J’ai des doutes sur les capacités mnésiques de ma mère. Comment faire tester sa mémoire ?
Les consultations mémoire (CM) sont des lieux de diagnostic, organisées en milieu hospitalier. Le patient y est adressé par son médecin traitant.
La consultation mémoire labélisée est pluridisciplinaire regroupant un praticien hospitalier neurologue, gériatre ou psychiatre, un neuropsychologue, un psychologue ou orthophoniste, et éventuellement ergothérapeute, kinésithérapeutes, diététiciens et psychomotriciens. Actuellement, 1 consultation mémoire labélisée dessert 14 000 personnes. Autrement dit 7 consultations mémoires labellisée pour 100 000 personnes de 75 ans. Le temps d’attente moyen pour une première consultation est de 52 jours.
Actuellement, des consultation mémoire libérales se développent impliquant les spécialistes libéraux (neurologues, psychiatres, gériatres).
L’évaluation est réalisée en ambulatoire (une à trois séances sans hospitalisation) pour un bilan initial complet : tests de mémoire, examen clinique, examen psychique. Des consultations de réévaluation et de suivi ont lieu 1 à 2 fois par an.
Les patients relevant d’un diagnostic plus complexe sont adressés à des Centre Mémoires de Ressources et de Recherche (CMRR), en CHU pour la examens approfondis (biologie et imagerie médicale).
Depuis que j’ai perdu mon épouse, j’ai des trous de mémoire.
La dépression affecte négativement la mémoire. Elle fait suite à un événement pénible qui nécessite de s’adapter à une nouvelle situation. Le déficit mnésique touche la mémoire explicite. La dégradation des performances est proportionnelle à la sévérité de la dépression. « je ne sais pas » concrétise le manque d’effort pour retrouver les souvenirs.
L’anxiété affecte aussi la mémoire en mobilisant une partie de l’attention et altère la qualité de l’apprentissage. Elle peut aussi bloquer les processus de rappel des souvenirs empêchant de retrouver de données utiles (le trou noir devant la feuille d’examen). Dépression et anxiété sont évaluées par des échelles appropriées. Autres ennemis de la mémoire : l’alcool et le cannabis.
Je suis seule avec mon mari malade, toute la journée, tous les jours. Je suis à bout de patience.
L’aidant est extrêmement vulnérable. Il est victime d’une surmortalité et souvent devient porteur de pathologies signant la décompensation (infarctus, cancer). Cette situation de vie aboutit à l’épuisement. Dans le même temps, il est très difficile de le toucher.
Une formation, gratuite (financée par le plan Alzheimer), de 14 heures (2 heures par jour répartie sur plusieurs semaines) est assurée par l’association France Alzheimer et des organismes de formation. Dans les ateliers « d’information-sensibilisation » sont données des informations sur la maladie (principaux symptômes, évolution…) de façon à comprendre la maladie, d’adopter les bons comportements dans la vie quotidienne, de vivre au mieux la maladie. D’autres informations concernent l’aspect économique (gestion, aides). Des associations de patients prolongent leurs actions en ouvrant des lieux de parole où l’on peut venir avec son malade et des activités communes (musée, promenades). Un cheminement se met en place pour que le patient accepte les solutions de répit.
L’accueil de jour est une structure de répit permettant un accueil séquentiel en établissement médico-social. Le transport entre domicile et structure est souvent pris en charge.
L’hébergement temporaire (de quelques jours à quelques semaines) du malade Alzheimer est une forme de structure de répit qui répond aux besoins de l’aidant se trouvant dans des situations où il ne peut être présent auprès de son malade (maladie, intervention, vacances). Il permet aussi une période d’essai dans l’intention d’un accueil en institution à long terme.
Notons le dispositif « baluchon Alzheimer » créée au Québec il y a 10 ans visant consiste à remplacer à domicile l’aidant familial, pour qu’il puisse prendre un répit de quelques jours, par des professionnels formés, tout en maintenant le malade dans son environnement familier.
L’interruption provisoirement de l’activité professionnelle est envisageable pour un aidant encore salarié, désireux de s’occuper d’un parent dépendant ou en fin de vie. Il peut bénéficier d’un congé de soutien familial, d’un congé d’accompagnement de fin de vie ou congé de solidarité familiale, d’une allocation d’accompagnement d’une personne en fin de vie.
Sa maladie d’Alzheimer a évolué ; il présente maintenant des troubles du comportement. Quel établissement acceptera de le prendre ?
Les EHPAD (Établissement pour Personnes Âgées Dépendantes) et les USLD (Unités de Soins de Longue Durée, en milieu hospitalier) représentent l’essentiel des structures d’accueil des personnes dépendantes. Ces établissements, publics ou privés, accueillent les malades atteints de la maladie d’Alzheimer suivant plusieurs modalités : établissement entièrement dédiés à ces malades ou établissements disposant d’une ou plusieurs unités spécialisées.
Lorsque les troubles du comportement sont modérés, des Pôles d’Activité et de Soins Adapté (PASA) présentent un environnement architectural adapté et identifié au sein de la structure. Pendant la journée, les malades fréquentent ces lieux de vie où sont organisées des activités sociales et thérapeutiques (ex : préparation du repas). Le soir, ils retournent dans leur chambre.
Lorsque les troubles de comportement sont sévères, les Unités d’Hébergement Renforcées (UHR) permettent ces malades. Les résidents y vivent en permanence, jour et nuit. Les soins permettent de diminuer les troubles comportementaux et la consommation de psychotropes et de retrouver des capacités de communication avec les soignants et les proches.
Est-il vrai que la MA puisse affecter des personnes de moins de 60 ?
En France, 32 000 personnes atteintes de MA ont moins de 65 ans dont 12 000 moins de 60 ans. La MA est difficilement identifiée chez un patient jeune. Pourtant, le retard au diagnostic entraîne des conséquences dramatiques. Erreurs, tensions relationnelles avec des collègues, troubles du comportement, risque de démission ou licenciement pour faute professionnelle constituent des premiers signes perceptibles. Les trois centres de références pour malade Alzheimer jeune travaillent à l’amélioration du diagnostic et du suivi médical.
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