Rappel physiopathologique

Publié le 17/09/2018
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La vaccination préventive a pour objectif le développement d’une protection spécifique contre un agent infectieux déterminé.

Le vaccin induit la capacité du système immunitaire à mémoriser le premier contact avec un antigène donné. En cas de contact ultérieur avec l’agent infectieux, la rapidité de la reconnaissance et l’intensité de la réponse immune spécifique permettront d’éviter l’infection ou d’en atténuer la gravité.

On distingue, classiquement :

- Les vaccins vivants atténués : rougeole, oreillons, rubéole (le vaccin contre la fièvre jaune n’est pas spécialement destiné aux enfants). Ils induisent une protection immunitaire rapide, mais peuvent, dans certains cas, entraîner une maladie infectieuse vaccinale, notamment sur des terrains à risque (immunodépression, grossesse…).

- Les vaccins tués ou inertes : coqueluche tétanos, diphtérie (il s’agit d’anatoxines), pneumocoque, méningocoques, Hæmophilus influenzae type b… Ils ne présentent aucun pouvoir infectieux, mais nécessitent habituellement de plus grandes quantités d’antigènes, des injections répétées et souvent l’adjonction d’un adjuvant pour induire une immunité protectrice et prolongée. Après introduction dans l’organisme, l’antigène est « présenté » aux lymphocytes T et B par les cellules présentatrices d’antigènes (macrophages et cellules dendritiques).

On distingue deux types d’antigènes :

- Les antigènes thymodépendants (la plupart des antigènes protéiques) qui nécessitent l’intervention des lymphocytes T pour la production d’anticorps par les lymphocytes B.

- Les antigènes thymo-indépendants (ex : polysaccharides bactériens d’Hæmophilus influenzae de type b) capables de stimuler la production d’anticorps par les lymphocytes B sans l’aide des lymphocytes T. Peu immunogènes avant l’âge de 2 ans, ces derniers doivent être couplés à une protéine porteuse rendant l’antigène thymodépendant, par exemple l’anatoxine diphtérique ou l’anatoxine tétanique.

Maintien de l’immunité induite par les vaccins : celle-ci peut être entretenue de manière naturelle par les contacts itératifs avec des sujets infectés ou porteurs sains. Cependant, l’augmentation de la couverture vaccinale peut s’accompagner d’une diminution de la circulation de l’agent infectieux limitant les stimulations de l’immunité. Cette situation expose à d’éventuelles épidémies chez les sujets plus âgés, non ou mal vaccinés (ex : rougeole) ou encore chez le jeune nourrisson (ex : coqueluche). La politique vaccinale doit alors s’adapter et prévoir un nombre suffisant de rappels.


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3457