La montée en puissance des médicaments génériques en France en dépit des baisses de prix successives imposées par les pouvoirs publics s’explique principalement par l’engagement des pharmaciens dans la substitution et la mise sur le marché de nombreuses molécules.
Mais la répartition pharmaceutique, en apportant de la souplesse dans la gestion des stocks, y est aussi pour quelque chose. Les arguments en sa faveur sont nombreux et expliquent le basculement de l’approvisionnement des génériques par les pharmacies du « direct » vers la répartition : celle-ci représente aujourd’hui près de 80 % de la distribution contre 20 % pour le « direct ». La situation était exactement inverse il y a plus de 15 ans. « Aujourd’hui, l’offre générique des répartiteurs n’est pas complémentaire de la commande " directe " mais est devenue le standard d’approvisionnement des pharmacies au même titre que les autres médicaments prescrits », précise Jean-Philippe Monney, directeur du Procurement d’OCP.
Une plate-forme centralisée
Le choix des médicaments génériques proposé aux officines par les répartiteurs est en effet très large et va bien au-delà des obligations légales. C’est essentiel puisque la diffusion des génériques tient notamment à la capacité des pharmaciens à délivrer les versions génériques des médicaments princeps. Actuellement, OCP qui représente 32,5 % du marché générique des grossistes répartiteurs gère ainsi plus de 5 600 références de médicaments génériques provenant de 10 laboratoires référencés. Ce qui lui permet de couvrir presque 100 % des besoins du répertoire des génériques. La Plate-forme nationale de Centralisation et de synchronisation des Stocks (PCS) d’OCP, implantée depuis fin 2017 à Baule, près d’Orléans, sur un vaste site technologique ultra-moderne, constitue aussi un gros atout. Au lieu d’être livrés dans les 43 établissements pharmaceutiques du réseau OCP une fois par semaine comme dans le modèle de distribution classique, les génériques - de même que les médicaments princeps - sont aujourd’hui livrés en un point unique à Baule, une fois par jour à heure fixe, puis répartis chaque jour par camions affrétés intégralement par OCP au sein des établissements pharmaceutiques répartis dans l’Hexagone et Monaco.
Les génériques commandés arrivent ensuite en 24 heures maximum à l’officine en même temps que les autres médicaments, ce qui facilite le rangement, un avantage non négligeable de la répartition par rapport au « direct ». Cette centralisation et la relation logistique simplifiée avec les laboratoires apportent ainsi au pharmacien encore plus de souplesse pour gérer ses stocks. Elles permettent en effet d’optimiser la disponibilité des génériques de la même façon que celle des princeps. En cas de rupture d’un génériqueur, OCP propose une solution de « remplacement » permettant d’avoir le produit sous une autre marque, plébiscitée par les pharmaciens. D’où davantage d’ordonnances délivrées complètes et de patients satisfaits et fidélisés. Aujourd’hui, en excluant les ruptures industrielles, son taux de disponibilité est de 98,5 %.
Autres avantages appréciables : « la plate-forme Virtuose assure des délais de paiement intéressants pour la trésorerie du pharmacien et un relevé mensuel sur demande mais aussi des offres uniques et la massification des commandes sur les grosses rotations », ajoute Jean-Philippe Monney. En cas de rupture d’approvisionnement, les répartiteurs comme OCP qui disposent de stocks importants de génériques permettent aussi de dépanner aisément les pharmaciens, un avantage également apprécié.
Un répartiteur, une marque de génériques
Alliance Healthcare, le deuxième grand répartiteur en France, offre des conditions d’approvisionnement en génériques et de paiement également intéressantes, avec trois canaux de commande : au fil de l’eau (2 livraisons par jour), commande de transfert (livraison J +2) et DirectSolo, une URL dédiée accessible via Pharma ML pour des commandes de 50 unités minimum mono laboratoire. La politique d’Alliance Healthcare consiste à octroyer des remises immédiates sur facture dès la première boîte commandée, au fil de l’eau, sans minimum d’achat par laboratoire générique.
Almus, sa marque propre de médicaments génériques produits par les industries leaders sur le marché, créée en 2006 pour favoriser la substitution, a aussi de quoi séduire. Son portefeuille totalise actuellement 128 présentations et 57 molécules à forte rotation et couvre plus de 50 % du marché des génériques (75 % en CA des molécules du TOP 30 et 70 % du TOP 50) et ce dans une large gamme de domaines thérapeutiques. Par ailleurs, les pharmaciens bénéficient avec Almus de remises maximales de 40 % sur facture sur l’ensemble du catalogue génériques inscrits au répertoire. Mais les autres répartiteurs ont également des atouts, à chacun de les comparer pour faciliter sa gestion des génériques et répondre au plus près aux besoins de ses clients…
Article précédent
Lien ville-hôpital : oui mais pas pour les biosimilaires
Article suivant
Le modèle allemand est-il toujours un modèle ?
Que devient la mention NS ?
Quand le médicament conseil prend des allures de générique
« Combler notre retard sur le générique et ne pas en prendre sur le biosimilaire »
Lien ville-hôpital : oui mais pas pour les biosimilaires
Les répartiteurs jouent des gammes
Le modèle allemand est-il toujours un modèle ?
Une offre riche, mais une délivrance contrainte
Quel avenir après la disparition programmée de la ROSP générique
Crise sanitaire : le générique pour solution
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %