Les traitements différents bien entendu selon le type de rhumatisme. Mais, les antalgiques sont bien sûr très utiles lors des poussées inflammatoires douloureuses, quelle qu’en soit l’origine. Les produits les plus employés sont les produits des paliers 1 et 2, comme le paracétamol, le tramadol et la codéine, de préférence en association. Il peut être légitime d’utiliser un produit de palier III dans les poussées hyperalgiques en cure très courte. Si ces produits constituent le premier élément de la prise en charge, ils ne doivent pas être considérés comme un traitement au long cours.
Arthrose.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont utiles lors des poussées à des doses les plus faibles possibles et pendant le temps le plus court possible, afin de limiter leurs effets indésirables. Si leur association à un inhibiteur de la pompe à protons améliore leur tolérance gastrique, il n’en est pas de même du risque de saignement intestinal. Attention aussi à leur impact rénal (diminution de la filtration glomérulaire) et vasculaire (augmentation de la pression artérielle).
Les « antiarthrosiques d’action lente » peuvent avoir un intéressant effet symptomatique, certains ayant montré leur capacité à diminuer la consommation d’anti-inflammatoires.
Le développement de leur activité antalgique demande un délai de l’ordre de 1 à 2 mois, mais celle-ci bénéficierait d’un effet rémanent de plusieurs semaines.
La voie locale a aussi une efficacité intéressante : les AINS sous forme de gel ont une bonne pénétration locale dans les structures périarticulaires et le liquide synovial. Ils sont encore plus efficaces si on utilise un pansement occlusif (le passage transcutané peut être alors multiplié par 4).
Les infiltrations de corticoïdes sont très utilisées, notamment au niveau du genou, lors des poussées inflammatoires. Leur nombre ne doit pas dépasser 3 par an et par articulation.
Enfin, des injections d’acide hyaluronique, dans un but de « viscosuppléance », sont pratiquées, essentiellement au niveau du genou, à un rythme en général d’une par semaine pendant 3 à 5 semaines.
Polyarthrite rhumatoïde, spondylarthrite ankylosante et rhumatisme psoriasique.
Les anti-inflammatoires stéroïdiens et non stéroïdiens ont leur place, ainsi que les anti-inflammatoires de fond, types méthotrexate à faible dose (la posologie doit être progressivement augmentée et dépend de l’IMC, ou Indice de Masse Corporelle, de l’état rénal et de l’albuminémie, qui détermine la fraction libre, seule active) et sulfasalazine et, bien entendu, les biothérapies (anti-TNF alpha, anti-interleukine 6), seules ou en association, notamment avec le méthotrexate.
Goutte.
Le traitement consiste avant tout à lutter efficacement contre la douleur en cas de crise, la prévention des complications à long terme n’étant importante que dans les formes chroniquement récidivantes. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont probablement les médicaments ayant le meilleur rapport effet antalgique/effets indésirables ; la colchicine et les corticostéroïdes sont des alternatives en cas de contre-indication ou d’intolérance aux AINS.
En cas de crises récidivantes ou de complications, un traitement par l’allopurinol ou le fébuxostat peut être utile. Le traitement par ces hypo-uricémiants doit être débuté en dehors d’une crise, en association avec une faible dose de colchicine ou d’un AINS durant les 2 à 3 premiers mois.
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