Les questions à l’officine

Publié le 17/09/2018
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Certains vaccins peuvent-ils provoquer une sclérose en plaques ?

Les données actuellement disponibles indiquent que les vaccinations n’augmentent pas de manière significative le risque à long terme de sclérose en plaques (ni d’autres maladies auto-immunes) dans la population générale. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a confirmé officiellement l’absence de lien causal entre la vaccination contre l’hépatite B et la survenue d’une sclérose en plaques. En revanche, ce qui est certain c’est qu’une infection chez une personne ayant une sclérose en plaques peut déclencher une poussée de la maladie.

Pourquoi se faire vacciner de nos jours contre la rougeole ?

Parce que la rougeole n’est toujours pas éradiquée et que son incidence est même en progression. En effet, on assiste depuis 2008 à une réaugmentation du nombre de cas en France. Et une nouvelle vague épidémique sévit depuis la fin 2017.

La moitié des cas concernent de grands enfants ou de jeunes adultes. Ce vaccin est bien toléré, les effets indésirables se résumant le plus souvent à une petite tuméfaction au point d’injection.

Plus rarement peuvent survenir une fièvre peu élevée ainsi qu’un léger gonflement des glandes salivaires parotides.

Peut-on se faire vacciner uniquement contre la rubéole ?

Non, seulement avec le vaccin trivalent contre la rougeole, les oreillons et la rubéole.

Son efficacité est très élevée. En effet, la protection après une dose de vaccin contre la rubéole est de 95 % et est pratiquement de 100 % après 2 doses.

Les données disponibles montrent que la protection conférée après 2 doses de vaccin, même administrées dans la petite enfance, protège les femmes pendant toute leur période de fécondité.

Les 11 vaccinations obligatoires depuis le 1er janvier 2018

Coqueluche : La coqueluche est une maladie respiratoire très contagieuse due à des bactéries du genre Bordetella : B. Pertussis et B. Parapertussis.

La forme du nourrisson est particulièrement grave, imposant une hospitalisation en unité de soins intensifs.

On utilise un vaccin acellulaire associé à d’autres valences (diphtérie, tétanos, poliomyélite). Ce vaccin ne contient donc pas de cellules bactériennes entières (contrairement à l'ancien vaccin coquelucheux dit « germes entiers ») mais uniquement des sous-unités antigéniques de Bordetella pertussis.

1 dose à 2 mois 1 dose à 4 mois 1 rappel à 11 mois Rappels ultérieurs à 6 ans, 11 ans et 13 ans.

- Diphtérie : La diphtérie est une maladie très contagieuse causée par plusieurs espèces de corynebactéries produisant la toxine diphtérique, essentiellement responsable des manifestations cliniques. Avant l’ère moderne, la mortalité était de l’ordre de 50 %. Le vaccin est composé d’anatoxine diphtérique.

La vaccination contre la diphtérie est systématiquement associée aux vaccinations contre le tétanos et la poliomyélite ; et partiellement à celle contre la coqueluche.

2 injections à l’âge de 2 mois et 4 mois Un premier rappel à l’âge de 11 mois Puis à l’âge de 6 ans, avec un vaccin combiné renfermant les valences coqueluche acellulaire, tétanique et diphtérique à concentration normale (DTCaPolio) Puis entre 11 et 13 ans avec un vaccin combiné renfermant des doses réduites d’anatoxine diphtérique et d’antigène coquelucheux (DTCaPolio).

Hæmophilus influenzae de type b : Jusqu’à l’introduction de la vaccination, l’Hæmophilus influenzae était responsable de plusieurs centaines de méningites chez les enfants en bas âge, avec un risque de décès ou de séquelles invalidantes. L’Hæmophilus influenzae de type b est une bactérie faisant partie de la flore normale des muqueuses des voies respiratoires supérieures, notamment le nez et le pharynx. Elle est présente sans maladie associée dans près de la moitié de la population générale, dite « porteur sain ».

1 dose à 2 mois 1 dose à 4 mois 1 dose de rappel à 11 mois.

Schéma de rattrapage pour les enfants non vaccinés :

Entre 6 et 12 mois -> 2 doses et 1 rappel ;

Au-delà de 12 mois et jusqu’à 5 ans -> 1 seule dose.

- Hépatite B : On estime à environ 2 500, le nombre de personnes nouvellement infectées chaque année dans notre pays par le VHB, dont 200 évoluent vers une hépatite B chronique.

1 injection à 2 mois, 4 mois et 11 mois (soit à des intervalles de 0, 2 et 7 mois). En cas d’utilisation d’un autre vaccin qu’hexavalent, un intervalle d’au moins 5 mois doit être respecté entre la 2e et la 3e injection (soit à des intervalles de 0, 1 à 2 mois et 6 mois) Adolescents de 11 à 15 ans révolus, non antérieurement vaccinés :

-> Schéma classique à 3 doses

-> Schéma à 2 doses avec Engerix B 20 microgrammes, en respectant un intervalle de 6 mois entre les 2 doses, et en l’absence de risque élevé d’infection par le VHB dans les 6 mois qui séparent les 2 doses.

- Méningocoque C : Le méningocoque (Neisseria meningitidis) est un des principaux germes responsables de méningites dans le monde ainsi que de septicémies parfois fulgurantes, de pneumonies ou d’autres infections localisées.

Les souches sont classées selon 12 sérogroupes selon les caractéristiques antigéniques de la capsule polyosidique. En Europe, les sérogroupes B et C sont prédominants. Le vaccin est composé de polyosides de Neisseria meningitidis.

1 dose à l’âge de 5 mois, avec rappel à 12 mois ; un intervalle minimum de 6 mois doit être respecté entre l’administration des 2 doses (la dose de 12 mois peut être coadministrée avec le vaccin rougeole-oreillons-rubéole. 1 dose unique entre 12 mois et 24 ans (en dehors d’une primo-vaccination antérieure).

- Oreillons : Les oreillons sont une maladie réémergente dans les pays développés du fait d’une couverture vaccinale insuffisante. Actuellement, la majorité des cas affecte les grands adolescents et les adultes jeunes (15 à 24 ans). Bien que rares, leurs complications peuvent être redoutables.

Les oreillons, ou parotidites épidémiques, sont une maladie infectieuse aiguë due à un virus appartenant au genre Rubulavirus.

Il s’agit de vaccins vivants atténués.

Enfants âgés de 12 à 24 mois -> 1 dose du vaccin ROR (Rougeole Oreillons Rubéole) à 12 mois et une 2e dose entre 16 et 18 mois ; Sujets nés depuis 1980 et âgés de plus de 24 mois -> 2 doses de vaccin ROR ; Sujets nés avant 1980 -> 1 dose de vaccin ROR.

- Pneumocoques : Le pneumocoque (Streptococcus pneumoniae) est une bactérie présentant une très grande diversité pouvant être à l’origine d’infections dont la gravité varie selon l’âge, l’état de santé et la localisation.

Le pneumocoque possède une capsule (composée de sucres complexes : polyosides ou polysaccharides), ce qui explique en partie sa virulence. On en connaît une centaine de sérotypes.

Dans certains cas, le pneumocoque peut induire des infections invasives susceptibles d’être graves.

Enfants de 2 à 6 mois -> 1 dose de vaccin conjugué 13-valent à 2 mois, à 4 mois et 1 dose de rappel à 11 mois. Enfants de 7 à 11 mois non vaccinés antérieurement -> 2 doses de vaccin conjugué 13-valent à 2 mois d’intervalle et 1 rappel 1 an plus tard. Enfants de 12 à 23 mois non vaccinés non vaccinés antérieurement -> 2 doses de vaccin conjugué 13-valent à au moins 2 mois d’intervalle.

- Poliomyélite : Les poliovirus sont des virus très contagieux envahissant le système nerveux central et pouvant entraîner en seulement quelques heures des paralysies irréversibles. Avant l’ère vaccinale, la poliomyélite était l’un des plus redoutables fléaux de l’enfance. Le virus de la poliomyélite fait partie de la famille des picornavirus, comme les rhinovirus (agents du rhume) et appartient au genre des entérovirus.

On en connaît 3 sérotypes. Il existe deux types de vaccins : vivants (voie orale) et inactivés (voie injectable). Seul le vaccin inactivé est actuellement disponible en France ; il renferme les trois sérotypes et nécessite plusieurs injections et des rappels réguliers. Il est usuellement utilisé en association avec d’autres vaccins (vaccins combinés).

Primovaccination -> 2 injections à 2 mois et 4 mois, puis rappel à 11 mois Rappels -> à 6 ans (DTCaPolio), entre 11 et 13 ans (DTCaPolio).

Les rappels sont obligatoires jusqu’à 13 ans ; recommandés ensuite.

Rougeole : La rougeole est une maladie éprouvante pour l’enfant (toux, fièvre) et dont les complications peuvent être graves (voire mortelles), nécessitant parfois plusieurs jours d’hospitalisation. L’agent causal est représenté par le virus morbilleux, appartenant à la famille des Paramyxoviridae.

Il s’agit de vaccins vivants atténués.

Nourrissons -> 1 dose du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) à l’âge de 12 mois (co-administration possible avec le vaccin contre les infections invasives à méningocoque C), et une seconde dose entre 16 et 18 mois.

Personnes nées depuis 1980 et âgées de plus de 18 mois -> rattrapage pour obtenir, au total, 2 doses de vaccin trivalent ROR, quels que soient les antécédents vis-à-vis des trois maladies.

- Rubéole : La rubéole est une maladie redoutable chez la femme enceinte. Le danger de cette infection ne réside pas tant dans les complications qu’elle peut entraîner pour la personne malade que dans le risque de contamination d’une femme enceinte et de son fœtus ; surtout si l’infection survient au cours des 3 premiers mois de la grossesse.

L’agent responsable de la rubéole est le rubivirus, de la famille des Togaviridæ.

Il s’agit de vaccins vivants atténués.

Nourrissons -> 1 dose du vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) à l’âge de 12 mois (co-administration possible avec le vaccin contre les infections invasives à méningocoque C), et une seconde dose entre 16 et 18 mois.

Personnes nées depuis 1980 et âgées de plus de 18 mois -> rattrapage pour obtenir, au total, 2 doses de vaccin trivalent ROR, quels que soient les antécédents vis-à-vis des trois maladies.

- Tétanos : Le tétanos est une maladie aiguë grave, souvent mortelle en l’absence de prise en charge lourde (réanimation).

1 dose à l’âge de 2 mois ; 1 dose à 4 mois ; Rappel à 11 mois.

Les rappels ultérieurs sont recommandés à l’âge de 6 ans (DTCaPolio), puis entre 11 et 13 ans (DTCaPolio).

Et les autres

- La vaccination anti-HPV : Virus très répandus et extrêmement contagieux, les papillomavirus humains (HPV) peuvent être à l’origine de nombreuses pathologies, bénignes ou malignes, selon le génotype en cause. L’existence de vaccins très efficaces contre certains d’entre eux ouvre sur d’importantes possibilités de prévention, avec en priorité celle du cancer du col de l’utérus.

Les vaccins dirigés contre des papillomavirus humains sont représentés par : Gardasil (4 types), Cervarix (2 types) et très récemment Gardasil 9 (9 types).

Cervarix :

9 à 14 ans inclus -> 2 doses à 6 mois d’intervalle, avec la possibilité d’administrer la seconde dose 5 à 7 mois après la première.

À partir de 15 ans et plus -> 3 doses, à 0, 1 et 6 mois, avec la possibilité d’administrer la deuxième dose entre 1 et 2,5 mois après la première et la troisième entre 5 et 12 mois après la première.

Gardasil :

9 à 13 ans inclus -> 2 doses à 6 mois d’intervalle ; si la deuxième dose est administrée moins de 6 mois après la première, une troisième dose devra toujours être administrée. Ce vaccin peut être également administré selon un schéma à 3 doses : 0, 2 et 6 mois. La deuxième dose doit être administrée au moins un mois après la première, et la troisième doit l’être au moins 3 mois après la deuxième. Les trois doses doivent être administrées en moins d’un an.

À partir de 14 ans -> schéma à 3 doses, soit 0, 2 et 6 mois.

Gardasil 9 :

9 à 14 ans -> schéma à 2 doses à 5 à 13 mois d’intervalle ou à 3 doses (0, 2 et 6 mois).

15 ans et plus -> schéma à 3 doses (0, 2 et 6 mois).

- La tuberculose : En France, environ 4 800 cas de tuberculose ont été déclarés en 2014, survenant dans tous les départements mais particulièrement en Île-de-France, en Guyane et à Mayotte.

La vaccination contre la tuberculose (non obligatoire depuis 2007) concerne essentiellement les nourrissons particulièrement exposés au bacille de la tuberculose. Elle a pour but principal de protéger les jeunes enfants des formes graves de tuberculose.

La vaccination (dose unique de vaccin BCG) contre la tuberculose est recommandée à partir de l'âge de 1 mois, idéalement au cours du 2e mois, et jusqu’à l’âge de 15 ans chez tout enfant présentant un risque élevé de tuberculose.

- La grippe :

Fait insuffisamment connu, la vaccination antigrippale est recommandée, à partir de l’âge de 6 mois, pour les sujets souffrant de très nombreuses pathologies, respiratoire (dont l’asthme), cardiovasculaires, rénales et endocrinologiques (dont les diabètes de type 1 ou 2).

- La varicelle :

La vaccination contre la varicelle est recommandée à partir de l’âge de 12 ans pour toutes les personnes qui n’ont pas eu la varicelle : 2 doses espacées de quatre à huit semaines ou de six à dix semaines, selon le vaccin utilisé.

 

 


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3457