Automatisation de l'officine

Mon collègue, le robot

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Publié le 26/01/2021
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Ce n’est pas un collègue, mais imaginons-le comme tel, l’espace d’un instant. Qu’apportent le robot et l’automate aux officinaux ? Comment la machine s'insère-t-elle dans le quotidien de l'officine ? Témoignages…

Dans l’officine de Youenn Moalic et de Marc Thibaut, pharmaciens titulaires à Lannion (Côtes-d'Armor), l’Apoteka a intégré l’équipe en 2015, on l’appelait alors R2D2, en référence au personnage de Starwars !

« Nous souhaitions gagner du temps et de la place, se souvient Youenn Moalic. Nous avons donc fait le choix d’un automate-robot combiné : l’automate est rapide, il facilite nos renouvellements et le robot gère les faibles rotations, notre inventaire (en diminuant les erreurs humaines), les périmés… Le robot a apporté de la modernité et est devenu la curiosité des patients qui sont parfois venus dans le back-office le regarder travailler ! » L’ensemble de l’équipe a très vite adhéré au projet : si la réception et l’approvisionnement prennent encore du temps pour la personne dédiée au robot, le reste de l’équipe a pu se concentrer sur d’autres tâches : le comptoir (avec moins d’attente pour les patients), l’optimisation de l’espace de vente. En résumé : Apoteka est un collègue moderne et stimulant, qui permet aux autres de gagner en qualité.

Lifting pour robot

Quand Benjamin Gravé, titulaire à Plogonnec (Finistère), s’est associé en 2017, l’automate-robot (Mach4) avait 10 ans. Changer de robot ? Augmenter le coût de l’entretien ? « Up-grader » ? Le choix s’est fait sur cette dernière option et après une mise à jour totale du système, l’appareil a retrouvé une seconde jeunesse. Installé à l’étage, sa partie « speed-box » permet d’acheminer rapidement les références les plus utilisées via un toboggan. Habitué aux automates-robots avec lesquels il avait déjà travaillé en tant qu’adjoint, Benjamin Gravé ne reviendrait pas en arrière : « l’avantage principal est le temps de présence au comptoir. L’automate-robot nous permet de ne plus " disparaître " pendant quelques minutes. » En quelques mots : un collègue efficace, rapide et qui participe au bon fonctionnement de la pharmacie, qui peut devenir problématique quand « il ne veut pas bosser » mais heureusement, c’est rare, et la maintenance téléphonique est là pour le remotiver !

On ne saurait plus travailler sans lui

Chez Jean-François Guillerm, pharmacien titulaire à Plancoët (Côtes-d'Armor), le robot BD Rowa a été installé il y a 5 ans, accompagnant un projet plus global d’agrandissement de la pharmacie. Les principaux objectifs étaient de ne pas mettre du personnel qualifié à ramasser des boîtes et de diminuer le risque d’erreur de stock et de délivrance. « Incontestablement, nous avons amélioré le temps de présence au comptoir et l’échange avec les patients, on ne saurait plus travailler sans robot , souligne Jean-François Guillerm. Le temps qu’on gagne nous permet d’expliquer le traitement en toute tranquillité. »  Un chargeur a été ajouté au robot qui ne s’arrête jamais et peut même travailler la nuit et le midi lors des grosses livraisons. En quelques mots, un collègue infatigable, rigoureux, fiable, certes un peu bruyant mais on s’y habitue !  Comme le souligne Jean-François Guillerm, la machine fait maintenant partie intégrante de la sécurisation de la dispensation, et il est loin le temps où on entendait les pharmaciens se plaindre que les robots « finissaient dans leur jardin » !

Objectif 100 % digital

Dans la pharmacie de Nam Truong située dans le XIe arrondissement de Paris, l’installation du robot BD Rowa en 2019 s’intégrait dans un projet plus vaste de digitalisation puisque dès l’entrée dans l’officine, les linéaires ont disparu, laissant place à des écrans tactiles géants, et la numérisation se poursuit jusqu’au back-office avec le robot et des postes informatiques pour un objectif 100 % digital : « Le robot me permettait de gagner 40 % de capacité par rapport à l’automate pour un même espace, de gérer mes périmés, mon stock. Le temps gagné a permis à l’équipe de développer d’autres projets comme le bio et la médecine naturelle, de développer un service de consultation (dans une salle avec écran !), d’améliorer notre questionnaire d’accueil. Pour citer un exemple, l’image plus moderne que nous offrons nous a permis d’augmenter notre clientèle plus jeune (60 % de plus des 20 à 35 ans) ! » Nam Truong ne reviendrait donc pas en arrière et a une totale confiance  en son robot, qui est la plaque tournante de sa pharmacie. Bref, un collègue fiable, rapide et avec une bonne capacité d’adaptation puisqu’il est évolutif.

 

Céline Longeard

Source : Le Quotidien du Pharmacien