Au moment du rachat d’une officine, le pharmacien repreneur récupère les actifs et les passifs de l’ancien fonds de commerce. Et l’équipement ne fait pas exception, tels que les systèmes automatisés. D’un point de vue contractuel, « il y a généralement poursuite des engagements pris par le précédent titulaire », indique Harold Caignaert, directeur commercial & enseigne chez Giropharm. « Le repreneur hérite donc des traites du robot en cours », explique Vincent Deltour, directeur commercial France Meditech.
Investissements et contrat de maintenance
Ces engagements comprennent la partie investissement et le contrat de maintenance. « Soit le robot a été acheté, soit il est en leasing, et dans ce cas, il y aura généralement maintien du contrat de leasing », souligne Harold Caignaert. C’est du moins ce qui se produit dans 99,9 % des cas, selon lui. « Je n’ai vu qu’une fois dans ma carrière quelqu’un qui, au moment de la reprise, voulait se séparer du robot. »
En ce qui concerne la marche à suivre, deux cas de figure peuvent se présenter. En cas de rachat des parts de la pharmacie, il y a continuité de la société. En revanche, en cas de rachat du fonds de commerce et de l’arrivée d’une nouvelle société, les contrats devront être mis au nom du nouveau bénéficiaire. Charge au pharmacien acquéreur de contacter les établissements financiers. Sur ce point, il n’existe pas vraiment de règle.
S’il y a un financement en cours, un leasing, un crédit-bail, ce peut être le financeur qui s’occupe du transfert du dossier. Après la session d’officine, une action est menée par un cabinet d’avocats qui référence tous les contrats en cours. Dont celui du robot. Concrètement, une fois l’établissement financier – banque ou société de financement – contacté, celui-ci édite des actes de transferts, où l’on retrouvera le libellé du matériel financé, la date de début et fin de l’échéancier. Un acte de transfert s’établit ensuite via la signature entre le cédant et le repreneur.
Quid de la formation ?
La reprise du robot validée, son utilisation ne pose pas, en général, de problème : « Lorsqu’un pharmacien reprend une officine, l’équipe en place demeure la plupart du temps. Et elle sait utiliser le robot ! D’autant que ces automates sont suffisamment ludiques, et les interactions avec celui-ci relativement limitées », avance Harold Caignaert.
Même son de cloche du côté d’Equasens (ex. Pharmagest), en partenariat avec le fabricant de systèmes automatisés Pharmathek. « En général, l’équipe officinale déjà en place prendra en charge le robot, en dépit du nouveau titulaire. Certains roboticiens demandent néanmoins à venir sur site, afin de former le nouveau propriétaire », ajoute Raynald Martino, directeur commercial et marketing, Pharmacie France chez Equasens. « Très souvent, un commercial entre en contact avec le repreneur afin de lui transmettre des éléments liés au robot : dimension, capacité, fonctionnement etc. », détaille Vincent Deltour. Et d’ajouter : « La passation du robot se passe sans encombre, sauf s’il y a un changement d’équipe ou une demande spécifique de la part du repreneur, comme l’installation d’un nouveau logiciel. »
Raynald Martino tempère néanmoins cette perte de connaissances en assurant que les interactions avec ces robots de dernière génération sont relativement limitées : « Le robot Sintesi de Pharmathek est suffisamment digitalisé pour s’adapter à tous les utilisateurs. Son interface est claire et intuitive. La gestion des rotations de produits, des dates de péremption est relativement simple. ».
Mais si nécessaire, Pharmathek peut être amené à délivrer une formation auprès du nouveau titulaire en amont ou en aval de la reprise. « Le contrat de maintenance prévoit des actions préventives. Lorsqu’elles sont réalisées et qu’il y a un nouveau titulaire, la question de la formation peut être abordée. Elle sera gratuite si réalisée au moment de la maintenance préventive », développe Raynald Martino.
Attention toutefois, tous les fabricants n’assurent pas un service de formation gratuit. Généralement non inclus dans le contrat de maintenance, il s’agit d’un devis supplémentaire à la charge du repreneur.
Réadapter le robot selon ses besoins
Charge également au repreneur d’adapter le robot à sa voilure. Il est techniquement possible d’intégrer des options, comme un bras supplémentaire ou la possibilité de réaliser du multipicking afin d’aborder, en un unique passage, plusieurs boîtes de médicaments et accélérer ainsi la rotation. Bien sûr, tout dépendra de l’automate en présence et de son caractère évolutif. « Généralement, il faut aussi expliquer au repreneur que le robot en question a été dimensionné pour cette officine et qu’il n’est donc pas nécessaire d’ajouter des options », prévient Vincent Deltour.
À noter que l’ajout d’options induit un changement du contrat de leasing. Il est conseillé de se renseigner auprès du fabricant pour déterminer la faisabilité d’un nouveau contrat et de coordonner l’ensemble des traites associées au robot afin qu’elles arrivent à terme en même temps.
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