XY. Dans ces deux petites lettres, célèbres symboles chromosomiques, se cache toute la différence. Toutes les différences. Celles qui séparent l’homme de la femme en termes de morphologie, de psychologie et même de comportements. Côté comportement, justement, le sexe « dit fort » serait dit-on, un peu moins attentif à sa santé que le « faible ». Peut-être parce qu’à force de le qualifier de « fort », l’homme se croit pourvu d’une carapace capable de le protéger de toutes les intempéries… Pourtant, parfois, l’armure se fendille, et l’on découvre que la gente masculine peut, elle aussi, être atteinte de dépression… D’autres fois, au contraire, les hommes semblent prendre soin de leur corps jusqu’à l’excès. C’est ce que les Anglo-Saxons appellent, un peu improprement, l’anorexie inversée. Cette dysmorphie musculaire, encore nommée « complexe d’Adonis », qui se rencontre dans les salles de sport, ressemble fort à une addiction (voir notre article en page 12). C’est un fait, en matière de soins, les hommes sont plus souvent en quête de performances - sexuelles, physiques ou intellectuelles - que de guérison. Assez mauvais malades, ils préfèrent habituellement négliger le dépistage plutôt que d’affronter l’éventuelle réalité de la maladie. Un type de comportement qui se rencontre même chez les hommes… pharmaciens. Ainsi en témoigne ce confrère qui nous a rapporté l’anecdote suivante : « Depuis quelques mois, j’étais fatigué, j’avais des maux de tête, mais je n’avais pas encore pris le temps de consulter. Un jour, j’ai vendu un autotensiomètre à un patient. Pour lui faire une démonstration, j’ai pris ma tension et, surprise, des résultats un peu trop élevés… J’ai pris rendez-vous dans la journée. » On n’est jamais mieux servi que par soi-même.