À l’été 2017, la présidente de l’Autorité de la concurrence, Isabelle Da Silva, a annoncé qu’elle allait lancer une nouvelle enquête sectorielle dans le domaine de la santé. En novembre, elle a précisé les secteurs visés : le médicament et la biologie médicale, en particulier le système de régulation des prix des médicaments remboursables et non remboursables et les pratiques de distribution du médicament, notamment la vente directe. L’enquête concerne aussi les opportunités de développement de l'activité des pharmaciens et toutes les mesures « susceptibles de dynamiser la concurrence dans la distribution du médicament ». Elle va donc examiner l’idée de création de chaînes, et donc d’une ouverture de capital, ainsi que d’une ouverture du monopole. Un bis repetita puisque l’Autorité de la concurrence a préconisé dans des avis antérieurs une ouverture encadrée pour les médicaments sans ordonnance. « C’est un point de vigilance majeure. On peut prévoir, eu égard aux propos tenus par la présidente de l’Autorité de la concurrence, que le but est de remettre le couvert et qu’elle espère bien que son avis sera suivi cette fois-ci », s’inquiète Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
À l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), Gilles Bonnefond se félicite de la fermeté de la ministre de la Santé Agnès Buzyn sur le sujet, qui a « tenu bon sur des pressions extrêmement fortes de la grande distribution et d’autres acteurs qui souhaitent déstabiliser le réseau officinal, avec un argument qu’elle manie avec beaucoup de légitimité : la sécurité ». Cependant, il estime qu’un engagement des pharmaciens est nécessaire pour « monter la qualité du conseil officinal » et « relever le défi du parcours de soins de la médication officinale », ce qui permettrait de « faire des économies parce que ce sont des soins non programmés qui déstabilisent les cabinets médicaux et les urgences ». Pour cela, il faut convaincre les patients. « Si les patients pouvaient être remboursés lorsqu’ils viennent directement en pharmacie grâce à la prise en charge des complémentaires, on les laisserait enfin choisir le parcours qui leur semble le plus adapté à leur situation. »
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