La maladie de Lyme est la plus fréquente des infections transmises par des tiques dans l’hémisphère nord et est en plein développement en Europe (environ 15 000 nouveaux cas chaque année en France) et aux États-Unis.
En France, la borréliose de Lyme est transmise par la morsure d’une tique du genre Ixodes, Ixodes ricinus (la bactérie est présente dans la salive), et est due à plusieurs espèces de Borrelia burgdorferi (5 sur 17 actuellement connues). Ixodes ricinus est une tique dite exophile ; autrement dit elle passe l’essentiel de son existence à l’affût sur la végétation, en attente d’un hôte de passage. Elle s’accroche à tout ce qui bouge, puis cherche un endroit où mordre. On estime que près de 80 % des morsures de tiques passent inaperçues.
Autrefois rangée dans les polyradiculonévrites, la maladie évolue sans traitement en 3 stades, qui peuvent d’ailleurs éventuellement se chevaucher.
Stade primaire : infection locale.
Le signe clé est représenté par l’érythème migrant : macule érythémateuse, rouge, en forme d’anneau, à l’endroit de la morsure, s’élargissant peu à peu, en une évolution centrifuge (plusieurs centimètres de diamètre), tandis que la partie centrale s’éclaircit.
Sa localisation est variable : bras, aisselle, cuisse, aine, creux des genoux, tronc ; souvent cou ou nuque chez l’enfant.
La lésion est souvent indolore, mais parfois accompagnée de sensations de brûlures ou de démangeaisons.
Sa présence permet d’affirmer le diagnostic. Survenant en quelques jours à quelques semaines, voire mois (en moyenne : 2 à 3 semaines), il ne faut pas le confondre avec un érythème annulaire survenant quelques heures seulement (jusqu’à 2 jours) après une morsure de tique et correspondant à une réaction d’hypersensibilité.
Des symptômes généraux associés ressemblant à un syndrome grippal sont possible : frissons, maux de tête, fièvre et arthralgies.
Stade secondaire : infection disséminée précoce.
En l’absence de traitement antibiotique adapté (ou quand la phase primaire est passée inaperçue), la maladie évolue vers une arthrite, fréquemment une mono-arthrite (les poussées régressent en quelques jours à quelques semaines), souvent au niveau du genou, et/ou des atteintes nerveuses ou cérébrales (neuroborréliose précoce) : méningite aseptique, céphalées modérées et fluctuantes persistant des jours voire des semaines, mais nausées et vomissements sont rares, et paralysie faciale, très fréquente chez l’enfant.
Il peut aussi s’agir, rarement, d’un lymphocytome bénin : nodule ferme ou plaque rouge, brune ou violacée, prurigineux, apparaissant à des endroits très divers (lobe de l’oreille, mamelon, scrotum, nez, bras, épaules…). Ces manifestations peuvent survenir dans un délai de quelques semaines à quelques mois après la morsure, à un moment où le sujet ne se souvient parfois plus d’avoir été mordu par une tique.
Stade tertiaire : manifestations tardives ou chroniques.
Il prend place 1 à 3 ans après la morsure initiale. Diverses manifestations sont possibles : neuroborréliose tardive (encéphalite, encéphalomyélite chronique, radiculonévrite), acrodermatite chronique atrophiante (tuméfactions cutanées rouges ou violacées, puis atrophie de la peau, avec hypo ou hyperpigmentation) ou encore arthrite chronique.
On peut y ajouter le syndrome « post-Lyme » : asthénie, douleurs diffuses, plaintes cognitives.
Il peut malheureusement survenir aussi chez les patients correctement traités.
Article précédent
Les questions à l’officine
Article suivant
Les traitements
Chez le médecin : quels examens et dans quels cas ?
Les mots du client
Les questions à l’officine
Rappel physiopathologique
Les traitements
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques