Atovaquone/proguanil1 cp/j
2 boîtes
Le contexte
M. P. part deux semaines dans la région de Manaus (Amazonie brésilienne). Son médecin a prescrit une chimioprophylaxie du paludisme à Plasmodium falciparum. L’association atovaquone + proguanil (Malarone et génériques) inhibe à deux niveaux la synthèse des pyrimidines, et empêche la réplication de l’ADN du parasite. Elle demeure efficace en zone de chimiorésistance aux amino-4-quinoléines (chloroquine, amodiaquine, etc.).
Le prescripteur a oublié de préciser le dosage du comprimé (il n’y a guère d’ambiguïté dans ce contexte : il est, en prophylaxie, de 250/100 mg dès que le poids dépasse 40 kg : il existe un comprimé destiné aux enfants dosé à 62,5/25 mg) et de préciser que la prophylaxie est instaurée la veille ou le jour du départ, pour être poursuivie une semaine après le retour. La prise quotidienne du médicament, à heure fixe, accompagne un repas ou une boisson lactée qui favorisent l’absorption de l’atovaquone. Les effets indésirables se résument à des troubles digestifs transitoires, à des céphalées et à de la toux. Il n’y a pas de contre-indication au traitement (sauf éventuelle insuffisance rénale sévère) et peu de risques d’interactions.
Votre conseil
L’anophèle, vecteur du paludisme, pique au crépuscule et la nuit. À ce moment, la prophylaxie passe par le recours à un répulsif agréé (notamment DEET ou icaridine) appliqué trois fois par jour chez l’adulte, mais retiré (rinçage) avant le coucher (avec alors protection par moustiquaire ou autre). L’application est renouvelée après baignade.
Pendant la nuit, le recours à une moustiquaire imprégnée de perméthrine s’impose. La rémanence est comprise entre 1 et 3 mois si l’imprégnation est faite extemporanément avec un kit vendu en pharmacie ou en magasin spécialisé (mais elle ne résiste guère à plus de 3 lavages…), mais elle va jusqu’à 6 à 8 mois pour une moustiquaire imprégnée industriellement. Ce dispositif est adapté à la protection des femmes enceintes et des enfants.
Il est conseillé d’imprégner (pulvérisation d’un spray ou trempage) les vêtements par de la perméthrine 24 heures avant leur usage. Les vêtements traités restent protecteurs pendant deux mois.
Les huiles essentielles (citral, eugénol, etc.) ne sont pas recommandées en raison d’une mauvaise tolérance et d’une efficacité discutée. N’utiliser les serpentins fumigènes, dont l’efficacité est très médiocre, qu’en extérieur.
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