La composition du microbiote intestinal
Le microbiote intestinal correspond à l’ensemble des micro-organismes contenus dans l’intestin. Il se forge à la naissance, sa diversité étant d’ailleurs plus importante chez un enfant né par voie basse que par césarienne. Puis il se diversifie et s’enrichit au cours des années avant de se stabiliser à l’âge adulte. Une fois son équilibre fonctionnel atteint, il sera influencé par l’alimentation et l’environnement. Des variations hormonales telles que la puberté ou la grossesse peuvent également le modifier considérablement. Chez la personne âgée, il a tendance à s’appauvrir en raison d’une baisse de l’immunité, de la prise de nombreux médicaments, d’une alimentation moins variée et d’un mode de vie moins indépendant.
Le microbiote comporte 100 000 milliards de bactéries d’environ 160 espèces différentes, qui colonisent l’intestin grêle et le côlon. Il se compose d’espèces dominantes comme les Clostridium, les Bactéroidètes ou les Bifidobactéries et d’espèces minoritaires telles que les Entérobactéries, les Escherichia coli et les Streptocoques. Le microbiote dominant est spécifique à chaque individu.
Les fonctions du microbiote intestinal
Le microbiote intestinal a plusieurs fonctions :
- Rôle dans le métabolisme intestinal : il se charge de la fermentation de nutriments non digestibles et de la production de produits dérivés tels que les acides gras à chaîne courte et les vitamines des groupes B et K.
- Rôle de défense : il participe à l’effet barrière de l’intestin en résistant à sa colonisation par des germes pathogènes et stimule le système immunitaire intestinal.
- Rôle sur la muqueuse intestinale : il influe sur la forme et l’épaisseur de la muqueuse intestinale, la production de mucus et l’activité enzymatique de la muqueuse.
Les dysbioses dues aux voyages
Pour assurer son équilibre et donc remplir correctement ses fonctions, le microbiote intestinal puise dans les aliments ingérés, et notamment les fibres alimentaires. Au quotidien, il ne connaît en général pas de grandes variations dans sa chaîne d’approvisionnement. Mais en voyage, les découvertes culinaires font partie du plaisir des baroudeurs ! Seulement voilà, épices, fritures, ingrédients mystérieux, boissons locales… entraînent des changements drastiques et brutaux dans notre alimentation. Cela cause non seulement un trouble dans les apports du microbiote mais peut aussi influencer ses activités habituelles.
Lorsque son équilibre est rompu, on parle de dysbiose, le microbiote est alors appauvri et/ou perd en diversité. Cela peut occasionner des troubles intestinaux (troubles du transit, douleurs abdominales, ballonnements) et une baisse des défenses immunitaires, donc une sensibilité accrue aux infections. Or à l’étranger, et notamment dans les pays où les conditions d’hygiène sont précaires, nos organismes peuvent être confrontés à de nombreux germes pathogènes…
Intérêts des probiotiques
Afin d’éviter l’apparition de ces désagréments, la prévention passe d’abord par des règles d’hygiène simples comme le lavage des mains. Dans les pays à risque de turista, l’eau en bouteille doit être privilégiée, les fruits et légumes épluchés, et il est prudent d’éviter les plats crus. Mais ces règles ne sont pas la seule prévention possible. En effet, rééquilibrer et renforcer le microbiote intestinal grâce à des probiotiques est une mesure intéressante.
Il convient tout d’abord de différencier probiotiques et prébiotiques. Les probiotiques sont des micro-organismes vivants (bactéries ou levures) qui, administrés en quantité suffisante et avec la bonne association de souches, favorisent le développement ou l’équilibre du microbiote intestinal et ont des effets bénéfiques sur la santé. Quant aux prébiotiques, il s’agit d’oligo- ou polysaccharides non digestibles (fibres) du régime alimentaire qui servent de nourriture au microbiote. Ils stimulent sa croissance et son développement.
L’apport de probiotiques permet tout d’abord de saturer l’intestin de micro-organismes bénéfiques pour sa santé. Ceux-ci vont avoir un effet antimicrobien direct par compétition avec les bactéries pathogènes : ils améliorent donc la fonction barrière de la muqueuse intestinale. De plus, ils vont renforcer le système immunitaire et faciliter la digestion. En cas de troubles du transit, ils peuvent également être utilisés pour le normaliser.
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