D’un côté, l’espace de vente avec son flux entrant irrégulier, avec ses pics de pointe, que le pharmacien sait gérer depuis longtemps.
De l'autre, l’espace de confidentialité permettant la vaccination, les tests antigéniques, les entretiens pharmaceutiques, les bilans partagés de médication, la réalisation de TROD, les consultations de diététique, conséquences des nouveaux services que peut proposer le pharmacien mais qui a nécessité une révision de son organisation, avec notamment la mise en place de prise de rendez-vous. Si la vaccination contre la grippe saisonnière a été l’étincelle vers cette nouvelle organisation, les nouvelles « missions anti-Covid » en ont été le détonateur.
Trois plateformes retenues par l’État
Trois plateformes en ligne privées avaient été retenues par l’État en début d’année 2021 pour gérer la prise de rendez-vous dans les centres de vaccination anti-Covid : Keldoc, Doctolib et Maiia. Ensuite les pharmaciens s’y sont mis également, avec ces logiciels ou avec d’autres. Plus concrètement, comment cela se passe-t-il ? Le pharmacien s’inscrit auprès de la plateforme (pour un coût de 70 à 130 euros TTC par mois en moyenne pour les 3 logiciels cités précédemment) et paramètre ses besoins : les jours possibles de prise de rendez-vous, la durée du rendez-vous, le motif de rendez-vous…
Le pharmacien devient alors plus visible sur Internet à la fois sur les plateformes au sein desquelles il a été référencé mais aussi sur des sites Internet comme Vitemadose dont les algorithmes analysent les différentes plateformes de réservation (Doctolib, Keldoc, Maiia, Ordoclic, MPharma, AvecMonDoc, Clikodoc, Mesoigner et Bimedoc) afin de détecter les créneaux disponibles et orienter le patient. L'officinal peut alors organiser le nouveau flux que lui envoie Internet. Parallèlement, une fois inscrit sur une plateforme, il peut aussi communiquer sur ce nouveau service auprès de ses patients (sur son site Internet, via des affiches ou des écrans dans sa pharmacie) afin que ceux-ci puissent prendre leur rendez-vous en ligne depuis leur domicile, et ce 24 heures/24, 7 J/7.
Des critères de choix
Plusieurs critères sont à prendre en compte pour choisir sa plateforme :
− les différentes possibilités de paramétrage : certaines plateformes proposent uniquement la vaccination (pour celle-ci, la planification immédiate de deux rendez-vous avec le délai à respecter entre la première et la deuxième injection est facilitante), d’autres permettent de paramétrer un choix plus large (tests antigéniques, consultations…) ;
− la notoriété : le patient étant de plus en plus impliqué, il est plus facile de communiquer sur un logiciel dont le nom résonne à ses oreilles ;
− le coût ;
− le service intégré au logiciel (par exemple le logiciel Pandalab, développé par le groupe Pharmagest, est intégré au LGPI…)
− dliverses possibilités supplémentaires comme le chat en ligne avec le patient, les SMS de rappel aux patients, les applications associées sur smartphone, la possibilité d’être notifié par e-mail lorsqu’un créneau se libère…
Un gain de temps estimé à une demi-journée par semaine
Mélanie Gautier, pharmacienne à Corbie (Somme), a choisi la solution Maiia pour son coût et sa facilité d’utilisation : « J’utilise actuellement Maiia pour la vaccination anti-Covid et les rendez-vous avec la diététicienne de mon officine. Cette solution m’a permis de régler les soucis de rendez-vous mais aussi les rappels aux patients avant les rendez-vous. De plus, l’application sur smartphone associée me permet de visualiser les rendez-vous à distance. Pour communiquer sur ce service auprès de mes patients, je publie régulièrement les jours de vaccination sur Internet. Les patients s’inscrivent alors et reçoivent un SMS de confirmation. » Un gain de temps estimé par la plateforme Maiia d’une demi-journée par semaine, avec 30 % d’appels en moins, sans compter la diminution de 75 % des rendez-vous non honorés grâce aux relances automatiques.
La plateforme Maiia est utilisée par 1 800 pharmacies et a développé un partenariat commercial avec 50 groupements de pharmacies. « La force de notre logiciel est l’interface grand public qu’il propose : les patients peuvent se créer un compte et gérer leur espace pour y administrer leurs données de santé », explique Jean Von Polier, directeur de projets chez Cegedim.
Un service plus « tout-en-un »
Pour ceux qui cherchent un service plus « tout-en-un », Pharmanity est une autre solution, notamment pour les pharmaciens qui ont un site Internet. Le principe est le suivant : le pharmacien commande un pack complet (50 euros par mois) et peut activer les différents modules proposés « Prise de rendez-vous », « Click & collect », « Envoi d’ordonnances » sur son site. Ainsi, le patient qui cherche par exemple une pharmacie qui propose les tests antigéniques autour de chez lui, aura accès sur Pharmanity.com aux officines à proximité qui ont paramétré ce service (parmi les 2 000 pharmacies actuellement adhérentes) puis, en cliquant sur le nom de la pharmacie, sera réorienté sur le site Internet de l’officine et pourra prendre son rendez-vous en ligne si le module concerné est activé.
« Le pharmacien peut ainsi tout intégrer sur son site Internet, explique Samuel Mottin, cofondateur de Pharmanity, il met ainsi en avant son propre site et travaille et paramètre sur un outil qu’il maîtrise, sans devoir gérer plusieurs éditeurs. »
Nul doute que les plateformes de rendez-vous en ligne se feront leur place pour d’autres services que la vaccination Covid ou les tests antigéniques, mais ces outils nécessitent tout de même une pro activité du patient sur le Net. Par exemple, cet hiver encore, les personnes âgées viendront sûrement encore prendre rendez-vous sur place pour leur vaccin contre la grippe saisonnière.
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