« Mangez un peu, de tout, dandinez-vous, et puis c’est tout ! ». Voilà une formule non pas magique mais bien pratique pour prévenir le syndrome métabolique.
Cette maladie, véritable fléau du XXIe siècle, se définit, en l’absence d’un diabète établi, par l’existence de plus des trois critères suivants : une surcharge pondérale, notamment au niveau abdominal, une élévation de la tension artérielle (supérieure à 135/85 mmHg), une glycémie à jeun élevée (supérieure à 1,10 g/L) et une dyslipidémie (triglycérides supérieurs à 1,5 g/L et/ou taux bas de HDL-cholestérol (<0,4 g/L chez les hommes, <0,5 g/L chez les femmes).
La graisse abdominale, à l’origine d’une morphologie en forme de pomme chez les hommes et en forme de poire chez les femmes, provoque à terme une insulinorésistance, à l’origine de perturbations métaboliques. En l’absence de traitement, le syndrome métabolique multiplie par 2 le risque cardiovasculaire (infarctus du myocarde et accident vasculaire cérébral) et par 12 le risque de diabète. Autres risques cités : pathologie hépatique, apnée du sommeil, syndrome des ovaires polykystiques, etc…
La prévention en pratique
La prise en charge précoce des patients présentant un syndrome métabolique repose sur la mise en place de mesures hygiéno-diététiques.
La première étape consiste en la perte de poids modérée, entre 5 et 10 % du poids initial, et progressive, en écartant les régimes drastiques et interdits mêlés à de la frustration. Ainsi est proposé de réduire l’apport énergétique total en commençant par diminuer les aliments à index glycémique élevé, ceux riches en fructose à effet hypertriglycéridémiant, les boissons sucrées, sodas, jus de fruits industriels, pâtisseries, confiseries… Les légumineuses riches en fibres doivent être incorporées à chaque repas, en quantité raisonnable (60 grammes maximum).
Les lipides ne sont pas à bannir mais à choisir avec soin, en évitant les aliments gras, frits et transformés, sources de graisses cachées (plats préparés, viennoiseries, chips, plats en sauce). La quantité de beurre est limitée, au profit des huiles riches en acides gras mono et poly-insaturés (huile d’olive, huile de colza, de noix, de soja). Les produits laitiers à privilégier sont le lait écrémé, les yaourts nature sans sucre, le fromage blanc pauvre en graisses. Il convient de réduire la consommation de viandes riches en graisses et de favoriser l’apport en viande blanche et poissons, en alternant dans la semaine poisson gras et poisson maigre.
Attention aux températures de cuisson ! La cuisson à la vapeur ou à basses températures (inférieure à 130 °C) préserve la qualité des aliments et limite la formation de produits terminaux de glycation, majorant le stress oxydatif et le processus inflammatoire à l’origine de maladies cardiovasculaires.
Une éducation nutritionnelle
Sans se substituer à un nutritionniste ou un diététicien, le pharmacien accompagne le patient dans la prise en charge du syndrome métabolique. Il repère les erreurs alimentaires (grignotage, alimentation déséquilibrée, excès quantitatifs et caloriques) et les mauvaises habitudes comme les repas devant un écran, manger vite, debout, sans prendre le temps de mâcher, se resservir, ne pas reconnaître les sensations de faim et de satiété.
Outre cette éducation nutritionnelle visant à équilibrer l’alimentation, le tabagisme et la sédentarité doivent être proscrits. Une activité physique régulière améliore le bilan lipidique ainsi que le comportement alimentaire. En effet, l’exercice restaure la sensation de la faim et diminue le stress.
Idéalement, toutes ces règles sont à suivre dès l’enfance. Ainsi sensibilisés dès leur plus jeune âge, les enfants permettraient d’une part, de faire évoluer éventuellement le mode de vie familial, et d’autre part, de limiter l’apparition du syndrome métabolique au sein d’une société de plus en plus sédentarisée.
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