Le contexte et la chronologie d’apparition des lésions et des symptômes sont des éléments très évocateurs.
Le problème est que la morsure de la tique est la plupart du temps indolore chez l’homme. On ne la retrouve d’ailleurs seulement que dans environ la moitié des cas d’érythème chronique migrant, qui est en principe la première manifestation de la maladie de Lyme, mais celui-ci peut être absent, ou avoir disparu sans que le patient ne l’ai remarqué.
Il est possible aussi que certains facteurs (virulence de la bactérie, immunité du patient, coïnfection…) modifie la durée de la période d’incubation entre le moment de la morsure de la tique et l’apparition des premiers symptômes. Alors que le délai moyen est de l’ordre de 2 semaines, il peut se raccourcir à une dizaine d’heures ou au contraire se prolonger jusqu’à plusieurs mois, voire plus.
En outre, les symptômes sont variables et peuvent égarer le diagnostic. D’autant que mis à part l’érythème migrant, les autres symptômes, à type de céphalées, fatigue, fièvre, douleurs aux articulations, sont peu spécifiques.
Il existe un risque que de nombreuses pathologies soient faussement évoquées tout au long de l’évolution de l’infection, parmi lesquelles la dépression, la sclérose en plaques, le lupus, la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Parkinson…
De plus, le diagnostic peut être compliqué par l’existence de coïnfections, car une même tique peut être porteuse simultanément de plusieurs parasites différents, et tout spécialement de rickettsies.
Une myocardite peut suivre immédiatement l’érythème chronique migrant, se manifestant souvent par un bloc auriculo-venticulaire à l’origine de malaises, dont la régression est spontanée en quelques jours ou semaines (délai raccourci par l’antibiothérapie et/ou les corticoïdes).
Les névrites concernent souvent le nerf correspondant au territoire de la morsure, avec une symptomatologie sensitive particulièrement douloureuse (éventuellement résistante aux antalgiques, même de palier 3), s’accompagnant parfois d’une hypoesthésie, de signes végétatifs, de troubles moteurs ou d’une abolition des réflexes.
Une paralysie faciale ou une atteinte d’un nerf crânien est fréquente. Il faut penser à une maladie de Lyme devant une névralgie du trijumeau, une paralysie oculomotrice, une névrite optique ou une surdité d’apparition récente.
Quant aux manifestations rhumatologiques, elles sont tardives et atteignent le plus souvent une grosse articulation, prioritairement le genou.
La sérologie est souvent négative au stade primaire. À un stade ultérieur (la sérologie ne devient positive qu’après 3 à 5 semaines), le diagnostic repose sur la détection dans le sang ou le liquide céphalo-rachidien d’anticorps dirigés contre des antigènes borréliens : techniques ELISA ou Western blot (confirmation).
Enfin, il faut savoir que la maladie de Lyme n’est pas immunisante.
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