Damien H., 45 ans
Diamox 250 mg ½ cp matin et soir 2 jours avant le départ puis pendant le trek jusqu’à retour à une altitude plus basse
Traitement pour dix jours.
Le contexte
Monsieur H. part pour un trek d’altitude en Bolivie. Ayant été victime du mal des montagnes lors d’un précédent séjour en montagne, dans l’Himalaya, son médecin lui a prescrit un traitement prophylactique du trouble.
Le mal des montagnes se manifeste quelques heures après l'arrivée en haute altitude par des céphalées, des nausées et des vomissements, des bourdonnements d'oreilles, des palpitations, des vertiges, une fatigue et de l’insomnie. Vers 4 000 à 5 000 m, peuvent survenir brutalement un œdème pulmonaire (toux, essoufflement) voire un œdème cérébral (troubles de l'humeur et du comportement, troubles de la vision, vomissements) : les deux peuvent induire un coma et entraîner le décès. Le risque croît avec l’altitude : moins de 20 % des randonneurs en souffrent vers 2 000 m et plus de 50 % au-delà de 4 000 m.
L’acétazolamide (Diamox) est indiqué dans le traitement symptomatique de ce trouble physiologique : cet inhibiteur de l’anhydrase carbonique accroît l'élimination des bicarbonates, d’où normalisation plus rapide du pH sanguin en cas d’alcalose gazeuse. La posologie prescrite ici est généralement suffisante : la dose proposée par l’AMM peut être plus élevée (2cp/j). Le prescripteur s'assure de l'absence de contre-indications (allergie aux sulfamides, antécédents de coliques néphrétiques) et informe le patient des risques de complications (coliques néphrétiques, infection urinaire).
Il est possible de s’en tenir à la prise d’aspirine ou de paracétamol si les signes d’hypoxie restent limités. L’injection d’un glucocorticoïde peut être nécessaire en cas de survenue d’un œdème ou de mal des montagnes résistant.
Votre conseil
Le pharmacien évoque la possible iatrogénie sous acétazolamide : dysesthésies, fatigue liée à la déshydratation, etc. Au-delà du traitement médicamenteux, la prévention du mal des montagnes impose une accoutumance progressive à l’altitude. Elle ne dure que deux ou trois jours en général, parfois plus à très haute altitude : il importe de rester au repos les deux premiers jours lors de vacances à la montagne.
Monsieur Fabien S., 74 ans
Sotalol 160 1 cp/le matin
Furosémide LP 1 gél/j avant le petit-déjeuner
Metformine 500 mg 1 cp matin, midi et soir
Pantoprazole 20 mg si besoin en cas de signes d’œsophagite
QSP 15 jours, consulter au retour de voyage.
Le contexte
Monsieur S. part avec sa femme en Égypte. Les voyages ne sont pas déconseillés chez ce senior traité pour hypertension, diabète et RGO et ayant de plus une vision déficiente : en revanche, ses pathologies chroniques liées à l’âge voire sa dépendance à des soins spécifiques méritent d’être prises en compte.
La survenue d’un incident médical n’étant pas exceptionnelle lors d’un voyage à l’étranger – souvent par décompensation d’un trouble cardiovasculaire -, il importe de préparer le trajet comme les activités (durée du voyage en avion, nombre d’escales, altitude du séjour, rythme des visites, importance des activités physiques, structure sanitaire du pays visité, facilités de rapatriement sanitaire, etc.).
Votre conseil
L’adaptation à la chaleur peut s’avérer difficile pour un patient diabétique et/ou cardiaque : les bêtabloquants (ici le sotalol) mais aussi les anticholinergiques ou les inhibiteurs calciques limitent la capacité à réguler la température par la transpiration. La prise d’un diurétique (ici le furosémide) potentialise le risque de survenue d’un trouble hydroélectrolytique, aggravé par la chaleur et, éventuellement, une infection digestive avec diarrhées. Monsieur R. veillera à se reposer dans une atmosphère climatisée, à boire très souvent (boissons encapsulées garantissant la sécurité microbiologique), à prendre plusieurs fois chaque jour une douche fraîche, à manger légèrement et à surveiller la coloration de l’urine (une couleur foncée suggère une déshydratation). La prise d’un inhibiteur de la pompe à proton (pantoprazole), comme celle de tout médicament augmentant le pH gastro-duodénal, limite la protection physiologique à l’égard des germes bactériens, d’où risque de troubles digestifs.
Monsieur S. n’oubliera pas de se munir de son glucomètre, de piles et du consommable, d’une paire de lunettes de rechange, d’un chapeau léger (type bob par exemple) et de vêtements amples en coton ainsi que d’un nécessaire à pédicure (il a une mauvaise circulation, du fait du diabète). Le pharmacien conseillera une crème antisolaire et une trousse de médicaments indispensables.
Monsieur Thomas D., 36 ans
Paracétamol 500 mg deux boîtes
Nautamine deux boîtes
Lactibiane Voyage une boîte
Diosmectite deux boîtes
Lopéramide une boîte
Phloroglucinol deux boîtes
Cétirizine 10 mg une boîte
Borax/acide borique solution 20 doses
Phénergan crème un tube
Niflugel 2,5 % un tube
Coalgan adhésif une boîte
Sérum physiologique 30 doses
Bétadine alcoolique un flacon
Le contexte
Le contenu d’un « kit pharmaceutique » de voyage est adapté à la nature et à la durée du déplacement comme au profil du voyageur (âge, antécédents médicaux, degré d’isolement pendant le voyage, etc.). Monsieur D., jeune et en bonne santé, part pour un trek d’une dizaine de jours en Amérique centrale. Reposant sur les conseils trouvés en ligne, son choix, un peu arbitraire, inclut :
Un traitement antalgique (paracétamol) ;
Un antinaupathique pour prévenir l’inconfort lié aux trajets routiers en montagne (diphénhydramine = Nautamine) ;
Le traitement d’un épisode de diarrhée (« turista ») : diosmectite (argile), lopéramide (antidiarrhéique), phloroglucinol (antispastique ; les lyocs s’avalent sans eau), sans oublier une prévention par contrôle de la flore colique (Lactibiane Voyage = supplémentation en Lactobacillus) ;
Le traitement d’une allergie peu sévère (anti-H1 = cétirizine) ;
Le traitement d’inconforts et d’irritations oculaires diverses (solution borax + acide borique) comme le nettoyage des sinus ou des yeux (soluté physiologique stérile) ;
Le traitement topique des allergies, piqûres d’insectes et inflammations locales (Phénergan, Niflugel) ;
Un antiseptique local (Bétadine alcoolique, le patient n’étant pas allergique à l’iode).
Votre conseil
Le pharmacien attire l’attention du client sur l’encombrement et le poids du kit. La boîte à médicament sera résistante, étanche, en plastique. Monsieur T. emmènera les notices par précaution (les données utiles sont sur le Net s’il est possible d’avoir du réseau). Ajoutant à la trousse des pansements, le pharmacien rappelle l’intérêt d’emporter un thermomètre, une pince à écharde, des ciseaux à ongles, des produits antisolaires adaptés, un répulsif ou un biocide contre les moustiques, des épingles de sûreté. Au voyageur de décider !
Article précédent
Gare aux passagers clandestins !
Article suivant
Le marché français tarde à se développer
Des cosmétiques et produits solaires écoresponsables
Gare aux passagers clandestins !
Trois ordonnances dans ma valise
Le marché français tarde à se développer
Questions en partance
Quand le dérèglement climatique met en péril la santé
L’abécédaire de la sécurité