Gastro, rhume ou mal de gorge… l'hiver s'installe tranquillement avec son cortège de virus. Outre les mesures d'hygiène pour court-circuiter leur transmission, l'arsenal thérapeutique est très fourni pour stimuler l'immunité.
Plantes en schéma discontinu.
« Certaines plantes ont montré des effets intéressants dans l'immunostimulation. Dans ce domaine, l'aromathérapie et la phytothérapie s'imposent logiquement, étant donné l'absence de réponse en allopathie », explique d'emblée Jean-Michel Morel, médecin retraité et créateur du site de référence sur les plantes Wikiphyto. C'est le cas des plantes riches en polysaccharides : « Par stimulation des plaques de Peyer au niveau intestinal, les polysaccharides ont une action sur l'immunité non spécifique. Le chef de file des plantes à polysaccharides est l'échinacée, qui a fait l'objet de nombreux travaux de recherche dans le cadre du rhume ou des troubles ORL. Pour conserver les propriétés de la plante, il est indispensable de préserver sa composition en polysaccharides. Les extraits de plante fraîche représentent la forme galénique la plus pertinente. Les extraits secs ont l'avantage d'être maniable ». Le schéma de prises doit être discontinu, de l'ordre de 2 semaines par mois, en commençant avant la période hivernale. « Ce schéma posologique permet de conserver l'efficacité sur l'immunostimulation, alors qu'un usage régulier sur le long terme a l'effet inverse », souligne Jean-Michel Morel.
Ravintsara au top.
Côté aromathérapie, plusieurs huiles essentielles sont également réputées pour stimuler les défenses, ou pour leur action microbicide. C'est le cas du thym à thuyanol, grâce à sa composition en alcool monoterpénique. « Cette huile essentielle est réputée anti-infectieuse. On peut la conseiller en traitement de fond ou en prévention à raison d'une goutte sur du miel ou avec la propolis, qui possède elle-même des propriétés immunostimulantes », conseille le créateur de Wikiphyto. L'huile essentielle de ravintsara figure évidemment en tête du classement des huiles essentielles indiquées pour se protéger contre les virus de l'hiver : « Tout au long de la période hivernale, il suffit d'appliquer chez l'adulte deux gouttes pures de cette HE sur les poignets ou la voûte plantaire tous les matins, sauf les week-ends », préconise Anthony Touboul, docteur en pharmacie et co-auteur du livre "Tout soigner avec 16 huiles essentielles" avec le docteur en pharmacie Françoise Couic Marinier (édition Terre vivante). Cette huile essentielle est déconseillée chez la femme enceinte, la femme allaitante, le patient épileptique, asthmatique et l'enfant en dessous de 7 ans.
Des solutions pour les enfants.
Pour les enfants, l'homéopathie est particulièrement adaptée du fait de son innocuité. Elle permet de travailler le terrain individuel et est administrée en traitement de fond. Cette notion de terrain est également très présente dans le cadre de l'oligothérapie ou encore, de la moins connue gemmothérapie. « La gemmothérapie présente des propriétés intéressantes sans les inconvénients des huiles essentielles ; il n'y a pas de toxicité, ni d'interactions décrites. Les principaux bourgeons sont le cassis pour les problèmes d'infection, la jeune pousse d'églantier en cas de phénomène inflammatoire à répétition, le bouleau en présence de phénomène d'écoulement, et le hêtre particulièrement chez les enfants présentant une faiblesse constitutionnelle », détaille le Dr Jean-Michel Morel.
Des nutriments dans l'assiette et en complément.
Autre piste de plus en plus explorée en pharmacie, la micronutrition apporte une réponse pertinente pour renforcer les défenses immunitaires à l'approche de l'hiver. « Avec la micronutrition en association à une alimentation équilibrée riche en fruits, légumes et bons acides gras, l'objectif est de combler par un conseil personnalisé les carences éventuelles en micronutriments intervenant dans le fonctionnement optimal du système immunitaire. Il s'agit principalement du zinc, du magnésium, des probiotiques ciblés, des oméga 3, du fer (si carence dosée), et des vitamines D et B », commente Claire Déséricourt, docteur en pharmacie et conceptrice pédagogique chez Atoopharm (organisme de formation) qui rappelle que « le microbiote intestinal et la qualité de la barrière intestinale sont la clé de voûte de l’immunité ».
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