La grippe animale existe bel et bien
Il existe plusieurs types de virus grippaux : le type A infecte l’homme et l’animal ; le type B n’infecte que l’homme ; le type C infecte le porc et l’homme et le type D les bovins.
Toutefois ne confondons pas la grippe vraie (à influenza virus) avec, par ex., la toux de chenil du chien (à Bordetella) ou le coryza du chat (à herpèsvirus, calicivirus ou bactéries) que certains baptisent d’ailleurs par erreur la « grippe du chat ». Si les symptômes se ressemblent (toux, fièvre, écoulement nasal, abattement) ces affections sont surtout des maladies de chenil, de chatterie, ou de grands rassemblements animaux (expositions) et ne se transmettent pas à l’homme.
La grippe du chien (et du chat)
En France aucun cas de grippe canine n’a encore été décrit, mais celle-ci sévit aux USA depuis 2004. Elle est provoquée principalement par deux virus de type A : H3N8 et H3N2. Elle entraîne soit une infection sévère (voire mortelle) soit une forme plus légère (fièvre et symptômes respiratoires). Elle s’est répandue dans la plupart des États des USA et s’est même propagée au chat. Par contre jusqu’à présent, la contamination humaine n’est pas prouvée. Pour éviter la propagation du virus des mesures d’isolement strict (4 semaines) sont prescrites pour les animaux malades et ceux vivant sous le même toit et la vaccination des animaux à risque est recommandée (chenil, exposition.).
La véritable grippe du chat à influenza est très rare : elle peut être due au virus canin ou au virus aviaire H5N1 (ingestion d’oiseaux infectés).
La grippe du furet
Le furet est très sensible à la grippe humaine (zoonose inversée), c’est même la principale cause de maladie respiratoire du furet. Il est également sensible au virus aviaire (H5N1). La grippe du furet entraîne fièvre, léthargie, éternuements, conjonctivite, anorexie. La guérison est habituelle en quelques jours avec des soins de soutien sauf si l’animal est immunodéprimé. Il n’y a pas de vaccin contre la grippe du furet et il faut donc éviter tout contact avec son furet si l’on est atteint de grippe.
La grippe porcine
Les virus de la grippe porcine (H1N1, H3N2, H1N2) sont très répandus dans les élevages, touchant près de la moitié du cheptel. C’est une grippe très contagieuse, mais souvent bénigne avec des symptômes peu marqués et une guérison rapide. La transmission est souvent directe ou par aérosols. La grippe porcine sévit tout au long de l’année, sans « saison » particulière contrairement à la grippe humaine. Elle peut occasionnellement se transmettre à l’homme (zoonose) en contact direct avec des porcs, mais reste bénigne.
Le porc a la particularité d’être sensible aux virus de la grippe humaine et aviaire : il représente donc un foyer propice aux recombinaisons virales. Lors de la pandémie de grippe de 2009, le génome du virus H1N1 humain portait des gènes d’influenza porcin et aviaire mais n’avait jamais encore été isolé chez le porc. Les chercheurs ont donc présumé qu’il y avait eu passage de virus influenza humain (zoonose inverse) et aviaire (transmission inter-espèce) au porc puis formation d’un virus « réassortant » ou hybride (humain-aviaire-porcin) à l’origine de la contamination humaine à partir du porc (zoonose). Ce virus étant d’origine humaine, la transmission homme/homme a ensuite été possible.
Il semblerait aussi qu’il existe des réassortiments entre le virus de la pandémie de 2009 et d’autres influenza porcins qui pourraient franchir la barrière d’espèce et provoquer de nouvelles épidémies de grippe humaine.
L’influenza aviaire (IA ou « grippe » aviaire)
Les oiseaux aquatiques sont le réservoir naturel de la plupart des sous-types d’influenza de type A (surtout H5, H7, H9). Chez les oiseaux sauvages, l’infection est le plus souvent asymptomatique, mais la volaille est extrêmement sensible et la grippe peut entraîner une très forte mortalité dans les élevages industriels. Cette forme hautement pathogène (IAHP) a de fortes répercussions économiques. La transmission se fait par contact rapproché, aérosol, fientes, œufs, contact passif (matériel, personnel...).
Des cas de transmission humaine de l’IAHP ont été décrits chez des personnes en contact direct avec les volailles atteintes (éleveurs, personnel d’abattoir.) ou avec l’environnement contaminé par le virus (zoonose potentielle). Toutefois par la suite très peu de cas de contamination homme/homme (virus H5N1) ont été observés. Mais cela pourrait représenter un problème car ce virus (comme les autres influenza) peut muter ou échanger ses gènes avec d’autres influenza de sous-types infectant d’autres espèces (comme l’homme) : cela pourrait engendrer de nouveaux virus capables de se disséminer d’homme à homme. C’est pourquoi l’OMS insiste sur la surveillance des flambées de grippe aviaire dans les populations de volaille ou d’oiseaux migrateurs et préconise de suivre les mesures de la FAO et de l’OIE pour juguler les épizooties. En France la surveillance de la maladie entraîne sa déclaration obligatoire (surveillance sanitaire des oiseaux domestiques ainsi que de la faune sauvage). Il n’y a pas de traitement spécifique. Il est possible mais délicat d’utiliser un vaccin préventif (risque éventuel de propagation du virus sauvage chez les animaux vaccinés), mais dans l’UE la vaccination reste a priori interdite (sauf dans le cas très particulier des oiseaux des parcs ornithologiques) et la lutte de la maladie repose sur l’élimination des volailles infectées.
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