C’est un peu l’histoire d’une rencontre qui a du mal à se faire.
D’un côté les pharmaciens qui souhaitent vacciner et ont besoin pour cela d’outils capables de les aider, de la gestion des stocks jusqu’à la gestion administrative, en passant par la prise de RDV, et de l’autre, des personnes qui souhaitent être vaccinées et utilisent pour cela essentiellement Doctolib, qui ne gère que les rendez-vous. Or se contenter de ne gérer que les rendez-vous sans tenir compte de toute la logistique est pour les pharmaciens, pas inutile, mais pas franchement utile non plus. Si bien que beaucoup travaillent avec téléphone, papier et stylo, l’abonnement à Doctolib n’étant du reste pas très bon marché. Alors que pourtant existent différentes plates-formes capables de les aider dans une gestion numérique de l’ensemble du process de vaccination. Et cela, avant tout pour faire en sorte que la planification des rendez-vous soit en adéquation avec le nombre de doses dont dispose le pharmacien. Nombreuses en effet ont été les annulations de rendez-vous faute d’avoir les doses nécessaires.
À cela s’ajoute un élément de complexité supplémentaire, disposer des doses de vaccins idoines pour les personnes souhaitant se faire vacciner par tel ou tel vaccin. Très vite en effet, beaucoup ont refusé l’AstraZeneca, surtout après la suspension pendant quelques jours de ce vaccin. Une méfiance qui déteint aussi sur le vaccin Janssen.
Un rôle de facilitateur
Ces plateformes ont donc besoin de se faire connaître des futurs vaccinés, et ce dans un paysage très largement dominé par Doctolib, même les autres plateformes de prises de rendez-vous en ligne sélectionnées par le gouvernement telles que Maiia, Keldoc et ClickDoc sont beaucoup moins visibles.
Un jeune ingénieur informatique, Guillaume Rozier, a eu cependant l’idée de créer « Vite ma Dose », un outil qui fonctionne un peu comme un « comparateur de vols » explique le Dr Guillaume Gobert, fondateur d’Ordoclic, l’un des acteurs qui a su fournir une plateforme de gestion globale de la vaccination. « C’est un script qui va chercher les rendez-vous dans tous les agendas disponibles et permet d’agglomérer les services proposés par les différents professionnels de santé », ajoute-t-il. Vite Ma Dose est devenue célèbre en un rien de temps et permet ainsi à des plateformes globales comme Ordoclic, Pharmasoft ou Mieuxsoigner d’être contactées par des personnes souhaitant se faire vacciner. Un vrai rôle de facilitateur dans un contexte qui est loin d’être facile. Les pharmaciens peuvent ainsi mieux gérer leurs campagnes de vaccination grâce à la possibilité offerte par ces plateformes de gérer le stock en temps réel et d’ouvrir les rendez-vous en fonction des doses disponibles. Et notamment les rendez-vous pour la seconde injection, « on ne sait pas toujours si on aura les doses pour cette seconde injection », commente ainsi Amaury de Chalain, cofondateur de Mesoigner. « La plateforme permet aussi de mieux maîtriser ces rendez-vous grâce aussi à des questions posées sur l’âge, sur les facteurs de comorbidité, et finalement sur le vaccin souhaité par la personne qui s’inscrit, ce que nous ne voulions pas faire au début. » Mais compte tenu des choix effectués par les personnes souhaitant se faire vacciner, de la disponibilité des doses et des questions de gestion du froid (chacun vaccin ayant des contraintes différentes), la logique a fait qu’il a fallu intégrer l’ensemble des critères. « Une fois que la personne est inscrite sur la liste d’attente, des créneaux sont libérés, cela permet aussi au pharmacien de prioriser cette liste », ajoute Amaury de Chalain.
Automatiser la gestion des rendez-vous
D’autres outils sont apparus pour automatiser au mieux la gestion des plannings et des rendez-vous : notamment Covidliste et Vacciliste. « Le principe est de proposer une logique un peu différente, une logique push en quelque sorte qui consiste à aller vers la personne qui cherche un vaccin, les personnes volontaires pour se vacciner s’inscrivent en ligne, indiquent entre autres le type de vaccin recherché, la distance maximale qu’elles sont prêtes à parcourir, et précisent s’il s’agit de la première ou de la seconde injection. Les professionnels de santé, quant à eux, indiquent le type de vaccin proposé, le nombre de doses dont ils disposent, la date et l’heure de la séance de vaccination. La plateforme se charge de faire le reste », explique Alain Vanzella, président de Pharmasoft, l’éditeur de Vacciliste.
Ces plates-formes automatisées sont gratuites, comme l’est du reste Vite Ma Dose. L’ensemble de ces outils va se trouver confronté à une inversion de tendance, anticipent les prestataires, après une période où les vaccins étaient peu disponibles et les candidats à la vaccination nombreux, celle qui s’ouvre va voir exactement le contraire.
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