Grâce à l’informatique mobile

Toujours un oeil sur ma pharmacie

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Publié le 25/09/2017
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Lutter contre le vol, mais aussi observer sa pharmacie dans son quotidien depuis son smartphone est désormais facile. Mais si les technologies sont aujourd’hui au point, il faut porter son attention à certains obstacles règlementaires et éthiques.

Avec les technologies d’aujourd’hui, garder un œil sur sa pharmacie en toutes circonstances est presque un jeu d’enfant. La plupart des technologies de vidéosurveillance disposent d’une version mobile qui permettent de visualiser ce qui se passe dans son officine à tout moment et de quelque endroit où l’on se trouve. Il y a néanmoins quelques prérequis nécessaires, s’assurer d’abord de la qualité du haut débit dont on dispose. Kenneth Adoumou, responsable TPE d’Axis, fabricant de produits de vidéosurveillance, préconise ainsi des réseaux filaires. « On nous demande souvent de wifi, certes, cela fait disparaître les câbles, mais le wifi a ses contraintes si bien que pour une qualité d’image optimale nous préférons proposer des réseaux filaires traditionnels » explique-t-il. Autre recommandation, prévoir des caméras d’au minimum deux mégapixels de façon à ce que les images disponibles sur l’écran du smartphone soit de la meilleure qualité possible. Les technologies web évoluant sans cesse, il est possible de disposer d’une meilleure intégration des formats vidéo dans les solutions de vidéosurveillance mobile, comme le souligne Kiwatch, à propos de sa nouvelle application mobile.

Une alerte envoyée sur le smartphone

Pas de frein technologique donc, on peut utiliser aussi bien ces solutions de vidéosurveillance pour la lutte contre la démarque inconnue, leur premier objectif, mais aussi vérifier certaines choses dans la pharmacie, des linéaires moins bien achalandés, des files d’attente trop longues, ou d’autres choses du quotidien dans les officines. Ce dernier type d’usage soulève bien des questions. Pour Florence Orsolle, titulaire de la pharmacie centrale à Viry Chatillon, dans l’Essonne, « il est possible de le faire mais je m’y refuse, ce n’est pas dans mes habitudes et je fais confiance à mon équipe. » La pharmacienne utilise la solution mobile en complément de l’installation de télésurveillance dont dispose la pharmacie, dès lors qu’un mouvement génère une alarme, une alerte est envoyée sur le smartphone de Florence Orsolle qui contrôle alors ce qui se passe. Il est ainsi arrivé qu’un objet tombe et déclenche l’alarme. Pour cet autre pharmacien francilien, la vidéosurveillance mobile est un sujet potentiellement polémique. « Les technologies fonctionnent très bien mais pour ma part, je ne m’en sers que pour la lutte contre la démarque inconnue, quand je ne suis pas présent je délègue, et je fais confiance, sinon, c’est Big Brother. »

La vidéosurveillance est encadrée par la loi et les fournisseurs et intsallateurs veillent en général à expliquer, voire à assumer eux-même tout ce qu’il faut faire, déclaration préfectorale avec accord des membres de l’équipe officinale pour être filmés, sans compter la déclaration à la CNIL. Pour Cyril Dablin, titulaire de la pharmacie des 7 Deniers à Toulouse, il y a suffisamment à faire dans l’officine avant de s’intéresser à la surveillance de l’extérieur, car la lutte contre la démarque inconnue mobilise beaucoup d’attention. Le pharmacien est satisfait de ce qu’il peut voir sur ses écrans, en fait surtout les écrans au comptoir, qui permettent de regarder ce qui se passe si l’on a un doute.

H. R.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3374