Bien que bénigne et fréquente, la rosacée mérite d’être (re)connue. Les lésions récidivantes qu’elle occasionne sur le visage sont en effet parfois stigmatisantes : leur caractère inesthétique entraîne un sentiment de honte, de l’anxiété voire un certain isolement social - d’autant qu’elles sont volontiers, mais à tort, associées à l’alcoolisme dans l’imaginaire populaire -. De plus, ce point reste méconnu, la rosacée peut affecter également l’œil et induire des lésions ophtalmologiques parfois handicapantes.
Affectant environ 3% des Français, soit plus de 1 million de personnes, la rosacée demeure probablement fortement sous-diagnostiquée (une étude épidémiologique a montré par exemple qu’elle affectait 10% de la population suédoise) : nombre de patients ignorent qu’il s’agit d’une affection dermatologique répondant favorablement à des traitements spécifiques et ne consultent pas.
La rosacée se déclare généralement vers 25-30 ans, avec un pic de fréquence de la forme papulo-pustuleuse (cf. ci-dessous) entre 50 et 60 ans : c’est une affection apparemment rare chez l’enfant (du moins sous sa forme cutanée : la forme oculaire est peut-être plus commune que ne le suggèrent les données épidémiologiques car elle pourrait être fortement sous-diagnostiquée). Ayant une nette prédominance féminine (60 à 70% des cas sont des femmes : peut-être est-ce aussi parce qu’elles sont plus sensibles que les hommes à l’aspect de leur peau et consultent plus facilement dans ce contexte), elle affecte surtout des sujets à peau claire (mais la coloration de la peau peut rendre son diagnostic moins évident, d’où une sur-représentation chez les sujets de type caucasien). La rosacée semble associée à l’existence de troubles psychiques et notamment d’un trouble anxieux ou d’un trouble dépressif qui peut en favoriser le développement ou en être la conséquence.
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