En 20 ans, le marché de l'automatisation de l'officine n'a cessé d'évoluer.
Au début des années 2000, les premiers équipements disponibles étaient des automates. Ces grandes armoires - dotées de canaux abritant les boîtes de médicaments – éjectent ces derniers sur un tapis roulant, en fonction de l'ordonnance. L'automate est ainsi capable de choisir le bon médicament – celui qui figure sur l'ordonnance - de le faire sortir de l'armoire et de l'amener près de l'officinal. « À l’époque, un grand nombre de médicaments étant encore remboursés, les ordonnances étaient plus longues qu'aujourd'hui. L'intérêt de ces automates était de gagner du temps sur la délivrance », souligne Vincent Deltour, directeur commercial France de Meditech.
Diminuer le temps passé au back-office
Avec l'arrivée du déremboursement et du Datamatrix (en 2010), de véritables robots polyvalents ont vu le jour. Leur principal objectif : un gain de temps au niveau de leur back-office. Les pharmaciens reçoivent des médicaments plusieurs fois par jour. En s'équipant de robots capables de les identifier, ranger, trier et choisir intelligemment, ils dégagent du temps pour d'autres missions. Délivrés de certaines tâches superflues (rangement des médicaments, inventaire des stocks, gestion des dates de péremption, prise en compte de la sérialisation…), ils peuvent ainsi se concentrer sur leur cœur de métier et fidéliser leurs patients. De fait, les nouvelles missions et la gestion quotidienne du Covid invitent le pharmacien à se retrouver davantage face à ses patients, derrière le comptoir ou dans un espace de confidentialité. « Un robot peut faire gagner 4 heures d'activité de back-office par jour. En outre, l'erreur de délivrance n'est plus possible » ajoute Vincent Deltour. Un fait confirmé par les officinaux : « notre robot nous offre un gain de temps considérable. Nous n'avons pas à bouger du comptoir pour dispenser un médicament », affirme Éric Myon, titulaire de la pharmacie homéopathique de l’Europe à Paris.
Malgré tout, les automates restent très utiles. D'après Olivier Résano, directeur commercial de Mekapharm, « plus d’un millier de pharmacies en France utilise un automate, avec une grande satisfaction. Cette solution est parfois préférée à un robot. Car même si elle est moins high-tech, elle reste toujours plus rapide à la délivrance et moins onéreuse en termes d'achat et de maintenance ».
Améliorer les conditions de travail
Les robots, quant à eux, bénéficient d'autres atouts. Ils permettent de libérer l'officinal des tâches répétitives de manutention, de gagner en efficacité (gestion automatisée des stocks et des périmés) et en bien-être (moins de fatigue, de troubles musculo-squelettiques…). Ils offrent également un gain de place car ils optimisent le rangement des boîtes en fonction de leur taille et de leur format. Les médicaments peuvent également être stockés dans des pièces annexes (sous-sol, premier étage…) et acheminés jusqu'au comptoir via un système de convoyage. Ce qui libère l'espace de vente de l'officine. De grandes différences existent entre les robots. « Ils sont plus ou moins rapides en termes de rangement ou de délivrance de boîtes, par exemple. Nous vendons des machines à moins de 50 000 euros (prix d'appel) et d'autres à plus de 300 000 euros, selon la solution retenue et la taille de l'officine », confie Olivier Résano.
Quoi qu'il en soit, s'équiper d'un robot nécessite une réflexion globale sur les objectifs escomptés. « S'agit-il d'améliorer la gestion de l'équipe officinale (bien-être et gain de temps) ? D'optimiser l'agencement de l'officine, son rendement ou la productivité des salariés ? L’identification de ces critères nous permet d’accompagner au mieux nos clients dans le choix de leur robot. En fonction des besoins, différentes solutions techniques peuvent être mises en œuvre pour atteindre les objectifs de la pharmacie », conclut, Michaël Friess, directeur commercial France de Gollmann Zwick.
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