, les sous-vêtements, les cheveux et la peau ne doivent pas être mouillés pour éviter tout risque de gelures. De la même façon, les sportifs doivent attendre au moins 30 minutes après leur séance pour ne pas y entrer transpirants…
L’avis du kiné
Alain Leroy, masseur-kinésithérapeute à Évreux, détaille les atouts de la cryothérapie. Selon lui, la thérapie par le froid est intéressante dans plusieurs situations : en cas d’entorses, de douleurs post-opératoires ou en prévention de l’apparition d’un hématome. L’efficacité réside dans la répétition de l’application de froid puisque son effet ne dure pas dans le temps. « Pour saturer les récepteurs nociceptifs et éviter que l’inflammation ne réapparaisse, je préconise une application de 30 minutes 5 fois par jour pendant 48 à 72 heures en prévention d’un hématome (en y associant compression et surélévation) ou plus longtemps lorsqu’il s’agit de douleurs. Pour des raisons pratiques, je conseille à mes patients de privilégier l'usage d'une poche de gel avec un moyen de contention adapté pour qu’ils puissent vaquer à leurs occupations. Je sais bien que sinon, l’observance ne sera pas au rendez-vous… »
Article précédent
« La chaîne du froid, école de la rigueur »
Article suivant
Des coups de froid, amis de la peau
Mon officine à l'heure d'hiver
« La chaîne du froid, école de la rigueur »
Le froid qui soulage, le froid qui prépare
Des coups de froid, amis de la peau
Les saintes huiles de la saison froide
Comment le corps s'adapte au froid
Trois ordonnances de saison
Et si on allait au-delà ?
Testez-vous - Questions de température
Des solutions pour un hiver confortable
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques