Faire du sur-mesure est aussi ancien que l’automatisation elle-même. Le concept est inhérent à l’automatisation des officines, et d’emblée, les fournisseurs ont cherché à s’adapter aux contraintes très diverses des officines.
Contraintes physiques déjà, avec des tailles diverses adaptables au plus grand nombre de situations, en jouant sur la longueur, la hauteur et désormais la profondeur des machines. À titre d’exemple, la hauteur des robots Rowa de Becton Dickinson, joue sur des hauteurs de 1,8 à 3,5 mètres, sur des largeurs de 1,3 à 3,2 mètres, la longueur des robots Mach 4 d’Omnicell peut atteindre jusqu’à 17 mètres, l’ensemble des robots peut être placé en cave, en étage, ou en rez-de-chaussée, bien sûr, être disposés en L comme le propose Omnicell… Ou bien encore intégrer un pilier, installer le robot dans une fosse avec une faible hauteur de plafond, comme l’affirme Becton Dickinson. Bref, un sur-mesure physique que les prestataires maîtrisent bien depuis longtemps. Seule peut-être l’arrivée récente de l’Allemand Gollmann Zwick, sur le marché français depuis plus de deux ans bouscule quelque peu les acteurs de l’automatisation puisque ce nouveau challenger affirme pouvoir fabriquer des robots deux fois moins encombrants pour une capacité de stockage équivalente à celles des machines concurrentes. « Nous avons une technologie qui nous dispense d’avoir un couloir au milieu du robot pour le bras automatique, un tel bras utilise une part importante de la largeur », explique Tangi Caron, directeur régional du fabricant en France. « C’est un système d’armoire à déplacement latéral qui fait en sorte que le bras automatique passe au-dessus des armoires, générant ainsi un gain substantiel au niveau de l’encombrement », détaille-t-il. Une machine d’une taille de 3 X 2,5 mètres peut ainsi gérer entre 8 000 et 10 000 références. Le sujet de la capacité, au cœur de la problématique de l’automatisation, doit être pensé le mieux possible en amont, de façon à permettre le développement de l’officine et l’évolution de son stock dans les années qui vont suivre l’équipement, le risque étant souvent le sous-dimensionnement, suggèrent les prestataires.
De nombreuses options techniques
La personnalisation des robots se traduit par des choix croissants parmi des options techniques très diverses qui permettent d’orienter la future machine vers un comportement adapté au profil de l’officine. Le premier de ces choix, peut-être le plus important, est de savoir si l’on a besoin d’un robot, d’un automate ou d’une machine combinant les deux systèmes. Le sur-mesure s’applique à l’ensemble des solutions technologiques proposées, y compris les automates, dont on dit parfois qu’ils sont moins personnalisables que les robots. « Faux, répond Olivier Resano, directeur commercial de Mekapharm, les automates sont présentés sous formes de modules qui peuvent être combinés de différentes façons, en U, en L, dos à dos, entre autres, et conviennent parfaitement aux lieux exigus comme peuvent en abriter de nombreuses pharmacies parisiennes. »
Ces options techniques peuvent être très nombreuses, Becton Dickinson dispose d’un catalogue de 150 options par exemple, mais disons que les principales vont s’intéresser à l’ajout de chargeurs automatiques, de rangeurs automatiques, d’un système de convoyage totalement personnalisable précise Olivier Resano, ou d’une partie automate pour les pharmacies qui ont un fort débit – à partir de 2,5 millions d’euros de chiffre d’affaires suggère Vincent Deltour, directeur commercial de Meditech. La machine hybride sera ainsi pré-équipée pour faire face à des pics d’activité et la croissance des besoins, alimentée notamment par le phénomène récent des linéaires digitaux qui impactent la capacité du robot. Leur intérêt n’est plus à démontrer, ils évitent de perdre du temps à ranger l’OTC derrière les comptoirs et offrent une visibilité plus vaste sur la gamme de produits proposés par la pharmacie. Mais le robot doit pouvoir contenir les références qui ne sont plus exposées sur les linéaires physiques. « Le digital renforce la customisation des robots », affirme ainsi François Legaud, directeur commercial de Becton Dickinson. « Que ce soit les murs digitaux, le click & collect, les terminaux de paiement en façade, tout est lié à la gestion physique des stocks. » N’oublions pas l’aspect esthétique, les couleurs, les lumières à l’intérieur des robots ou parfois des robots, la customisation de ces machines peut aller loin.
Savoir se faire oublier
L’essentiel pourrait bien cependant être ailleurs. « Tous les acteurs savent faire des machines, c’est de la carrosserie en quelque sorte », résume Vincent Deltour, « le véritable sur-mesure est lié aux qualités du logiciel, l’adapter pour que la gestion en soit simple et efficace. » Paramétrer les différentes tâches du logiciel, réceptionner les boîtes, en gérer la péremption et la traçabilité, mettre à jour les emplacements, sortir les invendus, nettoyer les erreurs… Bref, une véritable machine sur-mesure est intelligente et sait se faire oublier. Tous les prestataires ne sont toutefois pas sur la même longueur d’onde concernant l’aspect sur mesure des logiciels d’exploitation des robots et automates, certains estimant qu’au fond, tous font peu ou prou la même chose. « Les options logicielles peuvent être variables pour tout ce qui concerne le rangement et la délivrance », estime pour sa part François Legaud. « Cela va évoluer dans la mesure où nous travaillons pour intégrer une norme de communication qui existe dans certains pays d’Europe et qui permettra de faire en sorte de piloter le robot à partir du logiciel de gestion », prédit-il.
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