Gale et traitement.
Après confirmation du diagnostic par un médecin, la prescription comprend en fonction du type de gale un traitement local, un traitement général ou l’association des deux. Dans la gale commune, le HCSP ne recommande pas préférentiellement l’une des deux voies (orale ou locale) par rapport à l’autre*.
Les topiques scabicides sont neurotoxiques. Le benzoate de benzyle (Ascabiol) s’applique sur tout le corps y compris les organes génitaux, en évitant seulement le visage et le cuir chevelu et est rincé 24 heures après en général. Il peut provoquer des irritations de la peau, un eczéma, une allergie de contact. À savoir : le prurit peut persister pendant 10 à 15 jours malgré l’efficacité du traitement. Sprégal (à base de pyréthrinoïdes) se pulvérise sur tout le corps, sauf le visage (si lésions, frotter avec un coton imbibé) et le cuir chevelu et se laisse 12 heures (les régions traitées sont luisantes). Il est à éviter chez les enfants et les patients asthmatiques (forme pressurisée qui expose à des bronchospasmes).
L’ivermectine (Stromectol sur liste 2) est un traitement oral qui provoque une paralysie neuromusculaire du parasite par hyperpolarisation des cellules du parasite. Il se prend en général en prise unique à partir de 15 kg (selon les cas, une deuxième prise peut être préconisée) en évitant de manger pendant les deux heures qui précèdent ou suivent son administration. Il peut provoquer rarement des troubles gastro-intestinaux (qui régressent en général en 48 heures), neurologiques ou dermatologiques.
Pour traiter l’environnement, A-par (à base de néopyramine et de sumithrine) est une solution qui se pulvérise sur ce qui ne peut être lavé à 60° (literie, couvertures, chaussures, casques…). Le temps de contact préconisé avec le produit est de 4 heures. Ne pas réutiliser ce qui est traité avant 12 heures. Le produit ne doit pas être pulvérisé par ou à proximité d’une personne asthmatique.
Un traitement émollient, voire un antihistaminique par voie orale peuvent aider à calmer le prurit.
Poux et traitement.
Choisir le traitement
D’abord, en cas d’impétigo, traiter celui-ci avant d’éliminer les poux.
On distingue principalement deux types de traitement : les insecticides et les huiles et dérivés siliconés. Les premiers (dérivés pyréthrinoïdes naturels ou de synthèse et organophosphorés comme le malathion) agissent par action neurotoxique. Le butoxyde de pipéronyle est associé aux pyréthrinoïdes car il inhibe les enzymes responsables de leur dégradation. L’inconvénient des insecticides est l’émergence de poux résistants depuis plusieurs années. Parmi ces traitements : Para spécial poux, Itax, Item, Parasidose, Hégor, Pyreflor, Para plus, Prioderm…
Les seconds agissent par un mécanisme physique : les huiles (comme l’huile de coco) pénètrent par les orifices respiratoires et excrétoires, bouchant la respiration et l’élimination de l’eau en excès du pou, qui meurt ainsi asphyxié et déshydraté. De même, les dérivés siliconés forment en se séchant un film hermétique qui bloque les orifices respiratoires et excrétoires du pou. L’oxyphtirine et l’extrait de pépins de pamplemousse sont également utilisés pour étouffer les poux. L’activdiol (Pouxit easy) dissout la couche lipidique protectrice du pou et de la lente, déshydratant ainsi le pou qui ne retient plus d’eau.
Le cyclométhicone ou le penethrol sont parfois utilisés conjointement au diméticone pour améliorer la diffusion de celui-ci.
Pour éliminer les lentes, mortes ou vivantes, qui sont restées collées, utiliser un peigne fin spécifique. L’utilisation d’un baume ou shampooing décolleur de lentes facilite le décrochage des lentes mortes et lisse la chevelure, permettant une utilisation plus aisée du peigne fin.
Pour détecter la présence de lentes, Apaisyl détect lentes permet une coloration des bandes de protéines qui composent l’enveloppe de la lente en formant un complexe stable qui résiste à l’eau et au shampooing. Il permet de vérifier une infestation ou une réinfestation ou de contrôler l’efficacité d’un traitement.
Choisir une forme galénique
Le shampooing insecticide favorise une bonne observance car il est facile à utiliser mais il peut être moins concentré que les lotions et sprays. On peut donc le recommander dans le cadre d’une infestation légère et réserver les lotions et sprays aux contaminations importantes.
On peut proposer les lotions sur cheveux courts et les sprays sur cheveux longs pour une plus grande facilité d’utilisation.
Dans la plupart des cas, il est recommandé de procéder à une deuxième application 7 à 10 jours après la première.
Les répulsifs et l’environnement
Les laques ou sprays répulsifs sont composés de repellents tels que l’IR3535 (Altopou répulsif, Ecrinal poux répulsif, Kidna poux répulsif, Paranix répulsif, Parasidose répulsif) ou le DEET (Kidna poux répulsif), ou de substances naturelles (extrait d’eucalyptus citronné dans Apaisyl poux prévention ou Pouxit répulsif, dérivé d’huile de coprah dans Biostop contrepoux, huiles essentielles et eau florale de lavande dans le spray Pédiakid balépou)… Attention aux contre-indications telles que l’asthme.
Le traitement de l’environnement (literies, vêtements, peluches, canapé, siège auto…) s’effectue grâce à des bombes insecticides à base de pyréthrinoïdes (Paranix environnement, Pyreflor antipoux environnement, Altopou environnement…), ou de géraniol (Parasidose environnement)…
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