La thrombopénie (ou thrombocytopénie) se traduit par une quantité anormalement basse du nombre de plaquettes sanguines, des éléments figurés du sang jouant un rôle dans la coagulation en participant à l'hémostase primaire. Le taux de plaquettes normal est compris entre 150 000 et 450 000 par millimètre cube de sang : il y a donc thrombopénie en deçà de 150 000 plaquettes/mm3 et un risque de survenue d’hémorragies pour des taux très bas (inférieurs à 50 000/mm3). L’altération de la formule plaquettaire se traduit par un syndrome hémorragique cutanéo-muqueux s’accompagnant de pétéchies, de bulles hémorragiques endobuccales et bien sûr d’ecchymoses. Les cas sévères peuvent induire une hémorragie viscérale avec hématurie, hématome cérébral, hémorragie digestive ou rétinienne ; le pronostic vital est parfois engagé.
Les étiologies des thrombopénies sont diverses et l’exposition à des agents cytotoxiques n’en constitue que l’un des aspects (le cancer est lui-même fréquemment à l’origine d’anomalies plaquettaires). Certaines chimiothérapies exposent plus que d’autres au risque de thrombopénie (nitroso-urée, carboplatine, Déticène, gemcitabine…).
Une thrombopénie entre 75 000 et 100 000 éléments/mm3 conduit le plus souvent à un ajustement des posologies de chimiothérapie. En dessous de 75 000/mm3, la cure est en général reportée.
Au-dessus de 50 000 plaquettes/mm3, il n'y a pas de risque hémorragique particulier (sauf circonstances particulières). Lorsque la thrombopénie est inférieure à 50 000/mm3, il faudra éviter les injections intramusculaires, les biopsies percutanées, les ponctions lombaires et les interventions chirurgicales.
En cas de thrombopénie inférieure à 20 000/mm3, et chez les populations plus fragiles, une hospitalisation s'impose pour des transfusions plaquettaires après recherche d'une immunisation (anticorps anti-HLA). L’administration de concentrés plaquettaires permet une remontée du taux plaquettaire rapide mais brève (moins de 48 heures, durée moyenne de vie des plaquettes transfusées) sauf bien sûr si la moelle osseuse prend le relais. La survenue d’une thrombopénie chez un patient sous anticoagulant peut faire discuter la poursuite de ce traitement (il impose alors d’en considérer l’indication et la durée mais aussi l’intensité de la thrombopénie et le risque hémorragique).
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Quelques définitions
Toxicité médullaire des chimiothérapies
Toxicité pour la lignée plaquettaire : thrombopénie
Toxicité pour la lignée leucocytaire : neutropénie
Les mots du client
Prise en charge de la neutropénie
Prise en charge de l’anémie
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3 questions à…
Françoise Amouroux
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