Sacs de caisse

L'affaire est dans le sac !

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Publié le 25/09/2017

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Papier, polypropylène, polyester ou jute… pour remplacer les sacs de caisse à usage unique, les solutions ne manquent pas. Comment choisir le produit satisfaisant ? Outre le critère économique, le choix de la matière est guidé par l'image que le pharmacien souhaite véhiculer.

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Crédit photo : PHANIE

Un an déjà que les commerces, dont la pharmacie, se sont affranchis des sacs de caisse à usage unique. La maîtrise et la réduction de l'impact négatif du plastique sur l'environnement constituait le défi initial du ministère Royal.

Au final, la Loi englobe tous les sacs à usage unique d'une épaisseur inférieure à 50 µm. « Pour être en accord avec Bruxelles, les sacs de caisse à usage unique ont été définis par le seul critère de l'épaisseur. Le critère de volume initialement demandé par Ségolène Royal n'a pas été retenu », explique Didier Pariente, directeur de Kplast'Bio. De manière paradoxale, l'interdiction portant sur les sacs de caisse de moins de 50 µm s'est appliquée également aux sacs biodégradables, c'est-à-dire fabriqués en matière biosourcée comme l'amidon.

Le papier, première alternative au plastique

Bien que partiellement détournée de son objectif initial, la Loi a tout de même permis de changer les comportements en matière de sacs de caisse. « Pendant plusieurs mois, il y a eu un flou quant à la définition du sac réutilisable. Alors que tous les intervenants avaient besoin de prévoir leurs stocks, le sac papier s'est naturellement imposé », note Didier Pariente, ajoutant que « les contenants en papier ne sont pas considérés comme des sacs à usage unique, mais comme des emballages ».

Le papier, principale alternative

Promoplast le confirme : « il y a eu une tendance globale au transfert du polyéthylène vers le papier ». Disponibles en plusieurs formats, les sacs en papier offrent une solution pratique en pharmacie, pour le transport des médicaments. Mais est-il réellement écofriendly ? Didier Pariente reste dubitatif, soulignant que la production de papier nécessite l'abattage d'arbres. Interrogé sur ce point, Promoplast précise qu'il privilégie les papiers issus de forêts gérées durablement (PEFC) pour assurer le renouvellement de cette ressource (un arbre coupé = 1 arbre planté). « Dans une démarche d'écoconception, nous veillons également à utiliser des encres à l'eau sans solvant, et nous avons un processus industriel de retraitement de nos eaux », ajoute Jean-Filbert Roussel. Autre point soulevé par Didier Pariente, le papier pose des problèmes de livraison et de stockage. « Le volume de stockage est 12 à 13 fois supérieur par rapport au plastique, car le papier est moins compressible. Cela pose un réel problème aux pharmaciens, qui manquent généralement de place, et entraîne une augmentation des coûts de livraison ». L'explosion de la demande des sacs papier s'est d'ailleurs accompagnée d'une augmentation du coût de la matière première, de 15 à 20 %.

Plutôt synthétique ou naturel ?

Les nouvelles dispositions en matière de sac de caisse ont conduit les pharmaciens à changer leurs habitudes. D'autant plus qu'en pharmacie, il est difficile de se passer entièrement du sac de caisse, notamment « pour garantir la confidentialité du traitement », comme le souligne Didier Pariente. Dès que la notion de sac réutilisable a été précisée, les pharmaciens ont pu se tourner vers ces produits. L'offre des sacs réutilisables a profité pleinement de l'évolution réglementaire contre l'usage unique. Et dans ce rayon, il y en a pour tous les goûts. « À travers le sac réutilisable qu'ils choisissent de promouvoir, les pharmaciens travaillent leur image et soignent leur stratégie de communication », indique Jean-Filbert Roussel. Les sacs en polypropylène (type sacs Leclerc par exemple) ont l'avantage d'être étanches et de présenter un volume intéressant. Étanchéité aussi pour le sac en polyester, ce sac à aspect nylon facile à plier et donc à emporter partout. Les autres matières plus naturelles et esthétiques comme le coton ou le jute sont très résistantes, notamment quand il s'agit de transporter des boîtes de médicaments aux angles perçants. Seul bémol, les sacs réutilisables sont généralement plus coûteux à l'achat que les sacs en plastique ou en papier. Il faut compter entre 1 et 3 euros l'unité. « Les sacs réutilisables s'incluent dans la démarche commerciale. Il faut les considérer comme des cadeaux de fidélisation, à l'image du calendrier ou du porte-ordonnance », précise Jean-Filbert Roussel. Et pour les produits à valeur ajoutée, les cosmétiques par exemple, Jean-Filbert Roussel préconise de finaliser la vente avec un sac spécial : « Il existe des sacs en papier brillant, avec une anse en cordelette. C'est très valorisant et cela correspond aux codes du marché ». S'il n'a pas eu le développement attendu, le sac compostable, en matière biosourcée, reste une alternative qui continue de séduire. « Des pharmaciens soucieux de véhiculer une image plus écologique à leurs clients choisissent les sacs en amidon de maïs », souligne Didier Pariente.

Le plastique est toujours là

Au final, il n'y a pas d'interdiction nette du plastique et, comme le souligne Didier Pariente, « on assiste à un retour des sacs plastiques, avec une épaisseur conforme à la nouvelle réglementation ». L'offre de sacs en polyéthylène (PE), et notamment les très pratiques sacs bretelles, est toujours d'actualité. L'épaisseur a été adaptée, à 50 µm au lieu de 20 avant l'application de la Loi. Chez Promoplast, ces sacs sont fabriqués en PE expansé, c'est-à-dire avec un taux de matière moins important. Pour Jean-Filbert Roussel, « c'est un produit de développement durable. Le plastique n'est pas forcément mauvais s'il est correctement utilisé et recyclé ». Le sac personnalisé est à 9 centimes, ce qui en fait un produit très compétitif, même avec le doublement de l'épaisseur (les sacs de 20 µm personnalisés étaient à 5 centimes l'unité).

D. P.

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