Présentoirs en carton, affiches opaques en vitrine… Autant d’éléments qui constituent le kit de départ d’une officine qui souhaite animer son espace de vente. Aujourd’hui, de nouveaux acteurs s’attachent à développer des concepts d’animation inédits. Souvent à grand renfort de technologie. Le tout bien sûr au service d’une stratégie merchandising qui vise à créer de l’attraction et de l’émotion chez la patientèle. L’objectif premier de ces technologies est clair : augmenter le taux de conversion à l’aide d’un support original, ludique et attractif. Et ce, via une personnalisation toujours au plus proche des attentes de l’officine.
Le robot KettyBot, développé par Robotech&co, en est le parfait exemple. De prime abord, l’automate se présente comme un écran mobile de 18,5 pouces. Il embarque des fonctions d'affichage publicitaire, mais aussi de guidage client, de livraison et d'interaction vocale, reposant sur une intelligence artificielle. « Sa première fonction consiste à divertir les clients, à communiquer sur des produits et à diffuser des contenus, comme des photos, des offres promotionnelles, des musiques, et même des vidéos », détaille Sereivan Tan, directeur de Robotech&co.
Contrairement à un élément d’animation statique, ce robot présente l’avantage de pouvoir jouer aussi un rôle de support ludique. « Un animateur peut ainsi s’en servir pour afficher ses produits à l’écran. Si l’animation liée au produit est une vidéo ou une démonstration, le KettyBot peut tout à fait prendre en charge ce type de support », assure Sereivan Tan. Ses dimensions lui permettent d’évoluer dans de petits espaces, jusqu’à 55 cm de large. En plus d’une IA, le robot embarque un radar qui va cartographier les obstacles, afin d’être autonome dans ses déplacements. « Une fois qu’il aura scanné son environnement, il sera alors possible de définir des points d’intérêt », ajoute Sereivan Tan.
Au-delà du support, le robot peut aussi être utilisé à des fins d’assistance. Il va ainsi accompagner le client d’un rayon à l’autre et le renseigner sur les différents produits disponibles en officine. « Dans le cas d’une grande officine de plusieurs centaines de mètres carrés, il peut être positionné à l’entrée du magasin : le client renseigne directement le rayon qu’il souhaite visiter et KettyBot l’accompagne ensuite jusqu’au rayon en question », développe Sereivan Tan.
Un pharmacien « presque » tranquille
En outre, dans le but de faciliter les achats des clients prioritaires – femmes enceintes, personnes à mobilité réduite –, le robot peut faire office de caddie autonome, via ses plateaux d’une capacité jusqu’à 38 kg. Il suffit ensuite au client de presser la touche « comptoir » pour que l’automate apporte le panier du client directement à la caisse. Autant de petits ajouts qui, selon l’entreprise, soulagent l’équipe officinale de certaines tâches qui lui sont normalement attribuées.
Avant de déléguer l’animation de son officine à son robot, le pharmacien devra néanmoins mettre la main à la pâte. Si Robotech&co prend en charge le déploiement, la mise en service du produit et la formation du personnel, à sa charge d’uploader le contenu souhaité via la plateforme « Pudu Management » mise à disposition. Un produit qui conviendra au pharmacien à l’aise avec ce type de technologie, et aussi à ceux qui en ont les moyens. Il est proposé en leasing (avec contrat de maintenance) sur soixante mois, à raison de 217 euros par mois.
Des solutions adaptables à l’officine
Moins mobiles, les panneaux d’affichage fixe font aussi peau neuve. Pharmaflix, société accompagnant le pharmacien sur la communication en point de vente, mise beaucoup, pour ne pas dire tout, sur le digital. Son credo ? L’installation de solutions digitales, adaptables à un espace donné, de la vitrine au sol en passant par le comptoir. Et ce, afin de mettre la bonne information au bon endroit.
« Nous proposons au pharmacien d’analyser son point de vente. Nous lui soumettons une configuration, qui va de la communication de l’intérieur jusqu’à l’extérieur, en vitrine, en passant par l’animation du comptoir, le tout de manière digitale », explique Sissi Simon, directrice des opérations chez Pharmaflix. Une complémentarité indoor/outdoor, qui s’exprime au travers d’un panel relativement large de solutions déployables par l’entreprise sur les espaces disponibles.
La société développe notamment des vitrines transparentes LED, sans fond, tout en conservant une visibilité vers l’extérieur et l’intérieur. L’objectif est simple : attirer l’œil et être visible à tout moment de la journée, et bien sûr inciter de nouveaux clients à passer le seuil à l’aide de messages et vidéos grand public impactant. « Ces écrans transparents nous permettent de jouer sur les contenus, de recourir à la 3D et de diffuser des supports interactifs ou des contenus plus classiques de type upscaling (mise à l'échelle d'une image ou d'une vidéo pour l’adapter à une définition plus grande que sa définition native, NDLR). »
À l’intérieur, le sol peut, par exemple, être animé de projections interactives à l’aide de mapping vidéo. « Lorsqu’une personne va marcher sur la projection, cela va déclencher une interaction, pour occuper des enfants par exemple, ou donner des indications de signalétique, des offres promotionnelles », développe Sissi Simon. Ce type de communication dispensera généralement des messages ciblés, destinés aux clients au sein de l’officine, pour les orienter dans leur prise de décision ainsi que dans leurs achats.
Reconnaissance faciale
À grand renfort de capteurs et d’analyse de données, Pharmaflix développe également un outil de reconnaissance faciale qui va, en fonction du sexe, de l’âge, mais aussi de l’émotion détectée, afin de pousser, rediriger le client vers un produit. L’entreprise précise que, dans le cadre de cet outil, toutes les données personnelles sensibles sont détruites.
L’entreprise dispense un service complet comprenant la mise en place du projet, la livraison du matériel, sa mise en œuvre, sa maintenance, le service après-vente (SAV)… Pharmaflix dispose en effet d’un cahier des charges pour chacun de ses clients qu’elle développe ensuite en fonction des commandes avec ses différentes usines. À ce jour, la société compte environ 400 pharmacies clientes en France et s’est fixée pour objectif d’atteindre les 1 000 officines d’ici à 2023.
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