Monsieur Joachim T., 68 ans
Pravastatine 20 mg 1 cp le soir
Asasantine LP 1 gélule matin et soir
Losartan 50 mg 1 comprimé/jour
Traitement qsp deux mois.
Le contexte
Victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) de gravité moyenne six semaines auparavant, Monsieur T. bénéficie d’un traitement prophylactique prescrit par un spécialiste hospitalier : la probabilité de récidive est importante dès qu’un suivi médical régulier n’est pas instauré. Cette prescription s’ajoute à un traitement antihypertenseur.
La pravastatine est un hypocholestérolémiant inhibiteur de l’HMG CoA réductase. Comme toutes les statines, elle exerce une action pléiotropique expliquant son intérêt prophylactique en cardiologie : elle est notamment indiquée dans la prévention des complications cardiovasculaires chez le patient présentant des antécédents d’AVC.
L’Asasantine associe un anti-agrégant plaquettaire, le dipyridamole (200 mg), et un inhibiteur de l’activation plaquettaire, l’aspirine (25 mg, dose très inférieure à celle administrée comme anti-inflammatoire). Cette formulation est indiquée dans la prophylaxie secondaire de l’AVC lié à l’athérosclérose (accident datant de moins de 3 mois).
Le losartan, un inhibiteur de l’angiotensine II (sartan), est indiqué dans le traitement de l’hypertension artérielle essentielle.
Votre conseil
Le conseil tient en quatre points : surveillance de la tension artérielle, traitée si besoin ; surveillance de l’hygiène de vie (arrêt si besoin du tabagisme, surveillance du poids et de l’alimentation, activité physique), respect de la prescription, prise en charge des facteurs de risque (d’où, ici, la prescription d’une statine et d’Asasantine).
Il faut rappeler que les gélules d’Asasantine sont avalées entières, sans être croquées. Par ailleurs, l’Asasantine contient de l’aspirine : même à faible posologie, il y a un risque hémorragique à ne pas méconnaître (interventions dentaires, coupures de rasoir, automédication avec de l’aspirine ou un AINS, etc.) ;
L’administration d’Asasantine est contre-indiquée en cas d’ulcère gastroduodénal en évolution et Monsieur T. doit demeurer attentif à tout signe d’hémorragie digestive occulte (les manifestations ulcéreuses se développent à son âge sans douleur).
(en-tête d’ophtalmologiste)
Monsieur Pierre T., 72 ans
Lucentis un flacon.
Tobrex 0,3 % collyre 1 goutte x 4/j 4 jours avant l’injection puis 4 jours après.
Préservision 3 une capsule par jour, qsp trois mois.
Le contexte
Atteint de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), Monsieur T. suit depuis un mois un traitement par injection intravitréenne de ranibizumab (Lucentis) auquel il associe un complément alimentaire. Le ranibizumab est un fragment d'anticorps monoclonal humanisé recombinant dirigé contre le facteur de croissance de l'endothélium vasculaire humain de type A (VEGF-A). Il limite la prolifération des cellules endothéliales et la néovascularisation associées à la progression de la forme néovasculaire de la DMLA.
Tobrex est un collyre antibactérien à base de tobramycine indiqué en prévention d’une éventuelle infection liée au geste invasif de l’injection intravitréenne.
Associant anti-oxydants (vitamines C et E, zinc), acides gras oméga 3, lutéine et zéaxanthine, le complément alimentaire Préservision 3 réalise une supplémentation protectrice de la rétine et du cristallin : des apports prolongés en caroténoïdes (lutéine, zéaxanthine) participent en effet à la défense de l’œil contre les effets nocifs des rayons bleus (source de stress oxydant) et les radicaux libres.
Votre conseil
Le prescripteur a été distrait et le pharmacien rappelle que la posologie de Préservision 3 est de deux capsules par jour, et non d’une. Ce type de complément alimentaire ne dispense pas d’une alimentation variée, équilibrée, riche en fruits et en légumes frais. La lutéine, par exemple, abonde dans les épinards, le chou vert et les brocolis. Nos apports alimentaires moyens sont compris entre 1 mg et 2 mg, là où quelque 6 mg seraient indispensables.
Monsieur T doit protéger ses yeux du soleil, y compris lorsque l’ensoleillement ne semble pas fort. Enfin, il faut veiller à ce qu’il ne se supplémente pas par ailleurs en vitamines anti-oxydantes ou ne cumule pas divers compléments alimentaires analogues.
Monsieur Éric H., 58 ans
Irbésartan 150 mg 1 comprimé au petit-déjeuner
Simvastatine 40 mg 1 comprimé au dîner
Lévitra lyoc une boîte de 8 comprimés (ne pas dépasser 10 mg/j)
Le contexte
Renouvellement de prescription du traitement du trouble de l’érection de Monsieur H. dont le traitement a été légèrement été modifié : le médecin a opté pour une forme orodispersible de vardénafil (Lévitra), d’emploi pratique : cet inhibiteur de la 5-phosphodiestérase (IPDE-5) est indiqué dans les dysérections, la forme orodispersible s’administrant 25 à 60 minutes avant l’acte sexuel, comme le comprimé. Lévitra orodispersible 10 mg n'est pas bioéquivalent à Lévitra comprimé 10 mg : la dose maximale orodispersible est en effet de 10 mg/j (elle convenait à Monsieur H., traité jusqu’alors par comprimé).
Par ailleurs, l’ordonnance associe à ce dernier deux médicaments à visée cardio-vasculaire :
La simvastatine est une statine indiquée comme hypocholestérolémiant, en complément d’un régime adapté et assidu.
L’irbésartan est un antagoniste de l’angiotensine II indiqué dans le traitement de l’hypertension artérielle essentielle.
Votre conseil
Placé discrètement sur la langue, le comprimé orodispersible s’y dissout rapidement puis est avalé sans liquide (sinon sa cinétique est modifiée), avec ou sans nourriture, immédiatement après être sorti de la loge du blister.
Le traitement par IPDE-5 bénéficie d’une bonne tolérance : Monsieur H. n’utilise pas de dérivé nitré, est en bonne forme physique et son hypertension est contrôlée. Des effets indésirables, légers et transitoires (bouffées vasomotrices, nausées, vertiges, céphalées) peuvent s’observer lors des premières utilisations. Le patient respectera le mode d’emploi de Lévitra, sans y recourir plusieurs fois par jour.
Article précédent
Quelle ordonnance pour les plus de 75 ans ?
Article suivant
Nutrithérapie des seniors : six raisons d'y croire
La méfiance règne
Quand il y a de la gêne…
La PDA automatisée au service de l’observance des plus de 50 ans
Pharmacien et audioprothésiste : une combinaison gagnante
Quelle ordonnance pour les plus de 75 ans ?
Trois ordonnances
Nutrithérapie des seniors : six raisons d'y croire
« Les seniors s'ouvrent aux médecines alternatives »
Le continent oublié des seniors isolés
Dépister et traiter le plus tôt possible
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion