La douleur est le maître symptôme dans les affections rhumatismales. Les caractéristiques de la douleur, les articulations atteintes ainsi que leur nombre, la présence éventuelle d’une fièvre, représentent autant d’éléments d’orientation très pertinents, à côté de certains critères biologiques et naturellement des explorations d’imagerie.
Dans l’arthrose, la douleur est typiquement déclenchée par l’usage de l’articulation et calmée par le repos. La raideur articulaire, qui limite les mouvements, est constante, mais tardive au cours de l’évolution et très variable selon les articulations. Les articulations sont très diversement atteintes et il existe des variations en fonction du sexe.
Lors de poussées congestives, les phénomènes inflammatoires occupent le devant de la scène, avec des douleurs vives survenant dès le matin. Elles peuvent être aussi présentes la nuit. Lors de ces poussées, au cours desquelles il existe un risque d’aggravation des lésions du cartilage, il est recommandé de laisser l’articulation au repos.
Une radiographie standard est le plus souvent suffisante pour établir le diagnostic et réaliser un bilan de l’état initial. Rappelons que le degré des lésions radiologiques (pincement de l’interligne articulaire) n’est pas proportionnel à l’intensité des signes cliniques.
Avec le temps, le processus évolutif finit souvent par s’éteindre, au prix, néanmoins, d’une légère limitation de l’amplitude des mouvements. Quant à l’arthrose de la hanche, si elle a une forte tendance à évoluer vers une invalidité douloureuse progressivement croissante, ce n’est que dans environ 30 % des cas. Les formes stables seraient largement majoritaires et les formes destructrices rapides, très douloureuses et invalidantes, représenteraient moins de 10 %.
Une synovite chronique, évoluant par poussées successives, doit faire penser à une polyarthrite rhumatoïde, qui se caractérise fondamentalement par une inflammation des articulations et des tendons à l’origine de vives douleurs, notamment au cours de la nuit. Les mains et les poignets sont constamment touchés ; les genoux l’étant très souvent.
Le diagnostic peut être difficile à un stade initial. Des arguments forts sont représentés par une raideur matinale durant plus d’une heure, un gonflement des parties molles d’au moins trois articulations, dont les mains, persistant depuis au moins 6 semaines, avec des atteintes bilatérales et symétriques.
À savoir : une sécheresse oculaire (sensation d’avoir du sable sous la paupière) est un symptôme très fréquemment présent au cours de la polyarthrite rhumatoïde.
L’imagerie (radiographie, IRM, échographie) est indispensable pour le diagnostic et le suivi.
Le début de la spondylarthrite ankylosante (souvent vers l’âge de 40 ans) est typiquement marqué par des douleurs lombaires irradiant en arrière des cuisses, provoquées par une inflammation du rachis lombaire et des articulations sacro-iliaques. Il s’y associe une fatigue importante. On observe habituellement une recrudescence des phénomènes douloureux à la fin de la nuit et le matin. Aux stades initiaux peuvent être également présentes des douleurs au niveau des talons et/ou des genoux.
Le diagnostic est souvent très tardif, notamment en raison de l’absence fréquente de signes radiographiques « parlants ».
La survenue d’une crise de goutte est relativement brutale. Celle-ci se caractérise par une douleur plus ou moins vive, une sensation de chaleur, une rougeur, un gonflement et une limitation de la mobilité au niveau d’une ou plusieurs articulations. Environ 90 % des premières crises sont monoarticulaires. Les symptômes disparaissent en 1 à 3 semaines. Sans traitement, 65 % des patients rechutent dans l’année, 75 % dans les 2 ans et 95 % dans les 10 ans. Enfin, la fréquence des crises tend à augmenter avec le temps et l’incidence des calculs rénaux chez ces patients est évaluée à 1 % par an. Chez un tiers des patients présentant une crise de goutte aiguë, le taux sanguin d’acide urique est inférieur à 80 mg/L.
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